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Ce qui doit changer au Parti communiste Français en 2007

Par André Gerin
Mardi 19 juin 2007 — Dernier ajout samedi 23 juin 2007

Nous sommes au mois de juin 2007, même si nous avons limité les dégâts aux élections législatives, il n’y a rien de conjoncturel dans le mauvais score de Marie-George Buffet, le 22 avril. Il est de même nature que le résultat calamiteux de Robert Hue, cinq ans et un jour plus tôt. Il s’inscrit dans une longue érosion du PCF depuis la fin des années 1960, érosion qui s’est accélérée depuis 1981.

Cette déperdition électorale du PCF est le résultat direct d’une dérive idéologique qui a consisté à mettre en porte à faux puis à négliger et même renier les principes fondateurs du communisme contemporain. La chute du communisme soviétique a pesé, c’est certain.

la pratique des classes dirigeantes depuis 30 ans

Pour les communistes, en regard de l’avenir de leur parti en tant que force politique, une question centrale se pose qui exige d’examiner, de revoir, de revisiter, peut-être même de remettre en question la démarche du programme commun de gouvernement dans les années 1960, avant, pendant et après. Nous devons intégrer à notre réflexion la pratique des classes dirigeantes durant les 30 dernières années. Les forces culturelles de la bourgeoisie ont acquis l’art non seulement de tirer pleinement profit de leurs victoires mais aussi de retourner leurs défaites à leur avantage.

Quand Giscard d’Estaing, à la fin des années 1970, envisageait, tout haut, la participation des socialistes au gouvernement – à condition que les communistes reculent de façon significative –, il pointait du doigt cette stratégie subtile qui consiste à exercer sa domination par le biais d’autrui. C’est bien ce que l’on a vécu en 1997, avec l’expérience de Lionel Jospin, quand Jacques Chirac, après la dissolution de l’Assemblée nationale, a laissé le Parti socialiste gérer la France pour le compte des classes dirigeantes.

Pour chaque phase de cette période historique, nous devons analyser l’attitude contradictoire – mais aboutissant toujours dans le même sens – du Parti communiste : la rupture de septembre 1977 sur l’actualisation du programme commun, l’échec des élections législatives de mars 1978 et dans le prolongement, la victoire de François Mitterrand, le 10 mai 1981, le départ des ministres communistes en juillet 1984, jusqu’au dimanche noir du 21 avril 2002 et la présence du Front national au deuxième tour des présidentielles, à son niveau record.

Nous devons décortiquer la plus finement possible les méandres de l’idéologie dominante et les pièges qu’elle tend sans cesse aux idées de progrès ; analyser l’obstination avec laquelle elle cherche à entrainer les consciences les plus fermes vers la « collaboration de classe » en disjonctant ce qui s’agite dans les esprit de ce qui se fait en pratique. Combien de courants de pensée, combien de groupements d’intérêts se sont retrouvés ainsi, à leur corps défendant, objectivement au service des classes dirigeantes et du grand capital ? Comment la grande bourgeoisie a su récupérer et détourner des aspirations à l’autonomie individuelle vers l’individualisme, le repli sur soi et l’égoïsme.

Le divorce entre le discours et les actes

Ce divorce entre le discours et les actes, signe du plus patent déphasage idéologique, est particulièrement flagrant au PCF dans la façon dont l’ « appareil » traite les militants et appréhende le peuple. Il faudra bien, un jour, se demander pourquoi le parti a perdu des dizaines voire des centaines de milliers d’adhérents, notamment des milieux populaires, dans une période où pourtant le besoin des solidarités concrètes n’a jamais été aussi aigu, alors que les organisations de base du parti exerçaient si bien cette fonction première de souder les individus entre eux comme élément du lien social, de la solidarité et de la fraternité.

Cette tendance, qui confine au mépris, à « banaliser » les militants, les adhérents, les milieux populaires, à ignorer leurs aspirations, leurs préoccupations, leurs craintes et pire encore à utiliser leur créativité comme produit marketing pour une politique du paraître, porte bien la signature de l’idéologie dominante. Quel cadeau et quel régal pour la bourgeoisie de voir les directions du PCF qui se sont succédées depuis dans les années 1980 s’empêtrer dans des logiques institutionnelles et s’essouffler pour inciter les cadres du parti d’être systématiquement élus, tout en négligeant la seule force qui compte : le peuple, le peuple travailleur et producteur des richesses, au détriment de la vie, de l’organisation et des adhérents.

