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34e congrès du Parti communiste français

Conférence de section de Lyon – Fédération du Rhône

Les réformistes aux abois
Samedi 22 novembre 2008 — Dernier ajout jeudi 31 décembre 2020

Ce week-end, la section de Lyon, animée depuis plusieurs années par une direction atteinte d’immobilisme, incapable de susciter la moindre lutte et gangrenée par une fuite en avant dans la soumission au PS au niveau communal, au point d’avaler une grosse couleuvre, à savoir le Modem, tenait sa conférence de section.

Tripatouillages sur fond de Bérézina

A Lyon, le 30 octobre au soir, à la fin du dépouillement, le nombre de votants était de 151, le texte de la direction nationale comptabilisait 113 voix et le texte alternatif 18 (avec 15 nuls ou blancs et 5 voix pour les trotskistes de « La Riposte »). Derrière un triomphe apparent, grâce toutefois à quelques bulletins de dernière minute sortis par une prestidigitatrice des lieux, ce résultat, traduisait néanmoins un effondrement des effectifs (≈ 250 adhérents ! sur une ville de 450 000 habitants, soit moins 23 % par rapport au 33e congrès) ainsi qu’une réelle désaffection des adhérents. Tout avait donc fort mal débuté pour la direction de section payant ainsi sa politique de gestion de l’inaction et du néant, ainsi que son suivisme outrancier et pécuniaire du PS. Qui plus est, ce score ne donnait que 48,5% des voix au texte de la direction dans le département du Rhône : ses dirigeants étaient d’autant plus minoritaires que le nombre de bulletins blancs ou nuls se montait à plus de 4 %. Qu’à cela ne tienne, dans les jours qui ont suivi, par un tour de passe-passe qui nous indique l’état de fébrilité de cette direction, les résultats officiels envoyés aux adhérents font état d’un score miraculeusement augmenté de 113 à 123 voix leur permettant, comme par hasard, de passer la barre des 50 % dans le département.

Une marge de manœuvre réduite

Ce week-end, la conférence de section s’est donc déroulée sous ces auspices, avec 27 présents le vendredi soir et une quarantaine le samedi. Durant toute la durée de la conférence, les communistes en désaccord profond avec la « base (dite) commune » ont présenté pratiquement seuls un feu continu d’amendements qui ont presque tous été repoussés, sur la base de 2/3 contre 1/3 le vendredi et 3/4 contre 1/4 le samedi. L’attitude de la direction de section a consisté à contenir défensivement les propositions d’amendement en s’appuyant sur un ensemble de présents très suivistes n’ayant aucune velléité de changer la moindre virgule à ce texte. Deux amendements importants ont cependant passé de justesse le tir de barrage (un sur le maintien du parti communiste et un autre sur la réorganisation des communistes en cellules), certaines de leurs ouailles ayant pu parfois être ébranlées par les argumentations, ce qui a eu le don d’énerver passablement le secrétaire de section. A la sortie, le texte a obtenu 22 voix pour, 8 contres, 8 abstentions et 2 NPPV (ne prenant pas part au vote), alors que le dernier chapitre intitulé « L’avenir du PCF » venait d’obtenir 19 voix pour, 8 contres, 10 abstentions et 2 NPPV (ne prenant pas part au vote). On est loin du triomphe annoncé. La marge de manœuvre de cette direction s’est donc encore rétrécie comme peau de chagrin.

Mais à part cela, tout va très bien : la section enregistre, paraît-il des adhésions en nombre. Toutefois, le trésorier nous apprend qu’il y a un manque à gagner de 2000 euros de cotisation par rapport à 2007, comprenne qui pourra ! Le secrétaire de section nous a également dressé un bilan idyllique de son mandat, ce qui en fait un magicien hors pair capable de sortir de son chapeau un discours de 3/4 d’heure sur un vide sidéral. Ah si, au chapitre initiative de lutte, a été organisé récemment avec les élus de Lyon une formidable réunion publique sur la crise financière ayant réuni 16 non adhérents… Quelle prouesse ! De plus, dans un avenir proche, il a été proposé d’agir en direction de la jeunesse… étudiante ; quelques minutes plus tard, un adhérent expliquait que les communistes du 7e arrondissement voulaient eux, agir en direction des jeunes des quartiers populaires…

