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Témoignage sur l’assemblée nationale de communistes

de Astrée Questiaux, Déléguée section XXème, Responsable UEC Sorbonne
星期六 2007年12月15日

de Astrée Questiaux, Déléguée section XXème, Responsable UEC Sorbonne

PCF : j’étais déléguée de l’ANE du 8 et 9 décembre, mandatée par le XXe arrondissement…

"J’étais déléguée de l’ANE du 8 et 9 décembre, mandatée par le XXe arrondissement, ainsi que Martine Cotten , ex secrétaire de section, et Amar Bellal, fraîchement élu pour succéder à Martine. Je ferai un compte-rendu qui se voudra le plus fidèle possible à ce qu’il s’est passé, de ce qui s’est passé, mais aussi, évoquant ce que j’ai ressenti.

1- Premier jour.

Les délégués des sections et les invités étaient attendus pour midi. Ambiance conviviale malgré la pluie et le vent glacial. Au bout d’une heure environ, les délégués se sont installés dans la grande salle où se déroulaient les débats, pour participer à la 「séance plénière」. Après un rapport introductif de Dartiguolles, rapport qui en disait long sur la volonté dans finir avec un PCF chargé d’une 「lourde histoire」, et ramenant l’attachement politique des communistes à leur parti, à un attachement purement sentimental, quasi infantile… Les délégués voulant intervenir ont du s’inscrire sur papier et déposer leur 「demande d’intervention」 à un au bureau composé de deux camarades, qui ramassaient lesdits demandes d’intervention papiers. J’ai demandé à l’un de ces camarades comment se déroulait la procédure d’intervention, en bref, je lui demandé s’il y avait une quelconque sélection des interventions, et si oui, sur quels critères. Il m’a répondu d’un air gêné que c’était très compliqué de donner la parole à 1500 personnes, et qu「ils」 feraient de leur mieux pour laisser s’exprimer le maximum de délégués. Soit. Sauf que dans la réalité, seuls 350 délégués des sections ont pu déposer leur intervention, et sur ces 350, seuls 44 ont été sélectionnés (sur quelle base? par qui?). Plusieurs d’entre nous ont vainement attendu toute la journée de prendre la parole. Pour ma part, je n’osais à peine me lever pour aller boire un café, de peur de louper mon tour. Je n’ai finalement pas été appelée à intervenir, ainsi que Martine Cotten. Amar Bellal n’est pas intervenu non plus, sauf que lui, il était à la tribune, et de ce fait devait faire partie du bureau chargé de sélectionner les demandes d’intervention (ce n’est qu’une supposition, puisqu’on ne sait absolument rien sur l’organisation de ce bureau !). Je tiens à préciser que sur ces 44 personnes, environ la moitié étaient membres du CN : Patrice Bessac, Pierre Laurent, Gérard Pellois, Daniel Cirera, Roger Martelli, Sara Jane Mellor, Yves Dimicoli, Alain Hayot, Lionel Chabert, et d’autres, dont je n’ai pas retenu les noms. Et parmi ces intervenants du CN, certains n’étaient absolument pas délégués. Pourtant, ils sont passés prioritairement. Je suis tout de même allé voir un camarade du CN, en lui faisant part de mon incompréhension. Il m’a répondu qu’il ne fallait pas que je m’inquiète, que je pourrai intervenir le lendemain, ainsi que Martine. Ce qui n’a pas été le cas.

Le soir était consacré à des travaux en ruches, autour de différents thèmes : 「développement durable」, 「riposte à Sarkozy」, 「projet」, 「bases sociales pour la transformation」, 「rassemblement/parti」, 「Europe」, 「le capitalisme à l’ère et l’ère de la mondialisation est-il dépassable ?」. Je me suis inscrite dans la ruche rassemblement /parti, et c’était, comme chacun peut s’en douter, la ruche où les petites abeilles se sont massivement précipitées. Je suis tombée sur une ruche assez peu encline à mettre les cartes sur table, les délégués de ma ruche préférant en grande majorité rester dans le flou, et employer un vocabulaire s’apparentant à la langue de bois et ne 「fermer aucune porte」. Le responsable de ruche, qui prenait des notes et distribuait le temps de parole (sans jamais le compter !) était Gilles Garnier, membre du CN…Nous étions plus que prévu (12 au lieu de 10). Le rapporteur de la table et le rapporteur du mandat n’ont pas été élus, mais désignés. G. Garnier a demandé à la table si le choix des délégués convenait à tous, personne n’a contesté. Les tours de parole se faisaient de façon anarchique, sans limitation de temps. La conversation s’est tout de suite orientée sur le rassemblement, faisant l’impasse sur la question du parti. j’ai levé la main et fait remarqué qu’il fallait prendre les choses dans l’ordre, avec un minimum de rigueur, et qu’avant tout, il valait mieux aborder la question de la rénovation du PCF avant celle des rassemblements. J’ai précisé que mon mandat portait la volonté, pour l’immense majorité des adhérents du XXe, de conserver 「l’outil PCF」, rénové et démocratisé dans son organisation. Mais lorsque j’ai dit qu’il faudrait acter le fait qu’une majorité de communistes tenaient au PCF en tant qu’outil (je n’ai fait que reprendre ce qui était écrit dans les PV), on m’a rétorqué assez sèchement que ce n’était que des suppositions de ma part, que ce préalable était tout à fait faux. A partir de ce moment- là j’ai eu beaucoup de mal à prendre la parole. J’étais systématiquement coupée, et ceux qui défendaient les mêmes positions que moi étaient minoritaire. Finalement, au bout de presque 2 heures de discussion souvent stérile, puisqu’il ressortait qu’il ne fallait 「rien décider, rien trancher」, nous n’avions plus que 6 minutes pour amender l’avant-projet de mandat du CN. Bien sûr, en 6 minutes, c’est quasiment impossible de faire un travail sérieux. J’ai quand même réorienté la discussion sur le devenir du parti et les questions du rassemblement, soulevant le fait que la phrase 「nous voulons que se développent les rassemblements les plus larges à gauche pour riposter et faire grandir une alternative politique」 n’était pas claire. J’ai insisté pour que le mandat soit clair sur la question des partenaires lors d’éventuels rassemblements. Gilles Garnier m’a répondu que la question ne se posait pas avant 2008, et que les partenaires, étaient évidemment à gauche. Fin de la discussion. Nous n’avons pas eu le temps d’amender le paragraphe 5 qui cristallisait autour de lui le plus de critiques : le fameux paragraphe 5, qui traitait des 「expérimentations sur la façon dont ces rassemblements peuvent s’élargir, s’approfondir et construire ainsi durablement des rapports de force favorables à l’émancipation humaine」. En somme, une phrase qui, sans le dire explicitement, permettrait de retourner dans l’impasse des collectifs…