Pas plus que le Parti socialiste nous n’avons entendu le message du non au référendum, que nous avons pourtant porté, préférant surfer sur la loi du marché au nom de la « mutation communiste ». Nous avons fermé les yeux sur l’insécurité grandissante dont sont victimes nos concitoyens, pour ne pas nous salir les mains avec un sujet cher au Front national. Nous avons renoncé à parler de la lutte des classes parce que c’est devenu un gros mot qui ne correspond pas à l’ambiance politico-politicienne du moment. Et pour ne pas choquer le joli petit monde des élites bourgeoises, nous avons décidé qu’il convenait de ranger la lutte de classe dans les musées de l’histoire et de classer dans les archives les travaux des théoriciens, chercheurs et autres marxistes.

La nation et la mondialisation

Dépassée, oubliée la question de la nation, de l’identité de la France ! Nous préférons nous faire des frayeurs avec la mondialisation que nous diabolisons, fatalisons, même, à tour de bras sans faire l’effort d’analyser les contradictions phénoménales qu’engendre la mondialisation capitaliste et, pire encore, en omettant de nouer des liens avec des forces communistes et progressistes dans le monde qui mettent en cause la domination impérialiste stade suprême du capitalisme.

La mondialisation creuse des inégalités sans précédent dans toute l’histoire de l’humanité. Devons-nous baisser les bras devant l’agressivité du capitalisme occidental ou, au contraire relever le défi de sa perte de vitesse et de crédibilité ? N’est-ce pas une invitation à aller à la conquête des pouvoirs économiques et financiers au niveau national, au niveau européen, au niveau mondial ? La célèbre devise « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! » n’est-elle pas toujours d’une actualité brûlante, si l’on veut bien faire l’effort minimum de donner au mot prolétaire un sens conforme aux réalités du XXIe siècle ? La contradiction capital/travail n’a rien perdu de sa pertinence. La question de la production des richesses demeure la base des économies humaines, chose que la financiarisation pervertit, sans aucun doute, mais n’invalide pas. Est-il si difficile pour les communistes français de dire qu’un pays ne peut pas prétendre vivre bien longtemps sans participer à la production des richesses mondiales ? Et dès lors revendiquer une grande politique industrielle créatrices d’emplois productifs. N’y a-t-il pas là des dizaines de milliers de points de rencontre possibles entre les communistes et les progressistes ainsi que les salariés, de l’ouvrier et l’employé à l’ingénieur, cadre et technicien ?

l’effacement d’un PCF indépendant

Le Parti communiste français a peu à peu perdu son indépendance qui faisait de lui un parti de classe, le parti de la classe ouvrière, un parti qui privilégiait son ancrage populaire avant d’être un parti institutionnel. Il a pris les mauvais plis des forces politiques traditionnelles de la grande bourgeoisie. Du coup, la dénomination communiste est apparue incongrue, voire gênante en haut lieu. La référence au PCF est devenue anecdotique.

La direction actuelle est pleinement parti prenante de ces évolutions engagées depuis le congrès de janvier 1994. On l’a vu avec la création du Parti de la gauche européenne. On l’a vu en 2004, avec la liste aux élections régionales de l’Ile de France où mettre le mot communiste dans l’intitulé aurait fait soit disant désordre. On l’a vu cette année où des centaines de candidats aux élections législatives n’étaient pas présentés par le Parti communiste français mais, pour certains, seulement soutenus par le PCF, tandis que d’autres apparaissaient purement et simplement sans étiquette voire ne se sont pas présentés pour soutenir le Parti socialiste dès le premier tour.

On l’a vu au cours de la campagne des présidentielles où les références au PCF et au communisme étaient délivrées au compte goutte, à l’exception des trois dernières semaines, ce qui prouve de façon très claire que ce n’est pas pour des raisons électorales et la crainte de l’anticommunisme qu’a été fait le choix de gommer l’identité communiste, bien au contraire, mais pour de raisons idéologiques.

une recomposition politique engagée de l’intérieur et de l’extérieur du parti

Depuis des années, un véritable travail de sape est engagé à l’intérieur et à l’extérieur du parti pour gommer la référence au corpus théorique, pratique, historique du communisme. Une recomposition politique rampante est à l’œuvre bien qu’elle ne soit pas assumée de façon officielle. Le leitmotiv de cette recomposition est toujours le même : l’ouverture, le rassemblement. Ainsi en est-il du mouvement Gauche avenir qu’appellent de leurs vœux quelques dirigeants communistes pour regrouper en dehors des partis les cendres du PCF et les reliquats du PS, en proposant purement et simplement de s’effacer. L’ouverture, le rassemblement ? 100 % d’accord. Mais quelle ouverture qui ferme la porte au communisme ? Quel rassemblement qui exclut les héritiers du mouvement révolutionnaire en France ?

