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rencontres internationalistes

Intervention de Nikos Seretakis

Parti communiste de Grèce (KKE)
Martes 10 de noviembre de 2009 — Última actualización Viernes 13 de noviembre de 2009

Intervention du Parti communiste de Grèce (KKE) lors des rencontres internationalistes, à Vénissieux le 24 octobre 2009

NIKOS SERETAKIS (membre de la Section des Relations Internationales du KKE)

Chers amis et camarades,

D’abord, je vous remercie d’avoir invité le Parti communiste de Grèce à ces rencontres internationalistes. Dans un premier temps je présenterai le parti communiste grec, dans le contexte politique grec actuel :

La Grèce se trouve dans un carrefour stratégique où se déroulent avec une férocité particulière, des concurrences impérialistes internes, entre les Etats-Unis, l’UE et la Russie pour le contrôle des conduits de sources d’énergie. Notre pays joue un rôle crucial aussi sur les visions agressives de l’impérialisme vers le Moyen Orient. Dans son territoire se trouve une des plus importantes bases militaires des Etats-Unis, sur l’île de Crète, à Souda. L’évolution politique en Grèce est influencée en grande partie par ces conflits. Il ne faut pas oublier que la classe dominante et l’impérialisme ont eu recours à deux reprises à l’intervention militaire, d’innombrables fois pendant des dictatures militaires pour étouffer le mouvement et son avancement. Le mouvement ouvrier et populaire dans notre pays a vécu des expériences d’une lutte armée, d’une guerre civile, des poursuites, des emprisonnements, des exécutions.

Le KKE a vécu la plus longue partie de son existence, dans la clandestinité dure et traquée. Il n’a jamais nié les principes du marxisme – léninisme, de l’internationalisme prolétarien et révolutionnaire et du socialisme - communisme; il n’a jamais perdu sa confiance à la classe ouvrière et c’est de là où elle épuise sa principale force.

Le KKE a été présent dans toutes les luttes : Pour les droits des travailleurs, des femmes et des jeunes, dans la lutte contre la guerre et le fascisme, dans la lutte nationale de libération, et pour les libertés démocratiques. Il s’est toujours opposé au nationalisme, au chauvinisme, au racisme, à la session des droits souverains du pays. Il s’est toujours opposé à la participation de la Grèce aux guerres et aux interventions impérialistes. Il a toujours fait preuve de la force humaine de s’offrir pour le bien du peuple. Il a participé de sa façon à la solidarité des peuples.

Pendant la période de la contre révolution de 1989 - 1991 que les classes dominantes appellent : « effondrement du système socialiste», nous aurions pu imaginer le scénario de l’intégration du parti communiste à la « coalition de gauche», qui se fut appelé en Grèce : «synaspismos». Il aurait ainsi perdu son autonomie, si il avait muté à un parti d’orientation social-démocrate. Le coup aurait été très dur pour le mouvement populaire. Mais le parti communiste grec a préservé ses idéaux ses principes et son caractère d’identité révolutionnaire. Ce fait est reconnu largement à présent, par les masses populaires, les radicaux, les gens de la gauche et les militants.

Suite à la crise aux seins du parti et la division, c’est la plus grande majorité du KKE qui s’est prononcée au 13e congrès, qui a conduit le 14e congrès (en décembre 1991). Ce qui en résulte de ce congrès, c’est le rétablissement de la physionomie idéologique et politique du parti communiste comme un parti révolutionnaire de la classe ouvrière.

Le 15e congrès était également déterminant et a élaboré le nouveau Programme et les statuts du parti, et la proposition politique pour la composition du Front Anti-impérialiste, anti-monopoliste et Démocratique. (AADM). Suite au 15e congrès la stratégie du parti se fonde, pour une révolution socialiste dans les conditions actuelles.

Le 16e congrès, en 2000 a élaboré plus largement les cibles du front anti-impérialiste, anti-monopoliste et démocratique. En parallèle il prend les mesures pour la reconstruction des forces du parti, en donnant une priorité absolue à la création des organisations dans les entreprises, au travail en général, dans la classe ouvrière et la jeunesse.

