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Hausse de l’électricité : injuste et injustifiée !

Mardi 11 juin 2019

L’augmentation de presque 6% de l’électricité au 1er juin sera suivie par une autre hausse déja annoncée pour le mois d’Aout. La hausse est de 50% depuis 2007 selon l’INSEE. La consommation d’électricité s’est développée depuis les années 60 avec des prix stables jusqu’en 2000, inférieurs de 20% à la moyenne européenne. Mais depuis les réformes de dérèglementation, le prix augmente chaque année plus que l’inflation.

En 2016, un ménage dépense en moyenne 960 euros d’électricité. La hausse de 2019 va représenter 70€ prélevé sur notre pouvoir d’achat, au total 2 milliards ! Et tous les prix de l’énergie dépendante du pétrole sont reparties à la hausse. La colère des gilets jaunes de l’automne 2018 a été oubliée, et les mesurettes de Macron n’ont rien inversé… Cette hausse des énergies frappe d’abord les petits revenus qui consacrent jusqu’à 50% de leurs revenus aux dépenses énergétiques.

Ces hausses sont donc injustes, mais elles sont aussi totalement injustifiées !

Le gouvernement et certains écologistes nous disent que c’est la faute au nucléaire, que l’urgence est de consommer moins, de chauffer moins, de se déplacer moins, d’éteindre tous les appareils… En résumé, c’est notre faute si la facture augmente car il serait normal que les prix montent sans cesse !

Oui, il faut maitriser les consommations énergétiques, le gaspillage dans ce domaine est stupide, et il est même scandaleux quand il s’agit d’énergie carbonée. Mais nous dénonçons la responsabilité des gouvernements successifs qui ont détruit le service public de l’énergie, privatisé GDF, fragilisé EDF dans la mondialisation financière, et qui imposent la mise en concurrence de l’énergie, jusqu’à contraindre EDF à vendre son électricité à ses concurrents en dessous de son prix de revient !

Alors pourquoi cette hausse : La faute au nucléaire ? Pas du tout !

Les médias nous parlent systématiquement du nucléaire. Mais le nucléaire a été entièrement financé par EDF sans aucune subvention, il a même longtemps permis à EDF de contribuer au budget de l’état ! Et tous les investissements d’origine sont aujourd’hui remboursés ! Le prix historique devrait baisser !

Il est vrai que EDF prévoit des investissements nouveaux, pour prolonger la durée de vie des centrales sur décision de l’autorité de sureté nucléaire, autorité indépendante qui effectue de nombreuses études, tests et demande de nombreux travaux, tout comme elle en prévoit aussi pour tenir compte de l’accident de Fukushima. Mais ses investissements sont tous planifiés par EDF. L’explosion du prix de construction de l’EPR de Flamanville montre par contre l’impasse des restructurations d’EDF au profit de la sous-traitance. Dans le même temps, la Chine a construit deux EPR déjà mis en service !

D’ailleurs, il y a un tarif qui ne bouge pas, c’est le tarif imposé à EDF de revente de son électricité nucléaire à ses concurrents [1]. Fixé à 42€/MWh en 2012, un prix bas scandaleux au profit des revendeurs, et bien sûr, ce tarif n’augmente pas au contraire de celui des usagers ! Nous payons tous l’électricité hors abonnement autour de 90€/MWh [2], donc deux fois plus que les concurrents d’EDF qui peuvent ainsi vous la revendre avec une belle marge !

Le nucléaire est une activité de très long terme, qui suppose donc des financements de très long terme. Cela dérange les spéculateurs et autres économistes de la rentabilité immédiate qui fragilisent économiquement EDF. C’est d’autant plus scandaleux que la sécurité exige au contraire de refuser toute logique de rentabilité. Nous proposons d’ailleurs d’interdire toute sous-traitance dans l’industrie nucléaire pour garantir la transparence de toutes les activités.

Alors pourquoi cette hausse ? L’électricité renouvelable privée n’est pas efficace !

Le solaire et le vent sont deux sources d’énergies surabondantes. Le solaire notamment a le potentiel pour répondre à tous les besoins existants et futurs… sauf qu’il ne fonctionne qu’au maximum 8heures par jour… Il y a 40 ans, EDF expérimentait une des premières centrales solaires, Themis, qui a été abandonnée. C’était un investissement public, qui aurait pu permettre de construire une filière technologique et industrielle alternative au nucléaire. Mais la dérèglementation de l’énergie en a décidé autrement. Au lieu d’investissements publics dans des installations solaires avec stockage, pour compenser l’intermittence, vous avez tous vu apparaitre les publicités « votre toit vous enrichit ». Les affairistes s’en sont donné à cœur joie. Résultat, les heureux propriétaires d’installations ENR vendent leur électricité à un tarif garanti [3], qui est payé par tous les consommateurs dans une taxe, la « CSPE » qui a explosé en vingt ans. Elle représente 7 milliards en 2018 ! Et cette filière a vite été dominée par la mondialisation contrairement à tous ceux qui nous promettaient une industrie et des emplois…