  • 1848 a rassemblé les insurgés qui réclamaient une République sociale.
  • 1870 a rassemblé les Parisiens qui ont inventé la Commune et le mandat impératif.
  • 1917 a rassemblé le peuple russe pour une révolution de portée universelle.
  • 1920 a rassemblé les socialistes au sein du PCF pour rompre avec le capitalisme.
  • 1936 a rassemblé les travailleurs autour de la gauche pour des avancées sociales sans précédents.
  • 1945 a rassemblé le peuple de France autour du CNR pour reconstruire le pays.
  • 1968 a rassemblé des millions de Français pour une vie plus libre, plus juste.

Il est important d’examiner notre rapport historique avec le peuple de France, ce rapport entre le peuple et le PCF, ce rapport du PCF et la tradition marxiste, marqué par des initiatives de portée révolutionnaire. Autant le PCF a été partie prenante, acteur décisif, de tous les rassemblements de 1920 à 1945, autant il a pris du retard sur les évènements considérables de 1956, autant il a raté les rendez-vous de 1968 et ceux qui ont suivi.

Prisonniers en 1968 de la démarche programmatique de sommet, nous n’avons pas su retrouver le souffle communiste qui nous avait si bien réussi auparavant, jusqu’à nous attirer la large sympathie des milieux intellectuels les plus élevés. Nous nous sommes coupés des millions d’étudiants et de salariés en mouvement au nom du dogme infaillible que tout se règlerait à la tête de l’Etat. Nous n’avons pas su mettre notre intelligence communiste au service des idées neuves – libertés individuelles, autonomie de l’individu, respect de la personne humaine – qui jaillissaient dans les esprits, singulièrement des jeunes. Et par conséquent nous n’avons pas su résister au formidable travail de récupération idéologique effectué ensuite par les dirigeants de la bourgeoisie, du grand patronat pour l’intégration et l’individualisation dans l’entreprise, la précarisation du travail. La social démocratie s’est engouffrée dans cette brèche, à l’exemple de la deuxième gauche propulsée par Edmond Maire et Jacques Delors, en 1977.

Après la signature du programme commun, en 1972, nous avons réduit notre conception de l’union de la gauche à ses facettes juridique, électoraliste, et programmatique découlant d’accords de sommet. Petit à petit, nous avons privilégié les accords d’appareil.

Nous n’avons pas évolué vraiment depuis 1968. Il est saisissant de voir que plus nous déclarions changer, inventer le « socialisme aux couleurs de la France », abandonner la dictature du prolétariat, le centralisme démocratique, opérer une mutation vers un « nouveau parti communiste », moins nous changions, en réalité, arqueboutés sur la certitude d’une révolution par le sommet qui s’est réduit comme une peau de chagrin.

Cela s’est vu encore dernièrement lors du mouvement national contre le CPE. Pendant que les militants étaient au coude à coude avec les jeunes, les dirigeants allaient frapper à la porte du Parti socialiste. En juillet 1997, nous inventions la gauche plurielle avec le PS sans même nous demander ce qu’il pouvait bien y avoir dans la tête d’un peuple qui avait élu Jacques Chirac à la présidence de la République à peine deux ans plus tôt. En 1998 puis en 2004 : de nouveau des négociations de sommet pour les élections régionales. Et re-belote à l’automne 2006 avec les collectifs antilibéraux, cette fois en essayant de faire croire que le mouvement venait d’en bas. Le résultat est pitoyable : autant sur le terrain les militants de tous bords peuvent faire des choses merveilleuses et efficaces ensemble, autant la gauche de la gauche de sommet a ressemblé à une nébuleuse.

Il faut regarder la réalité sans fard, faire une analyse critique serrée de notre pratique politique depuis trente ans, faire la remise en ligne de façon déterminée du corpus communiste. Toute tentative de recomposition politique, quelle qu’en soit l’éventuelle générosité, ne peut qu’aboutir à une impasse et à l’abandon du combat révolutionnaire.