Le 17e congrès a rendu plus large, l’expérience de la reconstruction et s’est concentrée au renforcement de la capacité du parti à travailler poursuivant sa propre stratégie.

Le dernier congrès, le 18e, (qui a eu lieu en février dernier) a largement développé la question du socialisme, en rendant plus concrètes les conclusions sur le fondement du socialisme à l’URSS et les autres pays européens, suite aux causes du renversement et en enrichissant la conception du programme du KKE pour le socialisme.

Le parcours de la reconstruction du parti communiste grec et sa montée les dernières années, sont la preuve de la vivacité des idées communistes. Il dément les opinions de la propagande de « la fin de l’histoire», et de « la mort inévitable» des partis marxistes – léninistes.

Aujourd’hui le KKE est la 3e force politique du pays, avec une influence et une notoriété qui dépasse largement sa force électorale. Aux dernières élections (le 4 oct.) a fait 7,54% et a élu 21 députés (sur un total de 300).

Aux élections européennes, il a fait 8,3% et a eu 2 députés élus. Mais le point le plus important c’est sa présence et son influence dans le mouvement ouvrier et dans le mouvement des jeunes, des paysans et des femmes. Les communistes dans le mouvement ouvrier soutiennent le PAME (Front ouvrier de luttes) qui réunit des fédérations importantes et des syndicats de classes. Les forces de PAME représentent le 21 % de la Confédération Générale du Travail où tous les syndicats sont représentés.

Aux élections étudiantes ils accumulent le 15% des voix. A noter que la participation et la politisation des élections étudiantes sont très élevées. La priorité du KKE est le travail politique dans les usines et les entreprises, le développement des luttes et leur orientation de classes.

Ce que l’on peut en tirer comme analyse, en ce qui concerne le parti communiste, c’est qu’à des conditions de récession et de crise du mouvement communiste, à des conditions de contre-attaque impérialiste, pour s’en sortir il doit avoir une fidélité stable à l’idéologie marxiste et léniniste, aux fondamentaux et aux principes de base du mouvement, au socialisme -communisme.

Il doit développer des réflexions et des élaborations modernes. Il doit avec lucidité prévoir et découvrir à temps, chaque tendance nouvelle. Ne jamais perdre les principes du combat, qui est la lutte pour le socialisme et la perspective d’une société communiste. C’est sur ces principes qu’il doit adapter le travail au quotidien et les besoins qui naissent par ce travail. Le parti communiste, de par sa nature il doit tracer des chemins. Ne pas se limiter à la condamnation de l’exploitation et de l’injustice, de la guerre impérialiste et de l’oppression mais il doit montrer le chemin que la classe ouvrière doit parcourir pour vaincre les forces du capital.

Les dernières années des nombreux partis communistes et ouvriers se sont trouvés mieux préparés pour affronter l’agressivité impérialiste. Plusieurs tentatives ont vu le jour, pour la coordination de l’action des parties communistes. Les initiatives multilatérales se sont multipliées se renforcent et se stabilisent. Les rencontres internationales des partis ouvriers et communistes qui ont démarré à Athènes ont continué à Lisbonne, à Minsk, à Sao Paolo, et cette année en novembre, elles auront lieu à New Delhi. Malgré tout, le mouvement communiste international est toujours en crise. A ses seins continue la lutte à travers les positions révolutionnaires communistes et les opportunistes et réformistes.

Au centre de cette lutte idéologique se trouvent :

  • L’actualité du marxisme léninisme.
  • La défense du caractère révolutionnaire et l’autonomie du parti communiste.
  • Le caractère de l’impérialisme.
  • La politique des coalitions et le positionnement envers la social démocratie.
  • La position face à la crise capitaliste et les contradictions intra impérialistes.
  • La politique face à des unions des états capitalistes telle l’UE.
  • Le rôle historique de la classe ouvrière.

