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Eléments de réflexion après les élections européennes

Jeudi 11 juin 2009

Le réseau « Faire vivre et renforcer le PCF » prend acte du résultat des élections européennes et propose à chacun de développer ses propres réflexions en utilisant, entre autre, les éléments ci-dessous.

Le scrutin du 9 juin 2009 est le premier d’ampleur nationale et internationale après l’explosion de la crise du système de production capitaliste.

Le premier fait majeur, c’est, comme dans toute l’Europe, une abstention record (France : 59,35 % contre 57,2% en 2004). Elle est notamment significative de la défiance de nombreux Français vis à vis de l’Union européenne et de leur sentiment d’avoir été trahis avec l’adoption du traité de Lisbonne, alors qu’ils avaient majoritairement (54,67%) rejeté en 2005 le Traité constitutionnel européen.

Particulièrement élevée dans les quartiers populaires, touchant notamment l’électorat qui aurait tout intérêt à voter communiste, l’abstention concerne prioritairement ceux qui sont les principales victimes de la crise du capitalisme. Elle doit non seulement inciter à la prudence dans l’analyse des résultats, entre autre en ce qui concerne « la victoire » de l’UMP, mais elle nécessite de la part des communistes une réflexion approfondie sur ses causes. Elle ne relève pas d’un simple découragement, mais très souvent d’un choix : il s’agit du refus politique de se prononcer alors qu’aucun projet ne s’identifie clairement aux intérêts des exploités. Tandis qu’aucun projet n’implique d’en finir avec le capitalisme mondialisé et ses désastres, les électeurs sont confrontés à l’absence de toute perspective de développement dans l’intérêt de l’homme.

Rendu possible par la mobilisation des militants et de l’électorat communistes, le score du « Front de gauche », 6,05%, est en très légère progression par rapport aux résultats des candidats du PCF aux européennes de 2004 (5,9%). Il a notamment permis l’élection de deux députés communistes, Patrick Le Hyaric en Ile de France et Jacky Hénin dans le Nord-Ouest. A noter également le score particulièrement intéressant (8,07%) réalisé dans la circonscription Massif central/Centre par Marie-France Beaufils, sénatrice-maire communiste de Saint-Pierre des Corps. Il faut enfin souligner que toutes les villes de plus de 25 000 habitants où le « Front de gauche » arrive en tête sont des communes où la sensibilité et l’activité communistes sont aussi importantes qu’anciennes (Calais, Vierzon, Martigues, Aubervilliers, Champigny-sur-Marne…).

Si le « Front de gauche » a répondu partiellement à certaines attentes unitaires de nombreux électeurs anticapitalistes, il n’a pas pour autant dépassé l’impuissance à rompre avec la conception d’une union de la gauche électorale. Imposée par le haut au nom de l’électoralisme, l’union pour l’union ne fait que renforcer les positions de la droite, qui recueille 28% des suffrages, un résultat en totale inadéquation avec l’ampleur du mécontentement qui a débouché ces derniers mois sur un mouvement social d’une force remarquée. L’absence de perspectives politiques stérilise bien des luttes. Il en résulte la domination des forces politiques représentant à divers titres le capital.

Le vide politique créé en France par l’affaiblissement du PCF depuis les années 80 ne se comble pas. Ni les forces sociales-démocrates, dominées par un PS en grande difficulté et un mouvement écologiste au programme en partie libéral, ni les partisans d’un anticapitalisme qui ignorent ou diabolisent l’héritage communiste ne sont en position, en France comme en Europe, de poser la question des pouvoirs à conquérir.

La mutation/dilution du PCF ne peut être source d’un rassemblement efficace. Elle ne répond ni aux obligations de ruptures découlant de la crise systémique, ni aux acquis du mouvement révolutionnaire français depuis deux siècles. Le manque de perspective politique en rupture avec le capitalisme ne pourrait que s’accentuer avec la création, espérée par certains en France, d’un nouveau parti à gauche, dans lequel se dissoudrait le Parti communiste, à l’image de « Die Linke » en Allemagne.

L’expérience électorale vient à nouveau de prouver que, sans parti révolutionnaire de classe et de masse disposant d’une assise électorale nationale, il n’y a pas de majorité de gauche possible en France. Le réseau « Faire vivre et renforcer le PCF » correspond de fait plus que jamais aux attentes et aux exigences sans compromis que viennent de rappeler les électeurs.

Pour sortir de la crise financière, économique, sociale, politique et morale il faut battre le capitalisme. Ce qui suppose un parti communiste fort qui s’affiche comme parti révolutionnaire, marxiste, écologiste, féministe et se situe résolument du côté des travailleurs exploités. Au-delà de son utilité comme outil dans les luttes, le PCF doit porter l’espoir qu’une société radicalement différente est possible.

Vos réactions

  • mcb 11 juin 2009 23:42

    Vous comprendrez en lisant ces deux textes que nous ne sommes pas parvenus au réseau national à aboutir à une déclaration commune. C’est dommage, d’autant qu’il n’ y a pas tant de différences sur le fond entre ces deux textes. Personnellement, je peux les signer tous les deux, même si j’ai des différences d’opinion avec l’un et l’autre. Ainsi, je reste réservée quant aux qualités même partielles d’unité du Front de gauche, je ne souscris pas à une analyse idyllique de l’abstention et je ne crois pas qu’il faille sous estimer le fait que la droite arrive en tête en France et en Europe. Au lendemain des européennes, je suis certaine que la très grande majorité des salariés, habitants des quartiers populaires, -abstentionnistes ou électeurs- étaient très loin des déclarations enthousiastes de Marie-Georges Buffet et qu’ils se sont dits que décidément rien ne changeait et que même cela risquait d’être pire. Tout texte commun exige de prendre en compte ce que pense l’autre ! Et le souci de la « pureté idéologique » ne doit pas empêcher d’agir ensemble quand l’essentiel est préservé, quitte à accepter de ne pas avoir les réponses à toutes les questions ! Localement, les signataires du texte « Faire vivre et renforcer le PCF » n’ont pas fait exactement de la même manière, pendant cette campagne. Et c’est bien normal, car les situations étaient différentes : liste conduite ou pas par un communiste, camarades en charge d’animer des fédérations ou sections partagées et devant faire avec tous. Si certains ont choisi de ne pas apporter du moulin au front de gauche, d’autres ont préféré peser dans la bataille en y mettant leur contenu et le drapeau du parti. Dans la diversité des situations locales et des expériences, les leviers essentiels aujourd’hui pour avancer sont dans la colère contre les politiques destructrices du capital et la volonté des communistes de faire vivre le PCF et un projet révolutionnaire. C’est déjà une bonne base de rassemblement ! Marie-Christine Burricand

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