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Analyses des résultats des élections régionales

Domingo 20 de diciembre de 2015

Quelques éléments d’analyses des dernières élections régionales, au-dela de ce qui a été largement commenté sur l’abstention et le FN.

Le contexte métropolitain et régional

La gauche ne représente que 43,4% au 2eme tour dans cette métropole qu’elle dirige depuis 15 ans ! Pire, la gauche (PS et verts) de l’exécutif de Gérard Collomb n’obtient que 36,96% au 1er tour. C’est dire à quel point la majorité métropolitaine est bien une majorité largement ouverte à droite.

Le PCF qui était présent à travers une liste Front de Gauche dirigée par le PG en 2010 perd 1/4 de ses voix et passe de 5,9% à 4,3% sur la métropole, et de 4,1% à 3,1% sur le nouveau Rhône. [1]. Il faut cependant noter que le résultat de 2010 s’inscrivait dans la phase de construction du Front de Gauche qui allait aboutir aux présidentielles de 2012.

Plus marquant encore, le coup politique du PG tentant de reproduire le miracle Grenoblois en alliance avec EELV est un échec retentissant. Non seulement, cette alliance ne renforce pas les verts, mais EELV perd la moitié de ses voix, passant de 80 030 à 39 358 et de 18,17% à 7,64% à l’échelle de l’ancien Rhône.

Au niveau de la grande région, le FN fait plus que doubler ses voix, de 279407 à 639899 et de 12,78% à 25,5%, la droite progressant nettement de 683 579 à 906 369 et de 31,2% à 36,1%. Au total les droites passent donc de 44% à plus de 60 % !

A gauche, le PS progresse légèrement en voix (de 567889 à 600 087) mais en perdant 3% de 26,8% à 23,9%. Les verts s’effondrent de 16,26% à 6,9%, perdant plus de la moitié de leurs voix, et le PCF/FG s’affaiblit de 8,04% à 5,4%, perdant 40 638 voix sur 175 907.

La leçon est claire. Le PS parvient à freiner son recul qui était très marqué aux élections locales de 2014, sans rien freiner de la vague à droite, masquée localement par les alliances de droite du PS dans la métropole, mais qui apparait avec toute sa dureté dans ces résultats, autant du Front National que des «républicains»

Enfin, si l’abstention baisse de 4% sur 2010, elle reste majoritaire avec 51% au premier tour et reste le premier parti du second tour avec 42,3%, soit deux fois plus que les listes LR et PS et presque 4 fois plus que la liste FN…

Les résultats à Vénissieux

Le résultat à Vénissieux est comme pour les dernières élections européennes complètement lié au contexte politique national. Les communistes Vénissians avaient décidé, contrairement aux précédentes régionales, d’être présents sur la liste PCF et de mener campagne en appelant les Vénissians à faire barrage à l’austérité en refusant droite et PS, et à faire barrage au FN.

La campagne électorale avait eu du mal à prendre, bien sûr à cause des attentats et de l’état d’urgence, mais aussi plus localement, parce que si défendre au niveau municipal une politique contre l’austérité a du sens pour les Vénissians, personne ne voit bien comment faire au plan plus général. En gros, si les Vénissians savent qu’une majorité progressiste avec un maire communiste est possible à Vénissieux, et les élections de 2014 et 2015 les ont conforté dans cet avis, autant ils nevoient pas comment ce serait possible au-delà …

De fait, si on mesure comment l’électorat du premier tour des municipales de 2014, âprement disputé, s’est mobilisé au premier tour des régionales de 2015, on constate que le PCF ne retrouve que 36% de l’électorat de Michèle Picard, alors que la droite remobilise 48% de son électorat de 2014, que le PS fait encore mieux en retrouvant près de 90% de l’électorat de gauche opposé à Michèle Picard. Le FN lui double presque son électorat 2014, comme si aux élections municipales, son vote n’avait pas de sens et qu’il n’était «utile» à la protestation anti-système que dans une élection politique d’enjeu national.

Mais une analyse par bureau de vote permet d’affiner ces tendances moyennes.

  • le PCF mobilise mieux dans des bureaux de votes qui lui sont historiquement favorables, près de la moitié de l’électorat de Michèle Picard mobilisé à Max Barel, Jean Moulin, Henri Wallon. Plus de 40% dans les bureaux du centre ville. A l’opposé, dans les quartiers de faible implantation communiste, un électorat qui soutient la majorité municipale pour des raisons locales liées à sa bonne gestion utile à tous, ne le suit pas dans des élections nationales. C’est le cas à Parilly, Georges Levy ou Ernest Renan.
  • le PS retrouve dans ces élections un électorat qui l’a quitté aux élections municipales. Il y a un double effet «vote utile contre la droite» et «vote pour un PS qui n’est pas dirigé par Ben Khelifa», effet très visible au Moulin à Vent et au Monery où le PS fait aux régionales deux fois plus que LBK en 2014 ! Par contre, il faut noter que le PS ne retrouve qu’un peu plus d’un tiers de ses voix de 2014 dans les quartiers Lagrange, Langevin ou Jean Moulin, où son score aux municipales était le plus lié à des campagnes délétères et communautaristes. C’est le grand écart entre les votes socialistes «LBK» et votes socialiste national,
  • La droite se divise le travail entre «républicains» et FN, chacun progressant dans des bureaux différents. Le FN faisant plus que doubler à Pasteur, Monnery, Viviani, Pergaud, Anatole France, Jean Moulin et Henri Wallon quand la droite retrouve les 2/3 de ses voix à Labourbe, Renan, et plus généralement le Moulin à Vent. A noter le cas particulier de St-Exupéry ou l’électorat de droite de 2014 se mobilise à plus de 70% pour les régionales.

Au total, on ne peut que constater que ces élections renforcent tout ce qui va peser contre le monde du travail, les luttes sociales, les services publics. Le PS a sauvé dans sa défaite ce qui lui permet de continuer toujours plus à droite. Il a utilisé la «période spéciale» de l’état d’urgence et annonce déjà qu’il va accélérer vers plus d’austérité, plus de réformes, et qu’il engage sa transformation en grand parti démocrate…

La droite a deux fers aux feux, les républicains et le FN qui dominent à eux deux désormais la vie politique et qui imposeront des politiques toujours plus dure contre les salaires, les dépenses publiques, les droits et les libertés.

Avec le PS, la droite et le FN, ce sera «tout pour la concurrence» et haro sur ce qui reste des politiques «sociales» issues de 1945… Chacun préparant 2017 avec ce seul objectif… Comment enfermer le débat public dans la seule question «qui peut empêcher le FN d’arriver au pouvoir» ?

Les travailleurs sont au pied du mur…La seule question utile pour eux est simple. Comment s’organiser pour résister…. ?

[1au total dans l’ancien Rhône, le PCF passe 23 384 voix et 5,4%, à 20 159 voix à 3,91%

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