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François Hollande: l’insulte aux militants et résistants populaires

un double objecitf: légitimer le FN, déligitimer l’hypothèse communiste !
суббота 25 Апрель 2015 — Последнее обновление понедельник 10 Август 2020

Ainsi, devant l’aggravation sans fin de la crise politique, François Hollande a choisi le pire dans une émission aux ordres, une de ses émissions propagandistes qui déshonorent le métier de journaliste, une émission entièrement construite comme un tremplin pour un rebond présidentiel, jusqu’à ces jeunes et leurs espoirs instrumentalisés pour permettre au président de la république de ressortir son couplet sur ses «priorités» jeunesse et emploi.

Car la réaction citoyenne aux crimes fascisants de Janvier n’avaient que suspendu la crise politique profonde qui éloigne la grande majorité des citoyens de tous ceux qui sont associés à la gestion du pays.

Mais dans la fuite en avant du président socialiste, le summum a été l’insulte faite aux communistes, et à travers eux, à toute l’histoire populaire de résistance et de lutte. Cette insulte n’étonne pas les militants qui savent combien de grands dirigeants socialistes ont toujours été au service des pires réactions, de l’interdiction du parti communiste en 1939, aux répressions des mouvements sociaux en 83 dans l’automobile ou dans la sidérurgie, sans parler des guerres coloniales d’hier et d’aujourd’hui.

Il faut, au-delà de l’insulte, prendre conscience du double objectif politique poursuivi par François Hollande qui avait évidemment «préparé son coup».

  • d’abord, il conforte la normalisation du Front national et tente d’y piéger le vote populaire sachant que ce vote lui échappe désormais très largement.
  • ensuite, il délégitime toute reconstruction d’un parti communiste de combat, en associant histoire communiste et extrême-droite.

Poursuivre la normalisation du FN et y piéger le vote populaire

On se rappelle les «saillies» médiatiques de Le Pen père, savamment calculées pour conforter son image anti-système, faire grandir l’antisémitisme et le racisme et leur donner un débouché politique. On sait moins le lien historique profond du Front National avec la pire réaction Française, cette droite pétainiste qui clamait «plutôt Hitler que le Front Populaire», cette droite populiste et raciste qui s’en prenait aux «ritals» avant de s’attaquer aux «bougnoules», celle qui lançait ses milices contre les syndicalistes, les grévistes, les militants communistes. En 1980, c’est dans une manifestation pour les droits des étudiants étrangers que j’ai «rencontré» pour la première fois le GUD, ce bras armé étudiant de l’extrême-droite qui existe encore, et qui fournit nombre de cadres du FN ou… de l’UMP.

C’est bien ce mouvement néofasciste que François Miterrand a décidé de porter dans les médias après le tournant de la rigueur de 1983 pour diviser la droite et permettre son maintien au pouvoir, en complément de la recherche d’alliance au centre-droit en 1988, après avoir rompu avec les communistes. C’est ce mouvement extrémiste qui a progressé jusqu’à sa présence au deuxième tour des présidentielles de 2002. Mais ce choc qui a bousculé tout le paysage politique, a aussi révélé aux dirigeants du FN qu’ils ne pouvaient être victorieux sur cette base ouvertement raciste.

La droite l’a bien compris qui a choisi de rompre avec la tradition gaulliste que portait encore Chirac et d’engager la bataille pour se reconstruire une légitimité populaire chez tous les déçus de l’union de la gauche, bien au-delà de son électorat traditionnel sociologiquement. D’où ce populisme symbolisé par Sarkozy citant Jaurès, évoquant ceux qui travaillent plus, leur promettant de gagner plus, tout en accélérant la droitisation de toutes les politiques publiques, du droit des immigrés aux guerres néocoloniales. Ce populisme s’est diffusé notamment aux élections municipales dans un pourrissement continue du lien politique réduit au clientélisme, au communautarisme, et parfois aux liens avec les mafias. Le cas de Corbeil est illustratif !

Le mouvement Bleu Marine est lui dans la trajectoire inverse, avec l’ambition de devenir le grand parti populiste dépassant les limites du FN à la mode Jean-Marie pour s’inscrire comme l’alternative sociale, politique, nationale à toutes les politiques suivies par les gouvernements de gauche et de droite. Mieux que Sarkozy en 2007, Marine Le Pen défend dans ses discours les travailleurs, les salaires, les retraites, dénonce les banques et les multinationales, les institutions de la mondialisation dont l’Union Européenne… et elle fait tout pour laisser à l’arrière-plan le racisme et l’antisémitisme.

Il faut bien sûr dénoncer le racisme qui reste prégnant dans l’organisation du FN, mais on sait bien que ce n’est pas ce qui permettra de renverser la tendance, car si la seule manière de s’en sortir au plan social, c’est de rompre toute solidarité avec les autres, si en quelque sorte on somme le peuple de choisir entre accepter sa souffrance ou être raciste, on ouvre un boulevard au FN ! C’est pourtant là que François Hollande porte le fer. Il affirme dans une émission de grande écoute que le FN serait légitime dans sa critique sociale, autant légitime que l’était le PCF, mais qu’il est fautif dans sa dénonciation des étrangers ! Quoi qu’on pense du fonds, c’est tactiquement tout bénéfice pour le FN qui peut prospérer à la fois auprès d’un électorat populaire auquel Hollande dit «le FN est de votre coté comme l’étaient les communistes», qu’auprès de l’électorat traditionnel de Le Pen père auquel Hollande dit «si, Marine est bien raciste»

C’est tout simplement scandaleux, immoral politiquement, et surtout très dangereux car pendant ce temps, les grands financiers, les grands patrons, les institutions de la mondialisation se frottent les mains tellement elles savent que le FN sera toujours avant tout l’envoyé du grand patronat dans les milieux populaires pour organiser la division du peuple afin d’asseoir leur domination.