La crainte est grande, en effet, que nous reproduisions la pratique politique d’un système politique désuet, au bout du rouleau et que nous participions de la fracture politique avec notre peuple, avec la jeunesse populaire, une fracture politique inscrite dans la béance entre les militants et les dirigeants, la béance entre le parti et les classes populaires, alors même que des dizaines de milliers de contacts chaleureux ont été noués durant les campagnes électorales entre les communistes et leurs camarades de travail ou leurs voisins de quartier.

une heure de vérité

Nous nous trouvons aujourd’hui à une heure de vérité. Nous avons un problème presque existentiel du point de vue de la représentation de la politique nationale, du point de vue de l’existence du PCF en tant que parti politique même.

Autant il est nécessaire de faire vivre et de revigorer le clivage gauche/droite, autant il est indispensable de valoriser le pluralisme à gauche dans ce qu’il a de fondamental : avec un PCF directement engagé dans le combat contre le capitalisme, en prise directe avec le monde du travail, les milieux populaires, les classes moyennes. Nous devons concevoir l’union comme union populaire dans le cadre d’une politique de lutte de classes sinon il faut se résigner à admettre que le PCF a fait son temps. Or il y a suffisamment de force, de volonté, d’énergie et de lucidité dans le monde du travail, chez les militants ouvriers, dans les classes populaires, y compris dans le monde culturel et intellectuel, chez les militants associatifs pour faire mentir les prophètes du déclin historique du PCF.

Ce qui doit changer au PCF devient de plus en plus évident et crucial. Il faut créer des formes nouvelles, inédites, qui sauvegardent l’indépendance de classe du PCF, son autonomie et sa liberté réelle d’autonomie dans la réflexion, la discussion et l’action. Le Parti communiste français est condamné à être un parti différent des autres, d’avoir d’autres règles que les autres, de se sentir libre vis à vis des institutions de la 5e République, de se démarquer d’une bipolarisation mortifère qui tue la vie démocratique, élimine les partis politiques. La question de la vie même du PCF est une question de classe et la grande bourgeoisie ne ménage pas ses efforts pour tenter de le réduire à un appendice de la vie locale voire de le faire disparaitre complètement. C’est un fait que le Parti socialiste et notamment François Mitterrand s’est inscrit complètement dans cette ambition des classes dirigeantes. Il aura manqué quelques millions de voix communistes à Ségolène Royal pour l’emporter. Le PCF doit absolument marquer la vie politique française de son identité et gagner des millions de voix. Ainsi pourra-t-il sortir de l’inféodation en coupant le cordon ombilical avec le Parti socialiste pour voler de ses propres ailes.

une immense place pour le PCF et les idées communistes

Il y a des énergies, un potentiel, une réelle place, une immense espace pour le PCF, pour les idées communistes, pour le communisme lui-même, et nous parlons bien évidemment de la survie du PCF. Nous sommes confrontés à l’obligation d’inventer avec les classes populaires de nouvelles formes de liberté, une nouvelle ligne d’union en revenant aux sources, aux fondements du marxisme, en leur donnant leur dimension de modernité dans les combats d’aujourd’hui en nous séparant du conformisme dans lequel nous avait fermé, voire dévoyé le communisme soviétique. Le capitalisme produit de l’anti-capitalisme, les aspirations au socialisme et au communisme sont aujourd’hui plus que jamais renaissantes. Etre en phase avec le mouvement social, avec le monde du travail, être en prise avec les transformations sociales pour les affronter, pour s’en pénétrer, pour s’en nourrir, c’est le carburant vital pour que le Parti communiste puisse renaître.

Pour ce faire, nous avons besoin d’une analyse concrète de la situation de classe, en France et au-delà de la France bien évidemment, au niveau des différentes régions du monde, mais en France aujourd’hui, parce que nous avons besoin de comprendre pour la contrer, la lutte de classe que mène la droite de la droite, avec l’élection de Nicolas Sarkozy et de l’UMP, la lutte de classe que mène la grande bourgeoisie à travers l’hégémonie du capital financier, la lutte de classe en essayant de comprendre et d’appréhender les objectifs de cette droite de droite, ses détours, et bien évidemment ses manœuvres.

Nous devons, en particulier, appréhender la façon dont le PS glisse, petit à petit mais de manière massive, vers son penchant naturel à s’embourber au centre en cherchant à s’allier vers l’UDF. Ségolène Royal propose une opposition constructive à l’UMP et à Sarkozy tandis que Dominique Strauss Khan va encore plus loin en proposant une cohabitation à l’allemande.