2- Deuxième jour

Le deuxième jour a été le plus crucial : c’est là que le texte final a été voté, rédigé d’après les amendements des ruches pendant la nuit par la commission des mandats. Il avait été précisé que seuls les délégués pourraient rédiger le projet de mandat. Pourtant, des délégués faisant partie de la commission ont annoncé au micro que des membres du CN on participé à cette rédaction. Avant le débat pour l’adoption du mandat donné à la direction nationale, a eu lieu le CR des synthèses thématiques. Chaque rapporteur de ruche a fait la synthèse des travaux, par thématique. Avec stupeur, je me suis vite aperçue, ainsi que d’autres camarades, que les synthèses ne reflétaient pas ce qui avait été dit lors des travaux. On avait l’impression d’une sorte de copier-coller grossier du verbiage d’un tract du CN. En aucun cas ce n’était l’expression fidèle des travaux des délégués. Certains camarades avaient l’air affligés car ils ne reconnaissaient absolument pas ce qu’il s’était dit dans leur ruche ! Après cette belle démonstration de langue de bois, on a eu droit au rapport de Patrice Bessac sur la 「commission d’animation et d’impulsion」. C’est alors qu’il a tenté de réintroduire la phrase qui avait été supprimée par les délégués de la commission, la fameuse phrase sur 「l’expérimentation…」 (cf. plus haut). Il a fait le coup du TCE : on garde le même texte, mais on déplace les phrases pour créer l’illusion que ce n’est plus le même texte. Ca a été le tollé dans la salle. Les délégués se sont alors précipités au micro pour proposer des amendements. Presque tous ont insisté pour que la phrase ne soit pas réintroduite dans le point 1. Alors MG Buffet a du intervenir et proposer de retirer le mot expérimentation, tout en gardant la phrase 「il ne s’agit d’exclure aucune hypothèse concernant le parti ou sa stratégie」. Le bureau (si on peut appeler ça un bureau) perdait complètement pied, Marie-Pierre Vieu n’arrivait plus à tenir la salle. C’est alors qu’un délégué de Villeurbanne est intervenu en réclamant la démission collective de la direction nationale. MG Buffet est alors intervenue en jouant le numéro de la Secrétaire-Nationale-en-colère-qui-tient-à -l’unité-des-communistes, rétablissant l’ordre dans la salle, et provoquant les applaudissements de l’assemblée. Elle a réussi un coup magistral, celui d’étouffer toute velléité de rébellion de la part des délégués…C’est elle qui a soumis aux votes les amendements, alors qu’en même temps, certains délégués attendaient toujours derrière les micros de proposer leurs amendements. Mais, qu’à cela ne tienne, MG Buffet a décidé de passer en force, elle a soumis au vote les amendements qu’elle jugeait les plus intéressants, et a passé à la trappe ceux qui pouvaient causer du souci à la direction.

Le texte a été voté à 70%, 20% contre et 10% d’abstention. Mais il faut savoir que nos avons été sommés de nous dépêcher de voter à toute vitesse. J’ai pour ma part voté contre, estimant que ce texte ne reflétait en rien les mandats des communistes. De plus, il s’agit d’un mandat trop flou et trop consensuel pour servir de feuille de route au 34e congrès. Après le vote, une partie des délégués a quitté la salle, visiblement écœurés. Michel Laurent est intervenu pour annoncer qu’ils devraient écourter la séance, et au lieu de s’achever à 16h30, les délégués ont été priés de partir à 14h, après l’intervention de Chassaigne en tant que président de l’ANR, et au final, le superbe discours de MG Buffet, Internationale à l’appui, a clos la mascarade qu’a été cette ANE. En conclusion : on a décidé de ne rien décider. On va perdre un an à réfléchir sur notre statut (PCF ou pas PCF, communistes ou pas communistes) mais on va laisser du temps à la direction qui a mandat de faire ce que bon lui semble pendant tout ce temps…

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