Et malgré toutes les promesses, le coût direct de l’éolien et du photovoltaïque est élevé, même s’il tend à baisser. Le dernier scandale des éoliennes en mer du Tréport le confirme. Le contrat lancé par Sarkozy et signé par Hollande prévoyait un tarif de 230€, plus de 4 fois le prix de revient du nucléaire. La cour des comptes a dénoncé cette subvention de 40 milliards à des opérateurs privés. Le contrat a été renégocié, jusqu’à ce que Macron tranche fin 2018 avec un tarif de 150€ mais en reportant le coût du raccordement sur ERDF… Il reste 30 milliards de subventions !

Le développement des énergies intermittentes locales a une autre conséquence sur le tarif. Il faut de lourds investissements pour renforcer les réseaux de distribution, de plus en plus cher car personne n’aime avoir une ligne haute tension dans son paysage, et il faut donc de plus en plus souvent les enterrer. Le consommateur paie ces dépenses dans l’abonnement qui augmente donc lui aussi…

Les énergies renouvelables devraient faire l’objet d’un grand plan public de recherche et développement, appuyé sur des investissements de production et stockage, financés sur le très long terme. Mais l’organisation par le marché de leur développement, sous contrainte de rentabilité immédiate, a complètement déstabilisé l’économie du secteur, et personne ne sait plus ce que coûte telle ou telle installation. Les éoliennes en mer sont les plus gros consommateurs de béton et d’acier par MW installé, personne ne sait exactement ce que coutera leur fin de vie, mais les investisseurs ont obtenu des contrats à rentabilité garantie ! Et le gouvernement veut même casser EDF en privatisant sa filiale énergies renouvelables !

Alors pourquoi cette hausse ? Parce que le marché privé de l’électricité en a besoin !

Depuis 20 ans, tous les gouvernements cherchent à satisfaire les investisseurs en cassant le service public. Ce qui a été fait pour la poste et pour France Telecom a commencé en 2001 pour EDF, et nous arrivons, comme pour la SNCF, au tournant décisif vers la fin complète du service public.

Il n’y pas réellement de « marché » de l’électricité. A tout moment, l’électricité que chacun consomme est un mélange de toutes les sources, mélange qui doit garantir l’équilibre en temps réel entre production et consommation, un équilibre qui doit être tenu dans la continuité de service. Si vous ne voulez consommer que de l’électricité solaire, alors il faut éclairer le jour et éteindre la nuit !

En fait, on croit qu’il y a concurrence entre le nucléaire, le fossile et les renouvelables. Mais c’est un leurre, il y a concurrence entre des entreprises qui ne peuvent exister que grace à des contrats définis par l’état, que ce soit pour ce qui reste du service public ou pour les entreprises privées, même coopératives !

Par exemple, la Suisse achète à bas prix de l’électricité nucléaire française pour remonter l’eau de ses barrages hydrauliques afin de la revendre à prix fort lors des pointes de consommation ? Qui est alors renouvelable ?

Autre exemple, le week-end de Pâques dernier, la production ENR allemande a battu des records l’après-midi, beaucoup de soleil, beaucoup de vent, et peu d’activités donc peu de consommation. Résultat, les prix de marché de l’électricité sont devenus négatifs ! Il fallait payer des clients pour qu’ils acceptent de consommer de l’électricité inutile, autrement dit, de chauffer l’air !

Comme le dit Rémy Prud’homme, un économiste libéral On a là une caricature de marché concurrentiel, sans vrais concurrents, mais avec beaucoup de subventions, d’obligations, de prix administrés, qui n’apporte aucune valeur ajoutée. Ce système baroque génère pour les intermédiaires des coûts et des profits qui augmentent d’autant le prix payé par les consommateurs. L’augmentation du prix réglementé proposée en 2019 par la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) a pour effet, et sans doute pour objet, de permettre aux concurrents alternatifs de rester compétitifs avec EDF.

Autrement dit, on nous a vendu la concurrence pour faire baisser les prix, mais il faut augmenter les prix pour que vive la concurrence ! Même l’autorité de la Concurrence, s’est inquiété de cette hausse, mais encore une fois, le gouvernement a choisi les investisseurs plutôt que les consommateurs. C’est bien le gouvernement des riches !

A quand une pétition nationale contre la hausse de l’électricité ?

[1ARENH. Accès Régulé à l’énergie nucléaire historique

[2vérifiez sur vos facteurs, le tarif de consommation, autour de 9 centimes par KWh

[390€/MWh pour le solaire en moyenne, plus de 200€ pour l’éolien… !

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