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Rencontre à Vénissieux

La Guerre des classes: les mots pour le dire…

Introduction préparée pour la rencontre
Friday 11 December 2009

J’ai découvert par hasard le livre de François Ruffin dans une librairie. Le titre m’a attiré mais j’ai décidé de l’acheter en découvrant dans la dernière de couverture la phrase qui provoquera un écho important dans Internet «la guerre des classes existe, c’est un fait, et c’est la mienne, celle des riches qui la mène, et nous sommes en train de la gagner…»

En préparant cette rencontre, j’ai pris le temps de découvrir un peu plus ce jeune journaliste engagé et militant de l’émission “Là -bas si j’y suis”, et c’est dans son blog intitulé “y’a de la joie, le blog populiste de François Ruffin” sur le journal en ligne backchich que j’ai trouvé une autre phrase choc, je cite «Buter son patron ? Ca me paraissait un fantasme de gaucho-intello. Mais après le “test Louise-Michel”, ça cogite jusqu’à la base…»

Alors en distribuant les tracts pour cette soirée, j’ai testé la phrase choc «qui n’a jamais eu envie de tuer son patron». Devant l’usine RVI, ou devant le restaurant inter-entreprise de la zone industrielle de Vénissieux Corbas, l’effet est le même. La grand majorité rigole et confirme… Il semble que presque tout le monde en a déjà eu envie.. plus ou moins fortement bien sûr. Hier, un salarié m’a dit par exemple «le tuer, non, mais le déshabiller, alors oui, c’est sûr»… Bien entendu, rien de sexuel dans la remarque, il s’agissait sans ambigüité de le dépouiller, c’est à dire de reprendre la richesse qu’il accumule de l’exploitation du travail.

Ainsi, il semble que sur le terrain, l’existence d’une confrontation de classes sociales dont l’essentiel se joue dans le travail est reconnue sans hésitations., mais que les forces sociales et politiques censées assumer cette guerre de classes ont perdu les mots pour en parler…

Comme militant communiste, j’avais noté en menant la campagne électorale des législatives de 2007 dans mon quartier des Minguettes, qu’il était possible de se présenter comme communiste et de dénoncer l’arrogance de la bourgeoisie. On avait après la victoire d’André Gerin, discuté de la difficulté de désigner clairement les classes sociales. Si le mot “bourgeoisie” est compris très largement comme la classe sociale qui nous exploite, les mots “salariés”, “classe ouvrière”, “travailleurs”, “quartiers populaires”… ne nous permettent pas réellement de désigner dans son ensemble et sans ambigüité la classe sociale, les classes, qui est ou sont dominée(s) par la bourgeoisie.

Philippe Baot, dirigeant de la CGT Chômeurs du Rhône dira dans la rencontre de la marche des chômeurs accueillie en mairie de Vénissieux ce 3 décembre par la commission de lutte contre la grande pauvreté. Il faut arrêter de parler de salariés et de précaires, d’abord, précaires, ça veut dire “obtenu par la prière”, et de fait qu’on soit salarié ou au chômage, en contrat ou pas, avec ou sans papiers, on est fondamentalement des prolétaires qui n’ont que leur bras à vendre pour que d’autres décident du travail à faire et en retire le profit maximum…

Nous sommes donc très heureux de cette soirée et nous espérons qu’elle nous aidera à clarifier les idées et les mots nécessaires pour être debout dans ces luttes de classes qui nous sont imposées et qui sont la réalité contre laquelle butent toutes les promesses, les illusions, et même les bonnes intentions. Que ce soit pour l’environnement, l’égalité, la liberté ou la fraternité, rien ne peut être fait sans retrouver ce qui fondait le manifeste du parti communiste écrit en 1848 L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de luttes de classes

C’est l’actualité de la lutte des classes qui a bloqué François Ruffin à Amiens, car l’usine Parisot, oui, la Parisot qui dirige le MEDEF et qui se présente comme la patronne new-look du nouveau patronat des services, est en fait la fille de famille d’une vieille bourgeoisie industrielle du bois et du meuble, issue des Vosges, qui vient de fermer son usine d’Amiens et qui organise ce jour la vente aux enchères du matériel et du stock. L’organisateur dira d’ailleurs aux journaliste: toutes les usines de meubles ne ferment pas, si celle-ci est morte, c’est bien la faute des syndicalistes

Les ouvriers qui occupent restent jusqu’à la vente des machines, ce jeudi. Leur délégué explique: “Nous voulons pouvoir contrôler les gens qui viennent pour prendre tous les renseignements nécessaires, qui achète les machines, où elles vont… Parisot n’a pas respecté ses engagements. On veut voir s’il y a un lien avec le groupe, s’il récupère des machines.”

Avec “le temps des Bouffons” de Pierre Falardeau, un des 3 petits films contre le grand capital de Pierre Carles… nous avons pris en pleine gueule un pamphlet qui dénonce une bourgeoisie arrogante, et provoque une saine colère… de classe !

François Ruffin interviendra donc au téléphone pour nous dire ce qui s’est passé aujourd’hui à Amiens, et si le son le permet, il pourra présenter son livre et répondre aux questions.

Dans la discussion interviendront André Gerin, député du Rhône, porteur à l’assemblée de la résistance des communistes à la métamorphose du PCF en “parti de gauche”, symbolisée par l’absence de toute référence à la lutte des classes dans les discours de Marie-Georges Buffet à la dernière présidentielle, et Serge Truscello, secrétaire de section PCF de Vénissieux et délégué syndical chez Bosch

Le film de Michael Moore viendra, je l’espère, donner un éclairage d’actualité sur cette guerre des classes qui se mène partout ou des travailleurs vendent une heure de leur effort, y compris dans le système financier, mais qui bien sûr utilise aussi des lieux symboliques comme la bourse et les sièges des banques ou Michael va tenter d’arrêter les dirigeants…

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