Des incidents notables

L’uniformité mise en scène n’était en fait qu’apparente alors que des contradictions de fond s’aiguisaient. Tout d’abord, il est aisé de constater que les dirigeants de la section et de la fédération nient la nécessité d’agir en direction des quartiers et des milieux populaires (ouvriers, employés, précaires, chômeurs…) ; on peut même parler d’incompatibilité culturelle et idéologique, ce qui est grave. Le refus de toute analyse marxiste, donc d’analyse de classe, est notamment à l’origine de cette limite. Deuxièmement, le fait que le centre de gravité du PCF se situe au niveau des élus et de la municipalité PS, rentre en contradiction avec une position autonome du PCF, une identité communiste. Cela s’est traduit par deux incidents notables au cours de la conférence de section de Lyon.

Un communiste issu de milieu populaire (on apprendra qu’il avait adhéré suite à une action de relogement en sa faveur, il y a plusieurs années…) était présent. Ayant voulu exprimer son ressenti vis-à -vis des élus, il a « osé », crime de lèse-majesté, dire que selon lui, certains élus avaient menti. On n’en saura pas plus sur ce qu’il voulait exprimer. Car la réaction de la direction de section a été très violente : du coup, le camarade en a jeté sa carte et quitté la réunion. Par la suite, d’autres camarades sont intervenus en évoquant l’appel de la direction de section à soutenir le candidat du Modem (présenté par G.Collomb) lors du 2e tour de la cantonale partielle dans le 5e, contre l’avis des adhérents. La encore, certains élus et dirigeants ont été accusés d’avoir menti. Ce coup-là , ce n’était plus supportable pour deux des élus présents, dont l’adjoint au logement de Collomb ; les deux ont alors plié bagage et quitté la salle sous les suppliques des dirigeants de section (nous promettant de rattraper le coup… et surtout les euros de la manne municipale).

Une délégation bétonnée

Sont venues alors les propositions pour le comité exécutif de la section. Compte tenu de la fonte des effectifs, leur nombre a été réduit à 24 qui n’ont d’ailleurs pas tous pu être fournis. Aucun signataire du texte alternatif unitaire n’a été proposé ; seuls deux camarades ayant eu une position critique ont été acceptés comme animateurs du secteur de la Croix-Rousse, ce qui ne changeait pas grand-chose à la situation antérieure. La constitution du groupe a donc été hermétiquement verrouillée ainsi que celle des 18 délégués à la conférence départementale. Pour cette dernière, il n’y avait soi-disant que 20 candidats et les deux exclus (mis en position de suppléants !) ont été les signataires du texte alternatif unitaire. Il se trouve qu’au moment de l’annonce de la liste des délégués, j’ai entendu un « heureux » élu du 3e arrondissement s’étonner auprès de son voisin car il n’avait pas du tout été volontaire ; de même, certains délégués n’étaient même pas présents à la conférence de section, mais auraient soi-disant exprimé le souhait de… Finalement, la camarade « suppléante » a à juste titre demandé que son nom soit carrément retiré de la liste, ce qui a fait réagir une vétéran qui s’est désistée au profit de la jeunesse : cela a rendu furieux les dirigeants de la conférence.

Aux abois

On le voit, les dirigeants de la section de Lyon et de la fédération du Rhône rencontrent de plus en plus de difficultés à mettre en œuvre leur train-train gestionnaire et leur grand écart municipal : baisse des effectifs, contradictions de plus en plus fortes et contestations inévitables. Cela les a amenés à une crispation flagrante à l’occasion du 34e congrès et donc à un bourrage des urnes et à un verrouillage de la discussion et de la délégation. Fait significatif : alors que j’étais présent depuis la veille au soir et que j’avais porté contradiction et amendements pendant deux jours, le secrétaire de section s’est élevé contre le fait que je puisse voter le texte du congrès ! Leur marge de manœuvre se rétrécit et est désormais de plus en plus étroite. Ils ont même osé nous faire croire qu’ils n’avaient pas trouvé de salle suffisamment grande pour la conférence fédérale, leur permettant ainsi de réduire les délégations et d’augmenter l’influence des petites sections par rapport à celles de Vénissieux et Saint-Fons, par exemple. Jusqu’à quand vont-ils encore neutraliser le PCF ? La situation générée par la dictature du Capital l’exige : nous avons tous grand besoin d’un véritable parti communiste.

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