Après avoir battu Le Pen, adhérez au parti communiste pour vous donner de la force face à Macron !
Contribution au 33ème congres (site PCF)

Démocratie : la clé du changement

Génard Henri
понедельник 14 Ноябрь 2005 — Последнее обновление воскресенье 15 Январь 2006

Génard Henri

Section du 15e sud de Marseille

Membre du conseil départemental des BDR

Démocratie : la clé du changement

Nous assistons à un véritable divorce entre les exigences populaires et les politiques libérales mises en œuvre. Ainsi, depuis plusieurs années, et notamment dans la dernière période, les politiques libérales sont de plus en plus contestées.

Les dernières élections, ainsi que le référendum, ont montré un large refus de la part de notre peuple des politiques mises en œuvre par la droite.

La question posée est la suivante : comment, à partir du refus, du rejet des politiques libérales, construire un projet, un programme qui mette au cœur des politiques qui s’attaquent aux vrais problèmes : emploi, salaires, logement, services publics, école, libertés, démocratie, santé, discriminations, inégalités, protection sociale etc… Car constater le refus sans produire les efforts nécessaires à la construction d’un programme de rupture avec le libéralisme serait inefficace.

C’est à partir de cette question que nous devons envisager le rôle que doit avoir notre parti.

D’abord, bien mesurer que rien n’est automatique. On ne peut compter sur le seul mécontentement pour construire une autre politique.

Celle-ci ne verra le jour qu’à partir de rassemblements divers, dans les luttes, certes, mais aussi dans le débat, la confrontation d’idées.

Voilà pourquoi je considère que les forums constituent l’ossature de notre politique. Construire des espaces publics dans lesquels les acteurs des mouvements sociaux, syndicats, associations, citoyens puissent dialoguer et confronter leur point de vue avec les partis politiques afin de construire des objectifs qui répondent à leurs revendications, leurs aspirations.

De construire donc un programme politique de véritable changement qui s’attaque réellement au cœur des politiques libérales : remise en cause des pouvoirs dans l’entreprise, des gestions pilotées par le seul intérêt financier. Construire des politiques dont le sens serait la satisfaction des besoins et des droits fondamentaux pour le peuple.

Mais, il ne s’agit pas seulement de dessiner les objectifs d’une telle politique, mais aussi les moyens à mettre en œuvre pour l’appliquer.

Or, cette question revêt une importance capitale, car il ne suffit pas de mettre seulement la question des contenus à la portée du mouvement populaire, mais aussi celle du réalisme, du possible.

La question des forums constitue donc un véritable combat de classe. Celui qui consiste à œuvrer à la transformation de la société avec la participation consciente et active de notre peuple, et en particulier de celles et ceux qui ont le plus intérêt aux changements.

Or, ce sont ces derniers qui ont vécu le plus durement, dans les trente dernières années, les transformations de la société, la mise en œuvre de politiques libérales. C’est avec ces derniers que la gauche, y compris le PCF, a distendu ses liens, de sorte que les couches populaires ont pu, avec raison, estimer que la gauche les avait abandonnés.

Sans la participation active des salariés, qui connaissent de plus en plus une précarisation de leur travail, des chômeurs, des sans droits, sans papiers, résidents étrangers, il n’y aura pas de politique de changement.

C’est pourquoi, le rôle de notre parti, est de permettre à tous ceux-là d’investir le débat politique et de construire, avec les partis politiques, des objectifs de transformation sociale.

C’est la raison pour laquelle nous devons nous adresser aux salariés dans les entreprises, aux «exclus», aux résidents étrangers, à tous ceux qui dans nos cités et quartiers populaires cumulent tous les handicaps dus à une société qui fabrique des inégalités.

C’est pourquoi notre politique doit revaloriser le militantisme.

Il nous faut investir ou réinvestir des terrains que nous avions abandonnés, parce que nous avions eu pendant trop longtemps une stratégie centrée sur la prise de pouvoir, les questions de sommet.

C’est maintenant que les choses importantes se passent, pas «après» une hypothétique prise de pouvoir et changement de société.

Mais, pousser la démocratie jusqu’au bout, doit nous inciter à permettre à tous les citoyens d’investir toutes les questions, celles des objectifs, celle des moyens, du possible, mais également celle des candidatures.

Car, la coupure entre le peuple et les institutions politiques, ne se colmatera qu’à deux conditions :

  1. que le peuple participe aux changements, c’est le rôle de la participation des citoyens à la construction d’un programme pour la gauche
  2. que les citoyens investissent les institutions, et donc qu’ils partagent les pouvoirs avec les partis politiques. Cela revient à dire que les partis doivent considérer que la construction d’objectifs politiques, de programmes politiques ne doit pas rester leur domaine réservé. Mais, ils doivent aller plus loin. Ils doivent considérer que la façon de désigner des candidats ne doit pas leur être exclusivement réservé. Et en particulier des candidats issus de la société, du mouvement social, du mouvement syndical, associatif. Des candidats issus de l’immigration. C’est pourquoi je considère que nous devons, dans les forums, pouvoir discuter à la fois d’objectifs et de candidatures.

Y compris celle ayant trait à la présidentielle. A ce sujet, je pense que si l’objectif est de construire un large rassemblement majoritaire autour d’un programme de rupture avec les politiques libérales, la traduction politique d’un tel rassemblement ne peut pas être partisane.

Toutefois, la direction du parti considère qu’une candidature communiste serait un atout . Ce que j’espère, c’est que cette question fasse véritablement débat et qu’elle soit réellement posée dans les forums. C’est ainsi que nous pourrions rendre visible une identité communiste qui repose sur les valeurs fondamentales du communisme, et en particulier la volonté de pousser la démocratie jusqu’au bout, afin que les partis ne confisquent pas le pouvoir mais le rendent à son légitime possesseur : le peuple.

Revenir en haut