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NE PAS OPPOSER PANAFRICANISME ET COMMUNISME REVOLUTIONNAIRE !

Contribution sur le panafricanisme
Domingo 25 de septiembre de 2022

Une contribution utile d’un militant du rassemblement communiste du Nord dans la préparation du débat sur l’Afrique et le monde lors de nos prochaines rencontres internationalistes des 11 et 12 novembre.


La jeune génération patriotique panafricaine de l’actuelle seconde phase de libération du néocolonialisme se réfère très souvent à certains leaders du panafricanisme de la première phase anti-coloniale à partir de 1945-60. Des noms sont souvent cités comme références.

Sur l’histoire du panafricanisme, la jeunesse patriotique panafricaine et le mouvement ouvrier et des classes laborieuses doivent connaître et étudier l’apport des leaders à la théorie et à la pratique révolutionnaire anti-esclavagiste, anti-apartheid, anticoloniale, panafricaniste et internationaliste. Les faits et exploits de certains leaders communistes doivent aussi être transmis à la jeune génération ainsi que la spécificité du courant qu’ils ont représenté conformément à la diversité des différents courants panafricanistes.

Une des sources des différences entre les courants panafricanistes est justement la prise en compte ou non des classes sociales. En fait chaque courant panafricaniste représente une des classes sociales qui composent les pays, nations ou diaspora d’Afrique. Il y a donc le panafricanisme et le pan-négrisme de la bourgeoisie, de la petite bourgeoisie intellectuelle, des prolétaires et des classes laborieuses. Cette diversité d’orientation idéologique et politique a été parfois occultée ou mise sous le boisseau dans le cadre des alliances stratégiques et tactiques nécessitées par les conditions historiques des luttes anti-esclavagistes, anticoloniales et anti-racistes.

Se pose donc la question des convergences et des différences panafricaines entre les classes sociales en Afrique et dans la diaspora ? Ces convergences et différences sont occultées le plus souvent par les tenants du panafricanisme non internationaliste conçu à la fois comme une négation de l’existence des classes sociales dans l’Afrique pré-coloniale et post-coloniale et une réduction du panafricanisme au nationalisme.

C’est là une source plus ou moins assumée de la différence historique d’approche entre Garvey, Dubois et Booker T. Washington. Dans la sphère des colonies françaises, Lamine Arfan Senghor, Tiémokho Garang Kouyaté, etc sont des références à étudier et à transmettre à la jeunesse révolutionnaire d’aujourd’hui.

CL James n’est nullement une source fiable parce qu’il est un révisionniste trotskiste et anarchisant du panafricanisme. Georges Padmore, même s’il est devenu un social-démocrate qui a été conseillé de Nkrumah, a écrit un ouvrage intitulé « Panafricanisme ou Communisme ? » qui reste une source intéressante même si le « ou » et le « ? » éludent l’approche communiste donc prolétarienne du panafricanisme. Alors que des figures comme l’auteur de «black bolchevik» Harry Haywood, James Ford ou les communistes sud Africains Laguma, Alfred Nzula, etc, eux, n’opposent justement pas le panafricanisme au communisme.

On peut résumer ainsi les courants panafricanistes historiques: Garvey est partisan d’un panafricanisme capitaliste privé sioniste (retour en Afrique que prônait aussi le Ku Klux Klan ?!). Dubois représente celui de l’élite intellectuelle des « classes moyennes ». Alors que Harry Haywood (internationaliste communiste qui a fait la guerre antifasciste d’Espagne), Lamine Arfan Senghor, Thiémoko Garang Kouyaté, Alfred Nzula (premier secrétaire noir du PC Sud africain), Laguma, etc représentent le panafricanisme des classes laborieuses.

Des alliances tactiques ont été parfois scellées entre les courants réformistes et révolutionnaires dans le cadre des combats anticoloniaux et anti-racistes, alliances qui exprimaient les intérêts communs pour libérer l’Afrique ou mettre fin à l’apartheid politique aux USA et en Afrique du Sud.

Les courants réformistes panafricains ont été infiltrés par le colonialisme de gauche social- démocrate. La social démocratie a développé son colonialisme théorique dit philanthropique imprégné d’une certaine dose d’anti racisme qui a contaminé peu à peu certains partis communistes en Occident impérialiste comme le PCF, le PC Britannique et le PCUSA (en plus du sionisme dans ce dernier).

