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Premières analyses électorales

1993:2007, le premier tour des législatives dans le Rhône
Mercredi 20 juin 2007 — Dernier ajout jeudi 21 juin 2007

Les mots utilisés usuellement pour décrire la situation politique en France semblent souvent pris en défaut. On nous promettait une « vague », un « tsunami » bleu aux législatives, la droite perd finalement 50 députés… On nous avait annoncé une quasi-dictature hégémonique et le premier gouvernement Sarkozy intègre deux socialistes et deux « humanitaires ». Au référendum en 2005, puis aux présidentielles, la participation en hausse semblent démentir tous les discours sur la crise politique et sa fracture… Le soutien massif à Sarkosy au premier tour des présidentielles semblent rejeter le « tous pourris » dont profitait Le Pen, mais quelques semaines plus tard, le record d’abstention aux législatives montre la réalité de la « distance » politique entre les électeurs et les partis. Il paraît donc indispensable d’étudier réellement les résultats pour ne pas en rester aux rumeurs et idées toutes faites que les médias construisent, entre déchirement du couple royal, vidéo de beuverie poutinesque et frasques de la première dame…

Voici quelques éléments issus des résultats dans le Rhône. Par circonscription et principales villes avec des forces communistes, les résultats sont étudiés par comparaison entre 2007 et 2002, puis entre 2007 et 1993. Ce sont trois élections « à droite », avec une abstention forte en 1993 et 2007, plus faible en 2002. 1993 et 2002 sont deux élections à gouvernement sortant de gauche.

Les résultats sont étudiés principalement du point de vue des forces sociales mobilisés, et donc d’abord en pourcentage des inscrits. La comparaison en pourcentage des exprimés qui donne le résultat officiel masque souvent le rapport de forces réel car la mobilisation de ses forces sociales a été différenciée selon les partis.

Comparaison 2007 et 2002

Le premier tableau représente graphiquement la différence entre les résultats exprimés en pourcentage des inscrits. La comparaison peut être faite sur trois regroupements, le PCF seul quand il était présent dans les deux élections (en rouge), le PCF et les candidats soutenus par le PS là ou le PCF ou le PS ont été absents d’une des élections (en rose), et enfin le total des forces de gauche et d’extrême gauche (en clair).

On peut constater que les résultats ne sont pas du tout homogènes, certaines circonscriptions ayant en 2007 des gains significatifs, parfois d’un tiers de plus (1re, 2e), des gains significatifs (8e, 12e et 14e) et d’autres perdant presque la moitié de leurs forces (10e).

Mais le fait le plus important est que les seuls résultats positifs sont ceux du PCF même s’il faut dans la 14e le comparer au total PC-PS puisque le PS s’était retiré en 2002. Au contraire, dans toutes les circonscriptions, le total général gauche est en baisse le plus souvent significative.

le poids des différents résultats sur le total départemental

Bien entendu, cette comparaison en évolution de la capacité de mobilisation ne tient pas compte du « volume » des résultats dans chaque circonscription, alors que le gain significatif en % sur Pierre-Benite par exemple ne contribue évidemment que faiblement au résultat global du département.

Le tableau identique en voix permet de mieux évaluer ce que représentent ces résultats comme gains en forces mobilisées. La 14e circonscription contribue évidemment fortement au résultat global (près de 2000 voix gagnées sur 2002).

Cette évaluation des forces mobilisées en volume (en voix) et en poids (en pourcentage des inscrits) mesurent plus réellement le rapport des forces que la mesure relative aux autres forces que représente le pourcentage des exprimés.

Cependant, si on peut constater que le total gauche évalué en pourcentage des exprimés comparée à 2002 est dans le Rhône meilleur qu’au plan national, il fait aussi clairement apparaitre les circonscriptions les plus affaiblies pour le parti communiste, et notamment la 4e et la 10e.

Le résultat sur Villeurbanne est un cas particulier. Il n’est pas possible de considérer le résultat des collectifs anti-libéraux comme le résultat du PCF qui est donc absent des deux scrutins. On note cependant que la circonscription est en recul sur le total gauche, et que le total extrême-gauche (incluant les collectifs donc le parti communiste) ne progresse que de 0,45% des inscrits entre 2002 et 2007 ! Le parti communiste en est réduit avec cette démarche à être une force d’appoint… de la LCR !

La démarche anti-libérale est donc une nouvelle fois un échec pour le parti communiste, pour la « gauche de la gauche », et pour la résistance à la droite.

Dans les facteurs explicatifs de la situation des circonscriptions en progrès, la part du candidat, des forces militantes, du contenu de la bataille, et de la mobilisation des quartiers populaires est à étudier. Contrairement a ce qui se dit rapidement, le fait de bénéficier d’un candidat sortant ou connu ne suffit pas et ne garantit pas le gain… Par contre, tout montre que le vote est socialement très marqué. Comme aux présidentielles, les écarts entre quartiers populaires et quartiers résidentiels sont significatifs. Dans les circonscriptions qui progressent, les meilleurs résultats sont aux Minguettes pour la 14e et à Vaise pour la 1re.

Pourtant des circonscriptions sont en recul, et nettement dans le cas de la 10e avec 1/3 des forces perdues, le parti résistant moins bien que le PS ou la gauche, contrairement à la moyenne départementale.

Cette hétérogénéité des résultats demandent à être étudiée en fonction notamment de l’absence du parti à certaines élections, des choix de campagnes, des secteurs couverts par une action militante…

Evolution de 1993 à 2007

La comparaison des résultats sur les quatre dernière législatives est tout aussi utile. Elle montre la capacité de résistance à cette « mort » du PCF annoncée à de multiples reprises.

Bien entendu, la réalité de l’affaiblissement est incontestable. Le PCF perd en moyenne 50% de se voix, et parfois les ¾ de son poids en pourcentage des inscrits

La perte est encore une fois différenciée selon les circonscriptions. Le parti représente encore près de 70% de ses forces 1993 dans les 2e et 14e circonscriptions, mais en représente moins d’un tiers dans la 5e, la 10e et la 13e.

Le pourcentage pour Villeurbanne est difficile à apprécier puisqu’il n’est pas représentatif des forces mobilisables par le parti. Si on part du poids de la candidature Buffet dans les collectifs fin 2006, on peut prendre en compte en gros la moitié du résultat ce qui situe Villeurbanne un peu en dessous de la moyenne départementale.

La différenciation des circonscriptions est très nette si on représente la comparaison entre 2007 et 1993 par rapport à la moyenne départementale.

La moyenne des pertes se situant autour de 50%,

Cette courte étude qui demanderait des vérifications et discussions montre tout de même que contrairement aux discours catastrophiques répétant que le mot « communiste » pose problème, que le monde du travail a changé, que la société a changé.. on voit nettement que l’affaiblissement n’est pas un processus « naturel » contre lequel on ne pourrait pas se battre. Il a des causes sociales, idéologiques, politiques. Il est urgent de les éclairer pour que la « résistance communiste » se transforme en reconstruction et en espoir.

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