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Venissieux, Setif, Stalingrad, un 8 mai international..

Jeudi 10 mai 2018

Une journée du 8 Mai 2018 chargée de symboles et de rencontres, avec la cérémonie pour l’armistice à Vénissieux, suivi de la dénonciation des massacres de Sétif, à Givors dont le maire dénommait un square « l’autre 8 mai »et à Lyon avec la marche associant les jeunes communistes et les cheminots en Grève jusqu’au rassemblement annuel place Gabriel Péri pour Sétif, pour finir l’après-midi avec la marche russe du régiment immortel de la place Carnot à Bellecour.

Des évènements différents dans leur forme et leur organisateurs, mais auxquels ont participé les communistes Vénissians et qui font au total une journée symbole de l’unité possible de toutes les forces qui font face aux violences de l’impérialisme, de tous ceux qui savent que la mémoire est essentielle non pas pour commémorer, mais pour agir dans le monde d’aujourd’hui.

La journée a commencé avec la cérémonie du 8 mai parc Dupic à Vénissieux, cérémonie ou depuis toujours, nous avons la fierté de présenter le drapeau de la section de Vénissieux du PCF, à coté des autres drapeaux, en honneur aux dizaines de militants communistes Vénissians morts dans les combats, dans la résistance ou la déportation.

Cette cérémonie était marquée par la présence nombreuse de collégiens de Vénissieux, dont ceux du collège Paul Eluard qui avait participé au voyage de la mémoire à Auschwitz et leurs témoignages a impressionné les participants.

Mais trop souvent, les cérémonies institutionnelles détournent le sens de ce 8 Mai 1945, capitulation des armées nazies, pour en faire une journée de l’europe, cette europe pourtant née de la communauté du charbon et de l’acier qui était la continuité du cartel de l’acier d’avant-guerre qui soutiendra la montée au pouvoir d’Hitler. Comme disait le patronat Français de l’époque « plutôt Hitler que le Front Populaire… ! ».

Michèle Picard avait bien raison dans son allocutionde citer Stalingrad, et notamment le rôle des femmes dans les 900 jours de ce siège dont l’issue avec la victoire soviétique a été pour tous le tournant de la guerre. L’historiographie institutionnelle cache désormais l’importance de cette bataille pour installer l’idée que les seuls états-unis ont gagné la guerre.

Elle avait bien raison aussi d’évoquer les contradictions qui éclataient le même jour entre l’aspiration à la paix et la fraternité des peuples contre le nazisme, et les premiers drames de l’histoire qui venait… Quand les combats cessent ce 8 mai 45, et que le même jour, une répression aveugle à Sétif, annonce la prochaine tragédie de la guerre d’Algérie, et l’erreur de l’Etat Français, le Vieux Continent est en ruines Car si les peuples, marqués par les résistances multi-formes qu’ils avaient conduits, espéraient en un autre monde, à l’image en France du conseil national de la résistance, les dirigeants occidentaux cherchaient déjà à contenir l’effet de la contribution décisive de l’armée rouge à la victoire contre les nazis. C’était le cas par exemple en Grèce ou l’armée anglaise allait poursuivre la guerre contre la résistance communiste, préparant la future dictature des colonels. C’était aussi le cas à Sétif où le pouvoir Français allait refuser de voir que la victoire contre les nazis appelait au respect des peuples et donc à la décolonisation.

Depuis plusieurs années, les communistes de Vénissieux participent au rassemblement en mémoire des massacres de Sétif avec les jeunes communistes de Lyon, place Gabriel Péri. Cette année, ils se sont partagés pour rejoindre la nouvelle maire PCF de Givors, Christiane Charnay, qui inaugurait un square « l’autre 8 Mai » sur la place de la paix, à la mémoire de celles et ceux qui ont péri dans les massacres de Sétif, Guelma, Kherrata et dans l’Est algérien, le 8 mai 1945.

A Lyon, les jeunes communistes avaient choisi de faire le lien avec l’actualité sociale et le mouvement des cheminots, donnant tout son sens à ce 8 Mai en affirmant sur leur banderole « impérialisme, colonialisme, la bourgeoisie a du sang sur les mains » . Car ce que masque le discours officiel du 8 mai, ce discours « européen » qui résume la deuxième guerre mondiale a un accident de l’histoire du à un dictateur pervers, c’est le fait que les bourgeoisie du monde entier ont regardé avec sympathie le nazisme, dont de nombreux patrons américains qui commerçait avec lui et préféraient un régime nazi qui imposait des reculs de salaires aux ouvriers au régime soviétique qui leur avait donné de larges droits au travail !

Ce n’est pas pour rien que la France a réprimé sauvagement les revendications d’indépendance qui s’exprimaient dans la joie de la libération. Elle allait refuser de même toute indépendance aux indochinois avant de se lancer dans ses deux dernières grandes guerres coloniales. Elle montrait ainsi aux peuples concernés qu’il ne fallait pas espérer de dialogue avec la France et que la décolonisation exigeait une guerre d’indépendance. Si les intérêts des ouvriers de France avaient prévalu, la suite du XXe siècle aurait été totalement différente.

Et ce n’est pas pour rien que nous avons terminé la journée avec le régiment immortel des russes de France. C’est une marche organisée par les familles depuis longtemps dans beaucoup de pays de l’ex-union soviétique, en fait dans tous les pays qui avaient des soldats dans l’armée rouge. Leurs petits-enfants défilent avec des photos de leurs aïeux morts dans cette « grande guerre patriotique ». L’an dernier, des russes nous avaient contacté pour l’organiser à Lyon, et devant le refus du maire de Lyon, l’avaient organisé à Vénissieux. Cette année, nous les avons aidés à trouver les bons contacts lyonnais et ils ont pu organisé leur défilé entre la place Carnot et Bellecour. Ils manifestent avec les drapeaux symboles de l’armée rouge victorieuse, et même s’ils ne sont pas communistes, ils sont fiers de leur histoire et des résistances des peuples soviétiques. Nous les avons suivis avec le drapeau du régiment de l’armée rouge qui a pris le Reichstag en mai 43, drapeau qui nous a été offert par la délégation du parti communiste d’Ukraine. Tout un symbole quand tout est fait, notamment en utilisant l’Ukraine, pour organiser l’opposition entre l’europe et la Russie, quand tout devrait au contraire pousser au rapprochement entre les peuples, au dialogue pour la paix.

Oui, une journée symbole des luttes d’hier et d’aujourd’hui !

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