La question Haïtienne, première révolution indépendantiste, anti-esclavagiste et donc à la fois nationale et sociale dans le sens des classes laborieuses, a été peu étudiée par la commission noire du Komintern qui s’est penchée sur la question noire aux USA, en Afrique du Sud et par extension en Afrique. Ce sont les révolutionnaires et communistes d’Ayiti, et plus largement les communistes noirs de propager le fait historique majeur nié par les esclavagistes et colonialistes que Ayiti est la seule révolution indépendantiste et anti-esclavagiste en Amérique au 18éme et 19éme siècle. C’est cet exemple révolutionnaire que paye jusque de nos jours cette petite île des Caraïbes.

Le trotskiste révisionniste CL James a beaucoup falsifié, ainsi que l’ex communiste devenu social- démocrate Padmore, la vérité historique sur l’énorme travail théorique et pratique fait par le Komintern sur la question noire contre l’apartheid aux USA, en Afrique du Sud et plus généralement en Afrique sous colonisation. Le Komintern a montré que les deux piliers du capitalisme dès sa naissance et qui est arrivé à maturité à son stade suprême impérialiste sont : l’exploitation de classe et l’oppression nationale et raciale qui met systématiquement au bas de l’échelle sociale les noirs, les travailleurs noirs, les femmes noires.

Nkrumah a beaucoup apporté au panafricanisme anticolonial par son volontarisme militant appelant à « un Etat, un parlement, une armée africaine dont le premier objectif est de libérer l’Afrique du Sud de l’apartheid ». Son modèle d’unité africaine reste toutefois marqué par le modèle des USA même s’il a été combattu par les impérialistes comme communiste. Beaucoup de panafricanistes de différentes générations ont, par anti-communisme, pour modèles d’unité africaine les USA ou l’Union Européenne. C’est le cas de la tendance actuelle de certains économistes panafricanistes qui invitent à imiter l’Union Européenne alors que celle-ci est une construction impérialiste libérale inféodée aux USA dans la lutte contre le camp socialiste et/ou à vocation hégémonique pour certaines fractions impérialistes en Europe.

Cheikh Anta Diop, qui cite souvent Staline dans ses écrits, est incontournable pour son travail de décolonisation de l’histoire africaine falsifiée et de raccordement des peuples d’Afrique avec l’histoire millénaire africaine de l’antiquité Égyptienne. Franz Fanon a œuvré pour émanciper mentalement l’élite petite bourgeoise africaine de l’aliénation coloniale et jeter un pont entre l’Afrique au sud du Sahara et l’Afrique du nord.

Ce n’est nullement un hasard que Um Nyobe, Félix Rolland Moumié, Osendé Afana et Ernest Ouandié de l’Union des Populations du Cameroun (UPC), Patrice Emery Lumumba, Sékou Touré/Saïfoulaye Diallo du PDG, Modibo Keita, Robert Mugabe, Agostino Neto, Eduardo Mondlane, Samora Machel, Amilcar Cabral, Thomas Sankara, Nelson Mandela (qui n’a jamais renié sa carte de membre du PCSA), ainsi que leurs organisations indépendantistes ont tous été accusés de « communistes » par les impérialistes et ont tous cherché à utiliser l’arme théorique du marxisme-léninisme dans leur lutte pour la libération nationale et panafricaine.

L’impacte de la Révolution Communiste d’Octobre 17 est indéniable sur la question coloniale mondiale en générale et noire en particulier. C’est aussi en cela que la Révolution Bolchevique est matrice des révolutions nationales du XXéme siècle dont les rescapés du camp socialiste que sont la Chine, le Vietnam, la Corée du Nord et Cuba.

L’anticommunisme a été la principale arme de l’impérialisme pour vaincre la première phase de la libération africaine. Les théories absurdes du « communisme n’est pas africain » ou « le communisme est naturellement africain » ont pour fonction d’exclure l’Afrique de la science de la lutte des classes et du développement des forces productives moteurs de l’histoire comme l’ont démontré K. Marx/F. Engels et Amilcar Cabral analysant le colonialisme, le néocolonialisme en Afrique.

Citons ce Marxiste-Léniniste africain : « Les colonialistes ont l’habitude de dire que, eux, ils nous ont fait rentrer dans l’histoire. Nous démontrerons aujourd’hui que non : ils nous ont fait sortir de l’histoire, de notre propre histoire, pour les suivre dans leur train, à la dernière place, dans le train de leur histoire. » (Amílcar Lopes Cabral, alias Abel Djassi (1924-1973), à la conférence de Dar es Salam de 1965, fondateur du Parti Africain pour l’Indépendance de la Guinée et du Cap-Vert -PAIGC-).

Pour vaincre le néocolonialisme, la génération actuelle des panafricanistes doit étudier les points forts et points faibles de l’expérience révolutionnaire des pionniers pour en tirer les leçons qui permettront les victoires d’aujourd’hui.

Septembre 22

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