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Le dimanche 8 février 2009

Incroyable de lire qu’un tel galimatias idéologique puisse se réclamer du communisme ! Ce texte idéaliste (au sens philosophique du terme, c’est-à -dire anti-marxiste, à savoir lorsque l’on fait passer ses propres rêves avant la réalité, ou encore lorsque la pensée se veut créatrice de la réalité concrète, c’est-à -dire que la pensée existerait avant la matière) relève aussi bien de la paraphrase du contenu idéologique réformiste véhiculé par la direction du PCF que de la pure invention historique ou encore du simplisme intellectuel qui consiste à citer une phrase d’un auteur, Marx en l’occurrence, pour se l’approprier. Comme quoi, plus que jamais, le PCF a besoin d’une formation digne de ce nom.

Tout d’abord, il y a cette référence insistante au concept de « gauche » accolée d’une affabulation pure et simple sur sa signification. Tant qu’à faire, autant se créer sa propre histoire afin qu’elle colle à ce que l’on s’invente. Evidemment, comme il n’y a pas de « Manifeste du parti de gauche », à l’instar du « Manifeste du Parti Communiste », il est important de participer à la création de ce mythe : la « gauche » ! Le problème est bien là  : il est impossible de mettre une définition politique précise à ce que le mot « gauche » signifie. Cela sera donc toujours l’objet de spéculations bien inutiles. Tout au plus, il y a le positionnement de certaines forces politiques à l’Assemblée, à savoir à gauche de celui qui préside, ou… à droite de celui qui est situé dans le public ! C’est pourquoi je considère toujours le PS comme étant un parti de gauche, puisqu’il est positionné à gauche du président de l’Assemblée. Et historiquement, lorsque le roi a fait mettre à gauche ceux qui étaient contre les pleins pouvoirs au roi et à droite ceux qui étaient pour, je ne vois pas comment on pourrait inclure dans ce positionnement toutes les balivernes purement inventées que nous décrit ce texte. Au passage, je rappellerais à notre historien en herbe, que parmi ceux qui se situaient à gauche à l’époque, il y avait la bourgeoisie qui allait construire le capitalisme contre les forces féodales (la lecture de Marx pourrait lui être grandement salutaire).

Plus proche de nous, il y a la manière dont nos dirigeants se sont fourvoyés (pour certains, je pense volontairement) en enfermant le PCF dans ce concept binaire droite/gauche, permettant de dévoyer notre combat fondamental contre le capitalisme. Le programme commun a été une catastrophe parce que l’identité communiste, le combat de classe s’est dilué dans cette opposition factice : droite contre gauche. C’est à partir de cette supercherie que Mitterrand et le PS nous ont envoyé dans le mur. Dans les années 70-80, à quoi bon voter communiste puisque l’important était que la « gauche » gagne (je constate qu’il en est de même aujourd’hui). A cette époque, dans bon nombre d’endroits, pour que la « gauche » existe, le PCF avait même créé ses partenaires (en l’occurrence le PS qui n’existait que ponctuellement) avec ses propres forces pour les tirer du néant. Cela a conduit à l’alternance à l’américaine que nous redoutions tant. Et notre combat de communiste est justement de redonner une conscience de classe aux franà§ais, c’est-à -dire de retrouver le véritable clivage antagonique qui se situe entre le capital et le travail (antagonique signifie que la résolution de cette contradiction passe par la victoire du Travail sur le Capital et que ce dernier doit être supprimé définitivement). Dans ce cadre, être communiste a un sens, celui que des générations ont donné par leurs combats et leurs analyses.

Aujourd’hui, la direction nationale du PCF est complètement engluée dans cette mélasse droite/gauche, au point de ne plus avoir que ce mot à la bouche : MG Buffet ne s’inquiète plus que pour la gauche ! alors que les franà§ais ont vécu deux expériences qui les ont vaccinés, les années 80-90 avec l’union de la gauche et en 97-2002 avec la « gauche plurielle ». Les groupuscules anti-libéraux ou autres NPA n’arrêtent pas de se disputer le mot sans lui donner aucun sens, au point que cela en devient ridicule : « gauche de la gauche », « à gauche autrement », « 100% à gauche », « Parti de gauche », on a envie de dire, plus à gauche qu’eux tu meurs… Et pourtant, ils naviguent tous dans les eaux de l’inutilité et de la transparence vis-à -vis des franà§ais. Alors, que la gauche soit en crise, selon les termes employés par l’auteur du texte proposé, personnellement, je dis tant mieux et que cela continue. Il faut briser ce carcan dans lequel le capital cherche à nous enfermer. Cela doit permettre aux forces communistes de se reconstruire.