Dans ces conditions la contre-attaque idéologique du mouvement communiste, devient d’une importance vitale. Une idéologie qui se base sur la nécessité et le réalisme de la lutte pour le renversement du système capitaliste. La contre attaque idéologique avec comme arme la théorie mondiale communiste, c’est une condition fondamentale pour que le mouvement anti-impérialiste international se renforce, ainsi que la coordination des luttes des peuples.

La création du PGE avec la participation de certains partis communistes consiste pour nous une voie négative.

Nous mentionnons que le PGE renie la théorie du socialisme scientifique et les fondamentaux communistes. Il devient ainsi le moyen pour l’attaque de l’identité communiste, et la liquidation des partis communistes.

Notre parti ne participe pas à cette formation pour des raisons suivantes.

Il est bon de rappeler que la fondation des « Partis Européens» n’est pas le produit d’une conception des peuples et de leurs mobilisations : c’est l’idée même de la CE qui se réalise suite à l’ordre de la Commission.

L’opposition au parti européen de gauche, découle du caractère révolutionnaire de notre parti et de l’issue radicale qu’il propose, qui est la rupture avec les monopoles et l’impérialisme, pour l’économie et le pouvoir du peuple, et le socialisme.

Lors de notre 18e congrès, nous avons estimé que le parcours du Parti Européen de Gauche démontre qu’il suit bien les directives de l’UE, et participe au renforcement de sa politique. Il joue un rôle négatif au point de vue international, en cultivant l’illusion que l’UE puisse se transformer à une force proche du peuple et faire le contrepoids aux Etats-Unis pour le bien des peuples. Et qu’il serait même possible que l’UE du capital se transforme en une certaine « Europe sociale».

La déclaration du PGE concernant les élections européennes de 2009 est caractéristique : rénovation (embellissement) de l’UE, dépénalisation du capitalisme. Des propositions aussi pour des « transformations» qui seraient sensées à « changer» le caractère impérialiste et capitaliste de l’UE : Un peu de contrôle de la Banque Centrale, un peu d’adaptation du pacte de stabilité, et même dans des conditions de domination des monopoles et les problèmes sont résolus !…

Le positionnement du PGE confirme aussi, notre position qu’il consiste le point d’appui pour la mutation des partis qui conservent le titre «communiste» ou ils ont conservé d’une façon au d’une autre, même de manière formelle, quelques attributs.

Très ouvertement se déclare ennemi envers le socialisme, tel que l’on a connu au 20 siècle en Europe et à l’Union Soviétique. Ennemi aussi envers le mouvement communiste et de libération. Elle anéantie leur combat et dénigre leur rôle.

Le PGE met en exergue tous les problèmes, les faiblesses et les retards que quelques partis communistes et ouvriers rencontrent pour développer une stratégie révolutionnaire actuelle. Il a pour but d’exercer une influence sur l’identité des Partis Communistes pour qu’ils dénoncent au socialisme, et pour l’intégration définitive à la collaboration de classes.

La structure même du PGE, mais aussi le fait qu’il refuse le principe de base qui est l’égalité, et le respect de la souveraineté des partis, rend plus faciles ses interventions à l’intérieur de chaque parti membre. Et porte soutien à des forces opportunistes.

Aujourd’hui, une attaque semblable se produit contre l’identité des communistes. Le PGE consiste le levier de pression mais son anticommunisme féroce se traduit à une politique d’état. Comme modèle de la liquidation des partis communistes c’est la formation du type die Linke (en Allemagne).

Condition imparable pour arriver à ce but, c’est l’anéantissement de toute possibilité de la classe ouvrière de poser son propre projet contre le pouvoir des monopoles.

C’est pour cela qu’une pression étouffante se produit sur les partis communistes pour se soumettre à la stratégie de l’intégration, pour se relier à des forces de l’opportunisme, pour garder la porte grand- ouvert à la social-démocratie.

A notre avis, défendre l’identité communiste c’est nécessaire. Aussi nécessaire que la lutte contre l’opportunisme. Tant qu’il n’y aura pas un mouvement communiste fort et visible, capable de mener une contre-attaque stratégique, et de constituer un point de référence pour un large rassemblement des forces populaires, les mouvements populaires seront plus vulnérables et menés à la confusion et à la désorientation.

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