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Sites Web : Blog Vénissian de Pierre-Alain Millet

Publié le samedi 5 septembre 2015

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Blog de Pierre-Alain Millet, 2008-2014, adjoint PCF au maire de Vénissieux, chargé de l’environnement, du cadre de vie, des énergies et du développement durable 2014-2020, adjoint PCF au maire de Vénissieux, chargé du logement, du développement durable et des énergies. Je contribue aussi aux sites du journal des communistes de Vénissieux Le Venissian du réseau Faire vivre et renforcer le PCF

Sobriété ou Solidarité pour le droit de tous à l’énergie ?

Décembre 2022, par Pierre-Alain

La pression médiatique pour rendre les usagers responsables de la crise de l’énergie bat des records. Des journaux télévisés aux divertissements, des déclarations gouvernementales aux décisions de collectivités locales en passant par les publicités des acteurs de l’énergie, chaque habitant est soumis à une pression gigantesque pour accepter un mot clé « sobriété » et le traduire uniquement en geste individuel ou locaux pour réduire sa consommation. Il faut chauffer moins, éclairer moins, se déplacer moins… Presque rien n’est fait pour dire qu’il faut chauffer mieux, éclairer mieux, se déplacer mieux du point de vue de la consommation énergétique.

La métropole n’échappe pas à cette tendance dans sa communication :

« cet hiver, la métropole met toute son énergie pour vous aider à économiser la votre »…

Ce titre est positif, il ne s’agit pas de punir les usagers mais de les aider, c’est une bonne chose. Il n’y a cependant aucune référence aux droits des habitants à l’accès à l’énergie, et donc aux objectifs de la politique énergétique nationale et de ce que la métropole peut faire ou pas pour y contribuer.

Pourtant, l’énergie n’est évidemment pas une question individuelle, mais au contraire, une question très collective, très politique. Depuis des décennies, tous les gouvernements successifs, et malheureusement, les gouvernements socialistes-écologistes aussi, ont poussé à la privatisation, au développement des acteurs privés mis en concurrence et largement subventionnés… dans le cadre des directives européennes.

Résultat, on arrive à cette aberration que l’entreprise publique EDF doit vendre à ses concurrents privés (de grosses multinationales pour l’essentiel !) son électricité nucléaire à bas prix, pour qu’ils puissent vendre avec de fortes marges à leur client ! Au moment ou le « marché » fixe l’électricité à 300 ou 400€, les concurrents peuvent l’acheter à 42€ à EDF ! C’est un véritable scandale qui a explosé avec la crise de 2022 et qu’aujourd’hui tout le monde reconnait. Mais qui l’a décidé ? qui l’a voté ? tout le monde à l’exception des communistes !

Et nos difficultés actuelles, les risques de coupures, la nécessité de surveiller les consommations seraient d’abord des questions individuelles ? Le service public avait inventé de nombreux outils pour adapter la consommation aux capacités. Heures pleines-heures creuses, effacement des jours de pointe (EJP)… le service public savait proposer aux usagers d’éviter de trop consommer aux heures de pointes tout en leur garantissant la fourniture et un prix accessible.

Mais toute la campagne médiatique de la « sobriété » pousse au contraire à reprocher aux usagers leur trop forte consommation « en général ». Par exemple, s’il est judicieux de réduire l’éclairage public la nuit pour des raisons de ciel et de biodiversité, cela n’a rien à voir avec les capacités de production puisque la nuit n’est jamais une heure de pointe ! Heureusement d’ailleurs puisqu’il n’y a souvent de très faibles capacités renouvelables, et bien évidemment aucune capacité photovoltaïque…

Dans la communication métropolitaine, l’exemple le plus frappant est celui intitulé

Sobriété : Lisser les pics et réduire la facture

Il s’agit du déploiement des boitiers « Voltalis », une entreprise privée qui s’installe sur une possibilité liée à la privatisation de l’électricité, la marchandisation de « l’effacement ».

Avec le service public, on choisissait les tarifs « heures pleines-heures creuses » et on s’organisait pour lancer sa lessive, sa vaisselle et son chauffe-eau en dehors des heures pleines. Le compteur linky aurait pu d’être concu pour aider cette gestion avec un peu de « domotique ». Il faut malheureusement des équipements complémentaires pour le faire.

Avec Voltalis, c’est un privé qui s’installe avec son boitier chez vous pour vous forcer à réduire votre consommation à certaines heures. Et tenez-vous bien, il vous « achète » votre « non-consommation », autrement dit votre « effacement », et la revend à EDF ! C’est typique du système capitaliste boursier. On invente des « marchandises financières » fictives, comme quand on « achète », une baisse ou une hausse d’un titre à la bourse. Certains acteurs font des bénéfices bien réel, des revenus en euros qui ont été prélevé sur le système réel, sans aucune production de quoi que ce soit…

C’est une « rente », un « péage » comme vous voulez, qui repose sur le fait que vous acceptez qu’on décide à votre place de votre niveau de consommation. Et donc, vous allez dire à un moment « mais, je n’ai pas d’eau chaude ? » Et bien c’est Voltalis qui a décidé que vous deviez à ce moment là prendre une douche froide… ou attendre.

Avec le système public heures pleines-heures creuses, c’est vous qui décidiez. J’ai envie de prendre une douche, je sais qu’elle me coute plus cher, donc je décide ou pas… Et c’est vous qui payez un peu plus ou pas, et c’est EDF qui gagne un peu plus ou pas, parce-qu’il y a eu consommation en heure de pointe ou pas ! Rien de « virtuel » dans cette affaire. Un mécanisme intelligent, transparent, public.

Voltalis, c’est le marché qui s’installe chez vous, qui décide à votre place, et qui prélève sa marge au passage ! Les élus communistes ont voté contre la délibération du conseil de métropole qui soutient Voltalis, malheureusement seuls… Résumons, la sobriété (énergétique), c’est pour vous, l’accumulation (financière), c’est pour Voltalis !

Pendant qu’on nous parle de sobriété, les affaires continuent…

Et pendant ce temps-là, le gouvernement fait une annonce curieuse pour un lecteur attentif.

« La coupure électrique n’est pas un phénomène inconnu dans ce pays » tient à rappeler le gouvernement mercredi 30 novembre. Selon Matignon, la France enregistre en moyenne une heure de coupure par foyer et par an. Cependant, cette année « le sujet est monté en puissance », reconnaît l’exécutif. « On est rentrés dans une série de rendez-vous réguliers avec un parc réduit en termes de capacités nucléaires à cause de la maintenance de certains réacteurs, des interconnexions avec les alliés européens pour sécuriser l’approvisionnement de la France en énergie… »

Relisez-bien la fin. On peut avoir des « rendez-vous réguliers » avec les coupures compte tenu de nos capacités, c’est normal, mais aussi « des interconnexions avec les alliés européens ».. tiens, on pourrait avoir des coupures en France pendant qu’on alimente nos alliés ? et tout cela pour « sécuriser l’approvisionnement de la France en énergie » ? On sait que l’accord France Allemagne repose sur la fourniture de gaz par la France en Allemagne contre la fourniture d’électricité en retour. Cela devrait donc nous protéger des coupures d’électricité au contraire… !

Il y a un loup dans cette histoire, et l’expérience nous dit que ce loup pèse des milliards… Pour le capital, il n’y a jamais de sobriété !

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