A l’inverse de ces démarches politiciennes, nous devons redéfinir une politique d’alliance qui s’adresse à toutes les forces du travail, de la classe ouvrière aux ingénieurs, cadres et techniciens, aux classes populaires, aux couches moyennes, au monde intellectuel, ce qui ne veut pas dire renoncer aux accords de sommet entre partis politiques, le moment venu. Nous devons en toute hypothèse, contribuer, privilégier les développements de la lutte à la base du parti et du rapport avec le peuple.

Oui, le parti peut se reconstruire !

Cette ligne d’union populaire peut se concevoir dans le cadre du prochain congrès, à condition de mettre les cartes sur la table, de voir clair dans les contradictions du dernier congrès et de mettre fin à cette politique d’effacement du PCF, de mettre fin à cette stratégie suicidaire qui veut affirmer envers et contre tout que le PCF serait un élément dépassé et secondaire.

Oui le parti peut se reconstruire. Oui le Parti communiste peut sortir de toutes les équivoques en rachetant ses erreurs, ses échecs et ses abandons de classe, en mettant au cœur du projet politique la rupture avec le capitalisme, en fondant un humanisme révolutionnaire, le communisme du 21e siècle, en aidant à un rassemblement majoritaire des classes populaires et du peuple de France pour construire une société nouvelle.

Il faudra bien que la question des dirigeants, de leur légitimité politique, publique et populaire, la question du ou de la secrétaire national, de l’équipe qui dirige et décide soit examinée, décidée, partagée, par l’ensemble des adhérents du PCF. La désignation du premier dirigeant doit résulter de propositions débattues suite à la consultation de tous les communistes de France sur la base d’un projet de renouveau, de reconstruction du PCF. Nous avons besoin d’un PCF révolutionnaire, pas d’un parti qui s’occupe du parti en soi, mais qui soit capable de porter une gauche authentique, une gauche du courage, une gauche révolutionnaire.

Redonnons des raisons d’espérer à notre peuple. Portons ses souffrances, la souffrance des hommes, des humbles. Nous sommes dans une situation critique, face à une droite de droite prête à remettre en cause l’essentiel des avancées historiques, progressistes de ce pays, 1968, la Libération, la Résistance, 1936, la Commune de Paris. Le PCF peut participer à un réveil, à un appel, à la reconquête de millions d’hommes et de femmes qui ont le cœur à gauche. Le PCF a une vocation à devenir un parti majoritaire, même si cela peut paraitre utopiste aujourd’hui. Devenir ce parti majoritaire et populaire constitue une longue marche. Le combat ne fait que commencer.

Vénissieux, le 19 juin 2007.

les intertitres et textes en gras ont été ajoutés par le site altercommunistes.

Vos réactions

  • Ce qui doit changer au Parti communiste Franà§ais en 2007 24 juin 2007 17:24, par Pierre-Yves Gautier

    Les camarades dans et hors le PCF opposés à la liquidation du parti ne pourront vraiment se parler sur un plan d’attaque quand ils se seront nettement positionnés sur des textes comme celui trouvé sur Respublica n°547 :

    Contribution pour une refondation du lien entre le peuple et la gauche

    Les candidats de gauche (principalement du Parti Socialiste) qui au second tour des législatives 2007 ont tapé à bras raccourci sur les mesures annoncées par le gouvernement Sarkozy concernant la mise en œuvre d’une TVA anti délocalisation ou sur la mise en œuvre d’une franchise santé destinée à encadrer l’accès aux soins, le tout dans le seul but de justifier la nécessité d’une résistance dans les urnes du second tour à une déferlante de droite à l’Assemblée Nationale pour contenir les ardeurs néo conservatrices du nouveau Président de la République, se trompent de combat.

    Les électrices et les électeurs (souvent issus des milieux populaires) qui ont fait massivement le choix de porter leurs suffrages sur la droite, ne sont ni des aveugles, ni des inconscients. Leur vote des 6 mai et 10 juin 2007, ne vaut pas adhésion à la régression sociale qui s’annonce.

    Au grand dam des clercs de gauche si prompt à vilipender le peuple quand ce dernier se détourne de ses candidats, force est de constater que le peuple sait lire et qu’il comprend clairement les enjeux qui lui sont proposés.

