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Le «Congrès» de juin 2010, et après ?

Unir dans l’action tous les communistes de France

четверг 3 Июнь 2010 — Последнее обновление суббота 5 Июнь 2010

Cela fait 10 ans que nous nous opposons à la stratégie d’abandon du parti communiste français initiée par Robert Hue et poursuivie par Marie-George Buffet. Dans le même temps, des dizaines de milliers de communistes ont quitté le Parti.

Pourquoi ce choix de la part des dirigeants du PCF ?

Ils se sont fait une raison devant un capitalisme jugé victorieux, tout juste désormais amendable à la marge. Il n’y aurait plus guère de place pour l’engagement révolutionnaire. Il restait à entrer dans le jeu, ce que nous avons fait au gouvernement avec Jospin.

Dès lors, le PCF est devenu inaudible, enfermé dans les institutions et l’électoralisme, un parti comme les autres, la cuisine politique et les calculs d’appareil se substituant à l’organisation de la vie démocratique et de l’action militante.

La crise du capitalisme dément les abandons du PCF depuis le congrès de Martigues

Quel décalage avec ce que nous avons sous les yeux : les faillites d’un capitalisme dévastateur, des forces politiques accompagnatrices de ses ravages tentant de donner le change sur leur patente soumission, une droite et une extrême-droite qui rêvent d’en finir avec le pacte social de la Libération, qui avait limité les empiètements du marché et assuré une certaine redistribution des richesses, un parti socialiste et des partis sociaux-démocrates promettant d’humaniser un système capitaliste dont le divorce est consommé avec l’exigence de développement social.

Le capitalisme devait être la fin de l’histoire. L’avenir est dans l’histoire de sa fin. Elle est à écrire mais la nécessité de la rupture est là , devant nous, se manifestant dans la montée en puissance d’un sentiment et d’une volonté populaire anticapitaliste majoritaire qui ne demande qu’à se cultiver et à s’épanouir.

Comment, dans un tel contexte, les dirigeants du PCF peuvent-ils se contenter de jouer les seconds rôles, en l’espèce d’être les supplétifs du PS, de la social-démocratie par Mélenchon interposé ?

Sommes-nous prêts à recommencer et prolonger une gauche plurielle par une gauche plus rien en 2012 ?

L’exigence des ruptures

Alors, quelles ruptures ?

  • Rupture avec cette Europe du grand capital et de la finance, cette Europe impérialiste, qui s’est construite du plan Marshall au traité de Rome jusqu’aux traités de Maastricht, d’Amsterdam et de Lisbonne.
  • Rupture avec l’euro, corset de fer imposé aux peuples et aux nations à travers l’acte unique, les critères de Maastricht et le traité de Lisbonne, faux-nez de la Constitution européenne rejetée.

Tous ces dispositifs mis patiemment en place ont visé à imposer le capitalisme comme horizon indépassable de l’organisation des sociétés européennes, ces dernières étant ainsi condamnées à s’inscrire dans le paysage d’une mondialisation où le marché est la seule norme qui vaille.

Ainsi sont piétinées et violées les souverainetés populaires et nationales, dépossédés les peuples de leur capacité à décider de leur avenir. Et nous voyons où cela nous conduit aujourd’hui.

La question de la nation comme seul véritable cadre d’exercice de la démocratie et de la souveraineté, le retour à la monnaie nationale comme outil de maîtrise du développement, la définition de coopérations nouvelles des nations européennes partenaires et non soumises sont à l’ordre du jour.

Et si finalement les communistes avaient eu raison, avant l’heure et depuis les années 50 – 60 – 70 – 80…, de s’opposer à cette Europe capitaliste cynique et sans pitié ?

  • Rupture enfin avec nos stratégies du programme commun et de ses diverses déclinaisons, qui ont échoué, nous ont enfoncés, enfermés dans le modèle politique piégé de la Vème République, un système politique au bout du rouleau. Cette rupture est une question vitale si nous voulons rester fidèles à notre héritage national et poursuivre la passion française du communisme.

Un congrès déconnecté des enjeux

Devant ces défis, le congrès de juin 2010 est un faux congrès, un non-événement, une rencontre nationale déconnectée des enjeux majeurs de civilisation que je viens de décrire. Le socialisme, le communisme constituent la perspective nécessaire de rupture avec le capitalisme pour le XXIème siècle.

Ce congrès est très loin de l’attente déçue des communistes et des militants prêts à se mobiliser pour faire de leur parti la grande force politique nationale de combat, d’union et de rassemblement populaire.

Nous sommes face à l’urgence du renouveau en France et en Europe des forces progressistes révolutionnaires et communistes, car le pire est devant nous. Nous assistons à une décomposition politique et sociale qui touche l’ensemble des pays.

Les tenants du grand capital pensent qu’ils ont toujours une chance historique de pouvoir remettre en cause les avancées sociales démocratiques, idéologiques du XXème siècle dans le prolongement de la révolution d’octobre de 1917, de ce qu’elle a inspiré aux peuples et leur a permis de conquérir.

