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1300 morts, dont 410 enfants…

Pourquoi Gaza ?

condamner les crimes de guerre israéliens !
Vendredi 27 février 2009

Avec plus de 1300 morts dont 410 enfants et plus de 5300 blessés, l’opération « Plomb durci » menée par l’Etat d’Israël ne peut qu’amener toute personne sensée, à condamner fermement cet acte de barbarie et à demander qu’il soit jugé comme un crime de guerre, crime contre l’humanité. La zone la plus peuplée au monde, notamment par des enfants, a été bombardée par des armes interdites, terriblement efficaces, comme le phosphore blanc ou encore les bombes à fragmentation à haute densité en particules métalliques. Les dirigeants d’Israël devront un jour ou l’autre le payer devant un tribunal. Toutefois, si l’on se retourne sur le passé, et les capitalistes savent, pour la falsifier très souvent, que l’Histoire est un lieu d’affrontement idéologique intense, cela fait une soixantaine d’années qu’Israël mène une guerre sans répit contre le peuple palestinien. Basé sur un prétexte fanatique, le sionisme, l’Etat d’Israël, tête de pont de l’impérialisme US, est chargé de mettre en place l’ordre capitaliste dans cette partie du monde.

Le colonialisme

Ilan Pappé est un universitaire israélien dont la spécialité est l’Histoire. Exilé en Grande-Bretagne afin d’exercer sereinement son métier, pour lui, l’Etat d’Israël est un projet colonial qui s’est constitué à partir d’une épuration ethnique, celle de la population palestinienne. Il explique que les dirigeants israéliens conçoivent leur Etat en termes ethniques, raciaux. Effectivement, si certains voudraient nous faire croire qu’il s’agit d’un affrontement religieux et communautaire, en fait, il s’agit bel et bien d’une démarche colonialiste dont le corollaire est le racisme dans toute son horreur. Il n’est qu’à lire comment certains dirigeants considèrent les palestiniens, à savoir des « bêtes à 2 pattes » qui seront dans Gaza comme des « cafards drogués courant en rond » et leurs chefs pourront alors « être écrasés contre les rochers et les murs ». La situation fait fortement penser au régime d’apartheid d’Afrique du Sud. Et si l’objectif apparemment immédiat est de nier l’existence des palestiniens, cette politique rentre dans le cadre d’une stratégie plus vaste à l’échelle de tout le Moyen-Orient.

Le « Nouveau Moyen - Orient »

Depuis les années 90, après l’effondrement de l’URSS, les Etats-Unis tentent d’asseoir davantage leur domination sur cette région du monde avec la stratégie du « Nouveau Moyen-Orient » nommée ainsi par Condolezza Rice en 2006. Il faut bien toujours avoir en tête que cette région du monde recèle les plus gros gisements pétroliers au monde : sa maîtrise est donc primordiale pour l’impérialisme US qui doit pouvoir s’appuyer sur des alliés sûrs. Si l’on excepte Israël, leur bras armé, les Etats-Unis peuvent compter sur les pays regroupés dans le Conseil de Coopération du Golfe créé en 1981, avec entre autres l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis : le quartier général de l’armée US se trouve au Qatar et plus de 100 000 militaires sont installés dans les Etats du Golfe. Les autres appuis principaux des USA sont les régimes clientélistes de la Jordanie et de l’Egypte menés par la main de fer des bourgeoisies capitalistes locales. La stratégie centrale de ce « Nouveau Moyen-Orient » est l’intensification de l’exploitation capitaliste des hommes et des ressources. En Irak occupé, on a assisté au retour des 4 compagnies qui contrôlaient le pétrole avant 1972, année où elles avaient été chassées !

L’objectif est de créer une seule zone de libre-échange sur tout le Moyen- Orient pour 2013 : disparition des barrières douanières, libre circulation des capitaux, privatisation et réduction des dépenses sociales des Etats, toutes ressemblances avec l’Union Européenne ne pouvant être que fortuites.

La résistance palestinienne

Enfin, après la mort d’Arafat et l’emprisonnement à vie de M. Barghouti, la droite palestinienne au service d’une bourgeoisie corrompue par les subventions internationales s’est imposée dans l’Autorité Palestinienne (AP). En mai 2008, soutenue par les capitaux étrangers et les capitalistes palestiniens les plus riches, elle a organisé la "Conférence pour l’investissement en Palestine« qui a entérinée la logique de surexploitation de ce »Nouveau Moyen Orient", prévoyant les attaques contre les services publics et l’intégration de l’occupation militaire israélienne dans le modèle de développement. Les conséquences seront catastrophiques pour les palestiniens, déjà en état de survie : suppression de 21% des emplois du secteur public, non livraison de l’eau et de l’électricité en cas de dettes, gel des salaires alors que l’inflation est très forte… Cela a entraîné une forte opposition populaire. On comprend pourquoi en Cisjordanie dirigée par l’AP, les soutiens à la population de Gaza subissant le feu israélien ont été sévèrement réprimés : désormais la résistance est incarnée par Gaza. Voilà pourquoi Israël, soutenu par les bourgeoisies arabes, a pour mission de soumettre Gaza à tout prix et pourquoi les « bantoustans » palestiniens doivent être avalisés par un pseudo processus de « paix ». Et voilà pourquoi les communistes doivent être solidaires et soutenir la résistance palestinienne, celle de Gaza, qu’il s’agisse des forces laïques, communistes ou du Hamas : ce sont tous nos frères de combat.

Pascal Brula

Résistance palestinienne

La lucidité contre le ni - ni

A Gaza comme ailleurs, la résistance palestinienne est diverse. Avec le Hamas, combattent aussi des forces laïques et communistes représentées par le FDLP, le FPLP et le PPP (parti du peuple palestinien). Mais il est incontestable que pour les palestiniens, majoritairement laïques, le Hamas incarne la résistance qui est pour eux le fait le plus important. Pourtant, pour les médias et l’idéologie dominante, ce seraient des terroristes, intégristes et fanatiques, beaucoup plus dangereux que les colonialistes israéliens dont certains appellent pourtant à l’extermination. Or le Hamas a été démocratiquement élu (42% des voix) et c’est le blocus international, notamment européen, l’attitude de collaboration de l’Autorité Palestinienne avec Israël qui a provoqué l’isolement de Gaza et conduit à des affrontements dont le Hamas est sorti vainqueur. Le Hamas ne demande pas la destruction d’Israël comme certains le prétendent : depuis quelques années, il reconnaît l’existence de deux pays, la Palestine et Israël. S’il est marqué par des courants intégristes, il ne propose pas l’islamisation de la société. Sur le plan politique, c’est un mouvement nationaliste islamiste ; leur projet est une économie capitaliste marquée par une intervention importante de l’Etat. Les présenter comme des terroristes, c’est vouloir cacher qu’il s’agit d’un mouvement qui organise avec les forces laïques la résistance armée face à l’occupant. Au lieu de donner des leçons, regardons la réalité en toute lucidité et écoutons nos camarades qui donnent leur vie sur le terrain : la priorité est de soutenir la résistance palestinienne dans sa diversité. Car pour un communiste, le combat national est prioritaire : il conditionne les luttes de classes.

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