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Elections présidentielles, Penser le changement, plutôt que changer le pansement !

Jeudi 26 avril 2012 — Dernier ajout dimanche 3 janvier 2021

Cette campagne présidentielle de 2012 laissera une grande déception en ce qui concerne le débat et les solutions à apporter sur les grandes orientations stratégiques du pays.

La manipulation des sondages , des petites phrases, du spectaculaire à la limite de la téléréalité, ainsi que l’exploitation honteuse de faits divers dramatiques ont détourné le peuple français des réels problèmes à savoir : pourquoi la France est-elle autant endettée ?

Un endettement qui est lié à la trahison des élites complices et dépendantes des marchés financiers. Une élite composée d’une bonne partie des cadres du PS et de l’UMP comme le témoigne la composition du club «  le Siècle » moins présent sur TF1 ni dans la bouche des politiques, que le petit groupe de salafistes spécialisées dans les fast-food.

Les marchés financiers sont donc heureux d’avoir leurs deux candidats favoris qualifiés.

En réalité le 6 mai prochain, François Hollande et Nicolas Sarkozy vont donc se disputer la place et les honneurs non pas de Président de la 5e République souveraine, mais de Gouverneur d’un protectorat de l’Empire bancaire.

On comprend mieux pourquoi cette campagne basée sur l’émotionnel et le sensationnel s’est focalisée avant tout sur la gestion des affaires courantes et non pas sur les principales compétences constitutionnelles du président : le chef des armées, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics, la continuité de l’État, le respect de la Constitution, l’indépendance nationale, l’intégrité du territoire, le respect des traités…. Or du bilan de Nicolas Sarkozy, dans le cadre de ses compétences, on ne retiendra que : le viol du référendum de 2005 sur la Constitution Européenne, la suppression massive de services publics, la soumission à l’hégémonie américaine…je passe sur les amalgames, l’absence de moralité publique, les insultes envers des populations, et le mépris de classe.

Ce même résident sortant de l’Elysée qui, pour trouver une solution à la crise économique et garder le système d’exploitation capitaliste, a renoué avec le colonialisme en engageant les Forces armées sans l’accord du Parlement. Le drapeau français a donc été trempé dans le sang de plus de 60 000 libyens au nom de l’OTAN. Une guerre lointaine que la France continuera a payer mais qui ne rapporte qu’aux grosses multinationales pétrolières et militaires, sans même être capable de faire baisser le prix de l’essence à la pompe. En votant pour Sarkozy on se fait berner 2 fois : humainement et économiquement.

Ces gesticulations guerrières du Président sortant ne font que décrédibiliser la France dans une possible alternative à la domination américaine par les pays émergents. Une influence inquiétante pour notre indépendance qui s’exerce en France à travers la «  French American Foundation », le programme International Visitors Leadership Programm , ou l’implication malsaine de l’ambassadeur des Etats-Unis et du Qatar dans nos quartiers, sous prétexte de promotion de la diversité. Personne sauf Jean-Luc Mélenchon n’a abordé la mise en place du marché transatlantique par le biais de l’Union Européenne à l’horizon 2015, un marché qui va sérieusement affecter notre économie.

Mais à quel moment de la campagne ces questions seront-elles abordées ?

Il aurait été plus souhaitable que Jean-Luc Mélenchon ou même Marine Le Pen, soit au 2e tour de cette élection en éliminant Nicolas Sarkozy. Il en a été autrement.

Le programme porté par Jean-Luc Mélenchon proposait une rupture radicale avec le bilan du président sortant. Il a été entendu, mais pas écouté.

Les Français ont raté une occasion d’un rapport de force historique pour récupérer ce qu’il nous a été pris depuis 10 ans par l’oligarchie, de libérer le «  président-gouverneur » enfermé dans les corsets de fer de la 5e République et de l’Union Européenne, en en bâtissant une 6e. Soyons réalistes, les résultats du dimanche 22 avril sont une grande claque pour l’humanisme de notre programme et notre volonté de partager les richesses selon des valeurs justes et généreuses.

Au lieu d’avoir une hausse du salaire et des bas revenus qui nous aurait permis de sortir la tête de l’eau, nous allons avoir un niveau de vie divisé par deux.