C’est immoral car il s’agit bien entendu de créer les conditions de reproduire coute que coute 2002, à l’envers bien sûr pour le PS, mais à la limite peu importe. Cette stratégie qui a donné les départements à la droite a aussi «sauvé» de nombreux élus socialistes face à un FN resté bredouille ou presque. Car le vote populaire est décisif s’il se mobilise. Contrairement aux discours des «boites à idées» sur les milieux populaires négligeables car non mobilisés dans la compétition électorale, sur les forces sociales décisives que seraient les salariés qualifiés des secteurs en croissance, les intellectuels et les couches moyennes des zones urbaines, les élections présidentielles rappellent à tous que ce sont bien les millions d’ouvriers et d’employés qui constituent la majorité électorale et qu’aucune victoire n’est possible sans les mobiliser pour, ou éventuellement contre un candidat! Sarkozy avait réussi en 2007 à faire miroiter dans les quartiers le «gagner plus», Hollande a réussi à surfer sur le «tous sauf Sarko» en 2012. Ils ne pourront rejouer la même partie en 2017 et ont donc un besoin vital de stériliser le vote populaire en mettant Le Pen au second tour pour garantir leur victoire au second !

Délégitimer toute reconstruction d’un parti communiste de combat

Mais le second effet de la déclaration FN=PCF concerne cette fois l’hypothèse communiste, comme une issue potentielle à la crise de légitimité politique dans le monde du travail et les quartiers populaires. Le parti communiste aurait du disparaitre, sa mort a été annoncée à plusieurs reprises, ses dirigeants mêmes avaient décidé de le dissoudre dans quelquechose, une mutation, refondation, un collectif, un front…. Mais au fil des ans, il est resté, affaibli et incertain, mais vivant, avec une réalité militante, électorale, qui n’a plus rien des «bastions», qui peut être défait dans une bataille locale, mais qui résiste au total, comme le montrent le nombre de conseillers départementaux, les résultats du Val de Marne et même de l’Allier, ou encore la victoire confortée du maire PCF de Vénissieux.

Pierre Laurent a raison de demander des excuses, mais d’improbables excuses médiatiques ne seraient qu’un nouvel artifice en dehors du refus populaire de cet amalgame entre PCF et FN, sans que grandisse la question communiste comme une question de classe, urgente pour que le peuple relève la tête. C’est dans le monde ouvrier, dans le monde du travail, dans les quartiers populaires que la bataille se joue. Et si François Hollande a des médias aux ordres à son service, il n’est rien sur le terrain, à tel point que toute sa puissance médiatique n’empêche pas sa perte de légitimé et la nécessité pour le système de chercher des alternatives politiques pour 2017

Cela peut paraitre totalement utopiste de le dire aujourd’hui, alors que le parti communiste reste enfermé dans une double impasse stratégique, proeuropéenne, et électoraliste. Mais oui, l’hypothèse communiste est redevenu d’une actualité brulante, face à la fascisation, aux guerres impérialistes, et plus encore, face à ce que le peuple ressent profondément: s’il ne se ressaisit pas, il sera mis en cause dans la généralisation d’une guerre de tous contre tous utilisant les communautés, les religions, les origines, les régions et quartiers, les catégories sociales… C’est contre la barbarie que le peuple doit reconstruire son unité. C’est en surmontant le racisme, les inégalités, les ségrégations qu’il peut s’affirmer comme peuple debout, se remettre en bataille pour ses droits, et reconquérir son poids politique, sa souveraineté.

Le parti communiste a un rôle décisif à jouer dans cette reconstruction d’unité entre ouvriers, couches moyennes et intellectuels, entre zones urbaines, rurales, «rurbaines», entre origines et modes de vie. Il doit pour cela dénoncer avec la plus grande clarté tout ce qui divise, oppose, sépare, et notamment les intégrismes et les racismes de toute nature, non pas sur des valeurs morales, mais sur la question sociale elle-même, sur l’affirmation des droits et la revendication d’une vie digne pour tous.

Un parti communiste retrouvant son histoire mènerait un combat déterminé et patient pour reconstruire les capacités de solidarités et de luttes populaires, à partir des luttes sociales, en faisant un lien permanent entre résistances sociales et perspectives politiques pour une société non capitalise, qu’il doit impérativement nommer clairement: une société socialiste à la Française

C’est ce que François Hollande veut à tout prix rendre impossible, et quand il associe à la contestation sociale que portait le PCF le discours actuel du FN. Il veut délégitimer cette contestation sociale, ce refus de la logique dominante de la mondialisation, cette colère contre les institutions en l’associant au FN ! Attention, si vous êtes contre l’Union Européenne, contre l’Euro, contre le FMI, contre l’OTAN, c’est que vous êtes à l’extrême-droite ! Encore une fois, il peut dans le même temps renforcer le FN et affaiblir le PCF «potentiel»…

Il n’y a qu’une réponse à cette insulte et à son double objectif, agir partout pour unir les catégories sociales dans le refus de l’austérité et de la guerre, dans l’affirmation de la souveraineté nationale pour une autre société. Cela suppose de faire son deuil des espérances d’une union de la gauche qui apporterait d’en haut le «changement», et de reconstruire un parti communiste de combat, populaire, pour permettre au peuple de reprendre la main !

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