    Ce que ne comprennent pas les grands clercs de gauche, c’est cette évidence toute simple qui fait que les milieux populaires ont choisi la droite parce qu’ils ne veulent plus de la gauche telle qu’elle est, telle qu’elle se présente à eux, son discours, son projet et ses pratiques.

    Et si par effraction le gauche devait l’emporter aux municipales et aux cantonales 2008, voire aux Régionales suivantes, l’effet de rééquilibrage ne vaudrait pas pour autant rejet de la droite et retour en grâce de la gauche.

    Il s’agirait simplement alors d’un coup de semonce porté à la droite pour que celle-ci n’oublie pas dans la durée qui l’a faite Roi de France et qui lui a confié les clés du pouvoir absolu.

    La gauche, non plus ne devrait pas s’aveugler des cortèges de manifestants qui pourraient à tel ou tel autre moment de la mandature 2007 – 2012 déferler à nouveau dans les rues de nos villes. Qu’elle se souvienne simplement de ce qu’il est advenu des manifestations monstres qui ont paralysé le pays en 1995, 2003, 2005 et 2006. Si à chaque fois, la droite a vacillé un court instant, elle n’a pour autant cédée aucun pouce de terrain, et la gauche qui s’était prise à rêver d’un retour au pouvoir s’est à chaque fois retrouvée en lambeaux.

    Les milieux populaires ne veulent plus de l’assistanat, comme ils ne veulent plus de l’immigration (qu’elle soit clandestine ou pas), de l’insécurité, de l’absence de civisme, de l’abandon des valeurs traditionnelles de la société franà§aise et de la nation, de la repentance systématique, de la prééminence du droit sur les devoirs, du respect absolu du coupable au détriment de sa victime, du partage du travail synonyme de partage de la misère, des vieilles lunes de la gauche pudiquement recouvertes du voile des valeurs de solidarité, d’égalité et de fraternité.

    En bref, les milieux populaires, jugés conservateurs (dans la pire acception du terme) par les grands clercs de gauche, ne veulent plus d’un progressisme qui les rejette par-dessus bord au profit d’un nouveau et improbable prolétariat imaginaire avec en prime l’affichage permanent d’une bonne conscience portée très haut et à tout bout de champ avec pour têtes de chapitres (en les galvaudant), la solidarité, l’égalité et la fraternité, ô combien valeurs essentielles s’il en est, de notre vieille République.

    Tant que la gauche, au-delà de ses composantes traditionnelles et partisanes, n’aura pas pris clairement la mesure de ce phénomène, le lien de la gauche avec le peuple ne pourra plus jamais être renoué, et les victoires électorales majeures ne seront plus jamais au rendez-vous.

    Au soir de son élection présidentielle du 10 mai 1981, Franà§ois MITTERRAND avait conseillé à ses proches de profiter pleinement de l’instant parce qu’ils n’auraient sans doute jamais plus l’occasion d’en vivre un de pareille intensité.

    Franà§ois MITTERRAND pensait que la France était un pays ancré à droite sur la longue période mais qu’il pouvait à intervalle de temps historique plus ou moins long se jeter brutalement dans les bras de la gauche ; 1981 en étant la parfaite illustration bien après 1936 et la victoire de Léon BLUM.

    Nous sommes sans doute quelques uns qui ne partageons pas ce point de vue réducteur. Nous ne considérons pas que la gauche et le peuple soient deux réalités en parfaite opposition permanente.

    Nous pensons que la gauche ne rencontre pas souvent le peuple parce que la gauche refuse d’entendre le peuple pour lui dicter ensuite ce qu’il est raisonnable - et vu de gauche – de faire et de penser.

    La réalité vue de gauche n’est pas la réalité. Elle n’est au contraire qu’une vue de la gauche sur la réalité. Ce qui n’est pas la même chose.

    Et tant que ce magistère prévaudra à gauche au nom du peuple, alors la gauche sera tenue constamment à distance du pouvoir par la volonté souveraine de ce même peuple qu’elle prétend incarner et qui n’a de leà§on à recevoir de personne et certainement pas de la gauche des grands clercs qui prétendent parler et penser en son nom.

    Les manœuvres d’appareils visant à rebondir d’élections perdues en élections gagnées (ou perdues à nouveau), notamment autour du Parti Socialiste et de ses querelles séculaires pour exercer le leadership sur la gauche, ne sont pas et ne sont plus de nature à répondre à l’enjeu des années qui viennent.

