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34e congrès du Parti communiste français (suite)

Rencontre nationale de communistes : 31 Janvier 2009

Intervention de André Gerin
Jeudi 5 février 2009 — Dernier ajout lundi 16 février 2009

Il y a presque 10 ans se tenait le congrès de Martigues. Nous sommes en situation de rupture, au terme du processus engagé depuis 2000, où nous avions décidé de prendre nos responsabilités.

C’est tout ce cheminement qui a abouti au 34e congrès. Nous nous retrouvons avec une équipe de direction qui représente la minorité, tandis que la majorité du parti est mise à l’écart des pouvoirs et des décisions.

Cette direction veut nous user, nous épuiser, nous faire partir et si possible nous opposer, nous diviser, voire nous instrumentaliser. Des dizaines de milliers de communistes, découragés, n’ont plus leur carte.

Nous ne raisonnons pas en terme d’étiquette, de chapelle et d’ego personnel. Notre option a toujours été de rester dans le parti. Nous avons encore plus de raisons de le faire. Nous avons une direction qui accélère l’abandon, le reniement, le renoncement à être un parti politique de combat, le parti de la subversion, de la révolution.

Nous sommes porteurs d’une ambition pour que revive un PCF de combat, nous pouvons être la force d’avenir pour le régénérer, pour respecter le choix et l’attente des communistes. Nous devons être audacieux, prendre la mesure de la situation inédite, historique dans laquelle nous sommes.

La direction du PCF poursuit, au nom du «  front de gauche », la recomposition politique (élections européennes, régionales). Elle est en complet déphasage avec la crise du capitalisme, déconnectée de la crise sociale et politique qui s’ensuit. Sans mouvement social, la gauche, le PCF ne peuvent prétendre sortir de la crise. C’est une leçon des grands moments de notre histoire.

L’heure est à un combat d’envergure, politique, idéologique, théorique, philosophique pour régénérer les bases et les fondamentaux du combat des communistes en France.

Nous avons pour cela des points d’appui et des relais au conseil national, dans les départements, le Pas-de-Calais, le Nord. Soyons attentifs à respecter la diversité, les spécificités locales ou régionales ; ayons le souci des convictions, de la personnalité et du rythme de chacun.

Notre objectif premier demeure de rassembler les communistes dans l’action, sans a priori, d’assurer notre présence dans les instances en sachant saisir les opportunités.

Les bases d’un collectif national existent avec Marie-Christine Burricand, Caroline Andréani, Paul Barbazange, Jean-Pierre Meyer, Alain De Poilly, Emmanuel Dang Tran, Eric Jalade, Jean-Louis Rolland, Frédéric Bernabé, Floriane Benoit et d’autres. Mais sachons que nous ne pouvons pas nous substituer au parti, à l’appareil et qu’il nous faut conquérir des responsabilités dans des sections et des fédérations.

L’enjeu est de taille, en raison de la nature de la crise sociale, politique, idéologique, institutionnelle du capitalisme en France, en Europe. Dans les pays occidentaux, s’ouvre un espace de reconquête et de renouveau pour les valeurs et idéaux du socialisme et du communisme. C’est un moment historique rare, rapporté à l’échelle d’un siècle, que je compare aux années 1930 (crise de 1929 et New Deal).

La direction du PCF, une partie de ses grands élus, s’inscrivent dans le jeu institutionnel de la Ve République. C’est leur élément premier. De ce point de vue Rhône Alpes fonctionne comme un laboratoire. Ce processus est engagé depuis les années 1970. Il a été accéléré par Robert Hue. Il fait de la question électorale la priorité absolue sur toute autre question. Il soumet l’identité communiste aux impératifs institutionnels ainsi que l’a montré l’éclatement du groupe communiste à l’Assemblée nationale, en juillet 2007. Va-t-on en rajouter au jeu de massacre pour s’adapter à la crise, voire l’accompagner ?

Comment expliquer que dans leurs discours, Marie-George Buffet et des dirigeants élus PCF parlent :

  • d’erreurs des groupes automobiles sur leurs choix des 20 dernières années ?
  • d’échec de la politique de relance de Nicolas Sarkozy ?
  • d’irresponsabilité des décideurs politiques et économiques à propos de l’Union européenne ?

S’il y a eu erreur, s’il y a eu échec, s’ils sont irresponsables, cela veut dire que la crise est fatale, que les décideurs politiques et économiques ne sont pas responsables, qu’il faut s’adapter aux réalités du monde et réguler le capitalisme. Mieux que les capitalistes eux-mêmes !?

Pour ces dirigeants, le centre de gravité de la vie politique n’est plus la question sociale. Nous refusons de nous inscrire dans la «  mutation » engagée depuis 25 ans. Nous refusons ce lent processus de décomposition politique.

En raison de sa nature, la crise change tout. Nous sommes confrontés au choc des plaques tectoniques du capitalisme, confrontés au capitalisme du désastre. Plus que jamais nous devons avoir l’ambition de sortir de la préhistoire de l’humanité.

Il y a une re-politisation, mais aussi du désarroi. Des millions de gens se sentent déboussolés et souffrent du pourrissement. C’est un fait, ça va cogner. Cela va engendrer dans un mouvement contradictoire à la fois des peurs et des réveils dans les consciences.

Nous sommes les communistes du combat, de la subversion. Nous voulons un PCF de la subversion.

Nous ne voulons pas être les grouilleaux de la technocratie. Nous voulons être dans le vif de l’actualité alors que la gauche s’autocensure, déguise ses lâchetés en courage, son renoncement en audace. Elle parle innovation, modernisation, refondation pour mieux masquer le reniement, les trahisons. Pendant ce temps le capitalisme va fracasser les classes populaires, massacrer la jeunesse.

Nous allons vers une paupérisation insoutenable. Il faut inventer un nouveau modèle de société, mettre à l’ordre du jour un nouveau mode de production, remettre en perspective le socialisme historique.

Personne ne décide de l’agenda social et politique. Nous devons nous placer dans ce mouvement pour rebondir, ne pas être dépendants de l’appareil du parti. Moment historique, tragique, lumineux de notre histoire, nous pouvons vivre cela. Il y aura des chocs, des déflagrations, des séismes. Notre combat communiste s’inscrit dans cette dimension d’un processus révolutionnaire en cours. C’est le mouvement qui bouscule tout.

Que devons nous faire et dire dans ce combat idéologique, cette guerre idéologique pour gagner majoritairement notre peuple à la cause d’un autre modèle que le capitalisme ? Le socialisme et le communisme : c’est cela le défi historique à relever, la réponse à forger dans le mouvement social et politique.

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