Pour information à notre historien en herbe, je lui rappellerais que la seule époque de notre histoire qui nous a permis de réelles avancées contre le capital avec des expropriations de capitalistes et la création de la Sécu est la Libération et le programme du CNR. Et pourtant, au sortir de la guerre, il n’était absolument pas question de droite ou de gauche : la plupart des patrons ayant collaboré ouvertement, le clivage était alors correctement positionné, entre le capital et le travail. D’ailleurs, ce qui restait de la SFIO avait combattu les nationalisations de cette époque aux côtés de ce qui restait du patronat. Il faut relire l’histoire de la création d’EDF-GDF…

En ce qui concerne les « refondateurs » appelés aujourd’hui « communistes unitaires », il est significatif que fondamentalement, ils ne présentent aucune différence idéologique de fond avec les autres courants réformistes puisqu’au dernier congrès, ils ont pour certains fait liste commune avec les huistes, pour d’autres participé directement à la liste de MG Buffet, et pour finir, ont été intégrés à la direction actuelle ! Je rajouterais que ce sont eux, avec notamment les éléments théorisés par L. Sève, qui ont écrit le texte du 33e congrès avalisé par toutes les tendances réformistes du PCF. Grosso modo, je suis désolé de l’apprendre à cet histrion, mais les « refondateurs » appellent à la liquidation du PCF et sont les initiateurs de l’appel de Politis à la création d’un autre parti… de gauche. Ce qui est incroyable, c’est que ceux qui dirigent le PCF actuellement, ont tous, peu ou prou, un pied dedans et un pied dehors. J’ai lu dernièrement un communiqué cosigné entre autres par le PCF et les « communistes unitaires » ! Ces derniers se considèrent donc déjà ailleurs et pourtant ils codirigent le PCF : comment cela peut-il marcher ?

En ce qui concerne cette histoire de réseau qui serait de « gauche » opposé à une organisation pyramidale qui serait de droite, il s’agit d’une construction idéologique invraisemblable, tout d’abord en rapport à la réalité de ce qu’est le contenu véritable de l’opposition droite/gauche, mais surtout par rapport à ce concept d’horizontalité que je préfère personnellement partager avec des personnes du sexe opposé. Pour moi, L. Sève n’est pas instrumentalisé : c’est très consciemment qu’il structure idéologiquement la dérive réformiste des groupes qui co-dirigent le parti, par ses constructions théoriques auxquelles il tient à donner un label marxiste usurpé. Les huistes revendiquent la même analyse de fond et ont la même attitude, un pied dans la porte et la tête ailleurs : ce n’est pas pour rien si « refondateurs » et huistes ont fait liste commune lors du dernier congrès (tout en étant largement représentés dans la liste de MG Buffet).

Ce concept de réseau ou d’horizontalité relève du spontanéisme le plus dangereux incompatible avec la lutte communiste qui nécessite une organisation bien structurée pour mener la guerre contre la dictature du Capital. Le rejet de Lénine, l’absence d’analyse… marxiste de ce qui s’est passé au XXe siècle dans les pays socialistes et l’acceptation de cette vision simpliste qui se cache derrière le mot magique « stalinisme », tout cela converge avec la dérive réformiste et le refus de mener la bataille de l’histoire avec un grand H presque revendiquée par la direction du PCF (les textes des derniers congrès sont vides de toute analyse de l’histoire ancienne ou récente). Cette démarche peut être qualifiée d’idéaliste, pensée complètement opposée à la philosophie marxiste. Elle imprègne complètement ce que l’on appelle la démocratie participative, dans laquelle les « gens », selon le vocabulaire actuel de la direction du parti, seraient capables spontanément, de construire directement le communisme (sans le socialisme, c’est-à -dire sans étape intermédiaire !!!) à partir de leur propre vécu complètement immergé dans l’idéologie capitaliste la plus rétrograde ! Mais après tout, ce texte incohérent n’est plus à une erreur et à une contradiction près.

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