    Le cycle ouvert au Congrès d’EPINAY en 1971 s’est refermé, comme s’est du reste refermée la parenthèse de la gauche plurielle de 1997 à 2002. Seule une véritable refondation du lien entre le peuple et la gauche fait sens aujourd’hui. Et rien d’autre !

    Cette refondation de la gauche passe nécessairement par une marginalisation à marche forcée de l’extrême gauche et du même coup par une marginalisation conjointe des formations qui portent en elles des valeurs exclusivement sociétales, coupées de la réalité et du vécu du peuple dont elles prétendent faire le bonheur malgré lui.

    Aujourd’hui, la gauche doit prendre le temps nécessaire pour repenser son lien avec le peuple d’abord sur un plan idéologique –incluant une grille de lecture concrète de la société et de ses aspirations profondes- ensuite sur un plan organisationnel dépassant les structures partisanes existantes sans céder pour autant à la tentation d’un parti unique réducteur des sensibilités existantes ou d’un parti constitué en courants, dont on sait par avance qu’il sera facteur de divisions à venir et de décalages progressifs avec le peuple et ses aspirations.

    La tâche est donc immense. Mais ne pas s’y résoudre au prétexte d’une prochaine alternance par défaut (se dire par exemple que le mécontentement finira bien par monter un jour des profondeurs du peuple pour ensuite se traduire dans les urnes par un soutien massif aux candidats estampillés à gauche) serait la faute majeure d’une gauche définitivement coupée du réel, de la société qu’elle prétend servir et du peuple qu’elle entend protéger.

    Jean-Marc Bluy Trésorier MRC 84

    La citaton est un peu longue mais je n’enlève iren à ce texte.

    Pour ma part, je suis très sensible à la nécessité avancée par l’auteur de cette contribution « Cette refondation de la gauche passe nécessairement par une marginalisation à marche forcée de l’extrême gauche et du même coup par une marginalisation conjointe des formations qui portent en elles des valeurs exclusivement sociétales, coupées de la réalité et du vécu du peuple dont elles prétendent faire le bonheur malgré lui. »

    Si DONC on ne clarifie pas les choses entre opposants à la liquidation du PCF sur ce point, ON EST MORT !

  • J’ai été membre du PCF jusqu’en 2003. J’y ai eu des responsabilités dans ma cellule et à mon Comité de Section . Je trouve les positions développées par André Gérin intéressantes mais je pense que la lutte interne pour le redressement du PCF est vouée à l’échec et que l’opposition interne sert plutôt de caution à la Direction qui parvient en outre à la neutraliser en lui proposant des responsabilités notamment au CN. Nombre de militants dégoûtés, découragés, exaspérés ont quitté ou ont été écartés du PCF et se sont pour beaucoup dépolitisés ou bien réfugiés dans d’autres activités notamment syndicales. D’autres continuent cependant leur militantisme communiste dans diverses organisations (« Communistes » de Perlican, URCF, PRCF etc…) Je trouve l’appel de Georges Hage et d’autres militants du PRCF ou de la Gauche Communiste très important.Cet appel vise à la création d’une Confédération d’Action Communiste qui permettrait aux militants des différents groupes communistes, ainsi que ceux du PCF qui le voudraient bien de travailler ensemble, de développer le débat et l’analyse du monde actuel, et surtout l’intervention communiste dans les luttes. En effet pour reconstruire un vrai Parti Communiste indépendant il faut commencer par l’action commune.

    • L’appel de Georges Hage est utile, comme d’autres d’ailleurs. Mais nous avons l’expérience des longues dernières années d’émiettement des communistes cherchant à reconstruire un parti à partir de quelques groupes locaux. Les tentatives de « convergence » ont été nombreuses. Pourquoi ont-elles été en échec. Comme le chante le slameur Abd Al Malik sur une musique de Brel « c’est pas moi, c’est les autres » ?