Ils taillent donc dans le vif, à la hache avec pour effet l’explosion du chômage, de la précarité, de la paupérisation des couches populaires comme des couches moyennes, la disparition de pans entiers du potentiel industriel. Ils organisent le tiers-monde ici en Europe et le tiers monde des familles populaires en sous-citoyens et versent des larmes de crocodile sur les émeutes de la faim en laissant crever des peuples entiers.

Cette évolution, ou plutôt cette régression, constitue une menace pour la poursuite du développement des sociétés humaines. Mais tel est le défi du capital, prédateur en perte de légitimité, dont la préoccupation est de remplir le tiroir-caisse et d’en être l’exclusif bénéficiaire.

Faire du profit pour le profit.

Un espace nouveau pour l’action révolutionnaire

C’est là que s’ouvre un espace pour l’action révolutionnaire, mais il peut rester inoccupé, en jachère, permettant au capital de pousser son avantage, ou investi par la montée d’extrémismes, dont nous savons historiquement où ils mènent les peuples.

Des conflits et des situations présentent aujourd’hui même des caractéristiques potentiellement insurrectionnelles, peuvent déboucher sur le pire ou le meilleur. Le basculement vers l’un ou l’autre dépendra de l’élévation du niveau de conscience des protagonistes. Et là est tout le sens du déploiement de l’activité communiste.

Nous sommes bien loin des eaux tièdes de la direction du PCF, qui passe à côté du tournant de l’humanité que nous sommes en train de vivre où tout peut basculer, dès lors que des potentialités révolutionnaires existent.

Un parti communiste ressourcé

Le meilleur est possible. Il implique un mouvement social puissant et uni, un front de luttes large non partisan, au service de la France et de la République comme les insurgés de 1848. Cela ne se décrète pas mais se suscite, se cultive dès lors que les ingrédients sont là .

Et cela pousse au renouveau, à la régénération du PCF au centre du combat de classe, pour s’opposer à la férocité du capitalisme.

Redonnons de l’ambition au Parti communiste français comme parti de combat, comme parti qui revivifie la pensée communiste.

Nous ne pouvons accepter les abandons de nos dirigeants. Nous le voyons avec les textes de ce faux congrès, si peu engagé, si peu décapant, si peu révolutionnaire, si peu communistes, si éloigné (ô combien) des adhérents.

Petit à petit, la réflexion s’étiole, la pensée communiste est mise de côté, enfermée dans l’étau institutionnel, électoraliste, coupée des milieux populaires, intellectuels, du monde du travail et de la création.

Le PCF est devenu un parti sclérosé, incapable de représenter le monde populaire pour élaborer des politiques susceptibles de relever les défis de l’humanité.

Il ne peut pas y avoir une gauche authentique, sans sa diversité, ses contradictions, voire ses antagonismes, une gauche réformiste avec la pensée socialiste, une gauche révolutionnaire avec sa pensée communiste, une gauche avec une pensée libertaire et anarchiste. C’est bien ce qui a marqué de manière indélébile les avancées les plus progressistes du XXème siècle en France.

Nous voulons retrouver un PCF de combat. Cette question est vitale, pour construire l’union du peuple de France, participer à la construction de l’union des peuples du monde.

Nous proposons une démarche audacieuse pour rassembler, unir toute la famille communiste, adhérents ou non, être porteurs des perspectives de rupture avec le mode de production capitaliste, d’un projet de transformation sociale, le communisme.

Au cœur des enjeux de la présidentielle

C’est l’enjeu des prochaines présidentielles de 2012 avec l’exigence d’un candidat communiste incarnant une pensée et un programme communistes.

Nous avons toujours combattu l’élection du président de la République au suffrage universel, raison de plus pour ne pas être timorés ou absents de ce combat en 2012, au cœur de cette contradiction de la bipolarisation. Mais rien n’est figé, le système peut voler en éclat à l’exemple de 2002. La présence communiste d’un candidat présenté par le Parti communiste français peut changer la donne et rien n’est perdu d’avance.

Faire vivre côte à côte de manière complémentaire l’approche réformiste et la radicalité de la révolution, tel est l’enjeu. Toute autre hypothèse constituerait une impasse et serait vouée à l’échec, nous marginalisant définitivement.

C’est ce qui se produirait si nous poursuivions l’aventure du Front de gauche qui vient de nous faire perdre la moitié de nos conseillers régionaux, de même que dans le même esprit, nous continuons de renoncer à constituer un groupe communiste à l’Assemblée nationale.

Dans cette démarche, j’aimerais une main tendue à tous les communistes de France laissés au bord du chemin depuis plus de 15 ans. Le dernier congrès a confirmé l’exigence majoritaire de préserver le Parti communiste français. Il faut retrouver tous ces communistes aujourd’hui orphelins et abandonnés.

Sommes-nous résolus à œuvrer dans ce sens, unir dans l’action tous les communistes de France, quand s’ouvre, à la porte de l’histoire, la construction d’un nouveau conseil de la résistance qui pourrait s’appeler «Conseil national de la Résistance pour une nouvelle révolution» afin, comme le disait Marx, de «sortir de la préhistoire de l’humanité» ?

Ça ne peut plus durer comme ça au PCF. L’heure est à l’union et à l’action. Ce sont les communistes eux-mêmes qui, tôt ou tard, devront avoir le dernier mot.

André GERIN

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