Au lieu d’avoir une juste répartition du temps de travail permettant de lutter contre le chômage et sauvegarder notre savoir-faire, nous allons avoir la fin du CDI et la massification du RSA.

Le seul point positif a été l’engagement et la détermination sérieuse de 4 millions d’électeurs et de militants à penser le changement et non pas changer le pansement. Cette dynamique organisée par le Front de Gauche par des rencontres, luttes et meetings constitue un pôle de résistance incontournable pour l’unité du peuple dans cette guerre sociale qui va continuer au-déla des élections.

En tant que 3e homme, la candidate de l’extrême droite affiche un triomphe en trompe l’œil en faisant seulement un peu mieux que «  son papa » en 2002, elle n’est pas qualifiée au 2e tour et renvoie à 5 ans sa prochaine prestation politico médiatique d’épouvantail poussant au réflexe d’un «  vote utile » inutile pour les classes populaires.

Une technique qui a été le principal argument du candidat PS. Cela fait 29 ans que la recette fonctionne n’apportant qu’un climat de haine ethnico religieuse et de division par une campagne de ménagère islamophobe se focalisant pendant 3 semaines sur des morceaux de viande, pendant que des millions de français ont le frigo vide. Une campagne où les radars automatiques ont plus d’importance que la baisse des loyers. La seule ambition affichée est d’exploser l’UMP pour recomposer la droite de gouvernement autour de sa formation, comme en Italie ou en Israël…

Grâce aux médias et ont sondages qui, depuis 2010, lui ont fait une campagne plus efficace que le tractage sur le marché, les dirigeants de la marque «  Le Pen » vont verrouiller le jeu politique en France pendant 5 nouvelles années. L’UMPS , qu’elle prétend dénoncer sera donc renforcé sous prétexte d’une lutte contre le racisme et la stigmatisation.

Un racisme et une stigmatisation qui n’est pas l’apanage du parti politique FN, mais qui touchent hélas, toutes les composantes de nos sociétés. On ne fait pas reculer la haine à coup de bulletins de vote et déclarations, on le fait par l’exemple et le comportement. Aucune loi ne peut réformer le cœur des gens. Certains tartuffes politiques vont donc s’en donner à cœur joie pour mobiliser quelques grammes de bulletins supplémentaires, ne résolvant rien à ce climat explosif de peur, de haine cachée et d’humiliation

Nous ne pouvons pas attendre et supporter 5 années supplémentaires. La véritable clef du changement se trouve dans la recherche et la pratique d’une prise de conscience de classe des milieux populaires pour la redéfinition de l’intérêt général utile aux générations futures. Il est essentiel de ne pas tomber dans le piège de la division sociétale souhaitée par ceux qui manipulent le «  p’tit blanc » contre «  le ptit immigré ou assimilé » afin d’éviter que les responsables de nos désastres ne passent ni à la caisse, ni à la casserole. L’Heure est à une réconciliation du peuple de France.

C’est à chacun, partout autour de lui, et même à Saint-Priest d’effectuer ce travail.

Le Parti Communiste Français et les autres forces du Front de Gauche sont les seules organisations du peuple à pouvoir relever ce défi de l’unité et de la résistance, et elles l’ont prouvé par les rendez-vous de masse à la Bastille et à Marseille.  

Pour le 2e tour des présidentielles, on ne peut pas rester immobile. Nicolas Sarkozy par son bilan et son attitude ne doit pas être reconduit. Comme une majorité des électeurs de François Hollande au 1er tour, je n’attends absolument rien de lui à part une moralisation de la vie politique, et bien que l’abstention au second tour me parait cohérente face au renoncement du PS à un véritable changement de société, son bulletin me servira pour renvoyer le véritable candidat de l’anti-France et de l’anti-social : Nicolas Sarkozy.

Je préfère voter pour un social centriste que pour un néo-conservateur pétainiste.

Mais rien n’est perdu, les législatives de juin, malgré les redécoupages et l’inversion du calendrier vont permettre aux forces communistes et du Front de Gauche d’obtenir une Assemblée Parlementaire proches des attentes du peuple contrebalançant ceux des marchés financiers. Nous pouvons obtenir une cohabitation entre un Président social-centriste et un gouvernement du Front de Gauche.

Yannis Al Mahdi

PCF-Front de Gauche Saint-Priest

14e circonscription

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