      Le PRCF peut se sentir légitime par l’ancienneté de sa critique de la direction du PCF. Mais ne faut-il pas laisser de coté la recherche de textes fondateurs et regarder d’abord les luttes de classes d’un point de vue marxiste, donc à partir des forces sociales engagées, des représentations idéologiques qui se construisent et du rôle des différentes forces et groupes politiques dans ses représentations…

      Or quel évènement récent a pu faire grandir le « point de vue communiste » dans les représentations du monde du travail et des quartiers populaires ? Certainement le travail militant idéologique de tous ceux qui tentent de le mener malgré la direction du PCF. Mais il faut être honnête. Les élections législatives et la « surprise » communiste est un évènement considérable ! Tout était prêt pour jouer le « dernier acte » de la recomposition politique actant la disparition d’un parti communiste, comme l’avait annoncé Danielle Bleitrach avec justesse.. et patatras.. les députés communistes résistent au premier tour alors que le PS recule, et ce sont justement les députés qui ne portent pas ou pas directement la politique de renoncement de la direction du PCF qui tiennent le mieux… Une comparaison des résultats en % des inscrits est instructive et Braouezec qui se voyait déja président d’un groupe antilibéral-écolo rejetant les députés qui restent communistes comme Gremetz ou Gerin en est pour ses frais… Dépité, il a beau déclarer qu’il ne veut pas de Bocquet, il a perdu plusieurs soutiens et est affaibli par l’échec des antilibéraux.

      Dans mon quartier des minguettes à vénissieux, la campagne a permis de vérifier que se présenter comme communiste est un plus, que les familles populaires immigrées identifient sans hésitation l’existence d’une bourgeoisie franà§aise représentée facilement par Sarkozy sur son yatch, et le soutien à André Gerin qui reposait bien sûr sur sa personnalité de combat, était aussi un début de reconstruction politique du lien avec le parti communiste.

      Dans cette bataille, la direction du PCF est absente, personne ne s’en préoccupe, personne ne l’a « calculé » comme on dit maintenant. Par contre, l’existence du PCF est un véritable enjeu reconnu par ceux qui savent qu’il faudra se défendre. Marie-Georges aurait gagné des voix aux présidentielles en se présentant comme communiste !

      Cette courte analyse me conduit à dire que si les efforts de convergence sont utiles, ils ne peuvent se faire dans le « gauchisme » de déclarations coupées des masses et de leurs préoccupations. La réalité de ce mois de juin 2007, c’est que des forces populaires importantes, 1 Million de personnes ont affirmées contre la direction du PCF qu’il fallait un parti communiste, un groupe communiste…

      Il serait suicidaire de rester sur le coté pour des raisons de personne ou de théorie. La lutte des classes nécessite une lutte théorique mais ne s’en contente pas, et quand la barricade est dressée, fou est celui qui cherche à corriger la dernière synthèse pour ajouter un signataire…

      La lutte des classes aujourd’hui, c’est de s’appuyer sur cette énergie populaire pour bousculer cette direction du PCF montage d’alliances contradictoires qui ne vit que du bon vouloir du PS. La question est donc : comment rassembler des communistes dans et en dehors du parti, dont beaucoup ne sont dans aucun groupe local, pour construire un congrès inédit du PCF ? Un tel congrès est nécessairement une rupture, notamment avec la direction, mais il ne peut pas être la négation du PCF ! il ne peut être le congrès d’une nième convergence communiste contre les milliers de militants qui restent au PCF ! En ce sens l’appel de Georges Hage ne peut en être l’acte fondateur…

      • camarades, il faut plus que jamais rassembler les communistes marxistes opposés à la direction réformiste, cest vraiment urgent ! le 30 juin j’appelle tous les opposants, André Gérin, M.Gremetz, à participer à la rencontre unitaire, car pour reconquérir et continuer le PCF sur des bases révolutionnaires moderne, il faut RASSEMBLER pas seulement les camarades DU PCF mais aussi AUTOUR DU PCF. sur les résultats du PCF, franchement c’est pas un succès, loin de la ! c’est un échec total sur toute la ligne, c’est cacher la vérité, le PCF perd du terrain, pour cela attendre le prochain congrès pour redresser est illusoire, MGB reste à la tete du parti jusqu’à fin 2008, franchement si cest pas nous prendre pour des cons !? oui tout à fait le PRCF a l’expérience de 10 ans d’oppositions au sein du PCF et on attend toujours ! le PRCF propose l’action commune et unitaire, cest le moment ou jamais, car comme le dit bien l’appel de Geo Hage, « Groupons nous dès demain ! » Mettons nous d’accord sur divers sujets essentiels, nous en avons la capacité, mettons de coté les questions de stratégies qui ne mènent nulle part, car pendant ce temps de l’autre coté à§a bouge fort (comme Gauche Avenir, un truc PS/PCF et j’en passe !) Camarades, prenons contact, unissons nous !

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