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Rencontre communiste du 31 Janvier

Continuer le chemin de la reconstruction du PCF

Introduction à la discussion de Marie-Christine Burricand
Mercredi 4 février 2009

Introduction de Marie-Christine Burricand à la rencontre de Vénissieux le 31 janvier

chers camarades,

au nom des sections de Vénissieux et de Saint-Fons, du réseau du Rhône fiers d’être communiste, merci de votre présence ce matin. Nous sommes nombreux à nos être appropriés l’invitation lancée par André Gerin en début d’année.

Les communistes du Rhône, puisque nous étions la force invitante, m’ont proposé d’introduire la discussion sans autre objectif que de rappeler brièvement le chemin parcouru ensemble de pointer les objectifs qui peuvent être les nôtres, les questions qui font débat entre nous.

Dans un premier temps sans doute, nous avons besoin d’apprécier le congrès du PCF et d’en tirer le bilan.

Pour mémoire, fin 2007, après le désastre des élections présidentielles et des collectifs anti-libéraux, le projet majoritaire de la direction de liquider le parti se heurte à la volonté des communistes de faire vivre le PCF.

Cette volonté se retrouve confortée par les résultats des élections municipales et cantonales, même si celles-ci comportent aussi des défaites graves, notamment celles de la perte du conseil général de Seine Saint-Denis que la direction du parti, largement présente dans ce département avec les refondateurs, refuse d’analyser.

La base commune proposée par le conseil national, si elle est obligée d’acter la volonté des communistes de garder le PCF, le transforme en coquille vide et laisse en fait ouverte toutes les hypothèses de dilution au travers de la métamorphose chère à Cohen Seat, Marie-pierre Vieu, et jean-Marc Coppola.

Chez ceux qui refusent cet abandon, l’idée s’impose peu à peu que la donne du congrès peut être bousculée, cela vaut donc la peine de s’en occuper, et que pour peser, il fauta arriver à se rassembler sur un texte unique et créer ainsi les conditions de faire mieux qu’au 33e congrès.

Pari tenu dans des conditions difficiles et dans l’urgence avec le texte 3 « faire vivre et renforcer le PCF, une exigence de notre temps » qui pointe les questions qui nous paraissent essentielles pour rompre avec la ligne d’abandon suivie depuis la mutation.

25% au plan national, 40% pour les 2 textes d’opposition qui affirment notre rapport au marxisme et la nécessité de l’existence du PCF. Notre texte est en tête dans les deux départements populaires que sont le Pas de Calais et le Nord, et n’est nulle part ridicule. Je reviendrai ensuite sur ces résultats qui ont sérieusement déplacé le curseur à gauche et contribué à ce que les communistes pèsent pour l’avenir de leur parti, d’autant que la « crise », mettant au premier plan les méfaits du capital, oblige la direction à plus de contestation et de propositions.

Cette volonté de reconquête de leur parti par les militants va s’exprimer des conférences de section au congrès, pourtant fort verrouillé et va contraindre la direction à sortir la métamorphose du texte tandis qu’un certain nombre de dirigeants parmi les refondateurs, mais aussi Robert hue et Jean-Claude Gayssot, passent à l’acte ouvertement, quant à la création d’une nouvelle force politique.

Les conditions de l’unité des communistes autour d’une ligne de reconquête peuvent sembler toutes proches. Mais Marie-Georges Buffet, par une manœuvre d’appareil au moment de l’élection de la direction, refuse cette unité et se sert de la liste d’alliance entre les refondateurs et une partie de la direction, conduite par Marie-Pierre Vieu, pour ramener par la fenêtre ce que les communistes ont sorti par la porte.

Avec la liste alternative conduite par André Gerin nous obtenons 17 élus.

Les dernières semaines confirment, mais je ne crois pas qu’il y a ait des doutes là -dessus dans nos rangs, la poursuite de l’abandon :

  • les leaders de la liste conduite par Marie-Georges Buffet se retrouvent dans l’exécutif alors que nous en sommes exclus
  • des points clefs sont confiés aux défenseurs de la métamorphose comme la campagne des européennes avec jean-Marc Coppola
     quant à la campagne des européennes, je vous renvoie aux grandes lignes du rapport de Coppola au prochain CN et à la note de Joëlle Greder. Nous ne portons aucune remise en cause sérieuse de la construction européenne et nous nous apprêtons à donner un coup de pouce au parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon, tentative de blanchir la social-démocratie et de nous désintégrer dans cette affaire.

Dans l’énorme manifestation de jeudi, la fédération du Rhône distribuait le tract sur la crise, qui n’était déjà pas très bon, mais commence à dater franchement, et l’appel unitaire à se rassembler ressemblant comme deux gouttes d’eau aux appels des collectifs anti-libéraux. La direction du parti tourne le dos à la volonté majoritaire des communistes de faire vivre le PCF et s’apprête avec les européennes à relancer la machine d’une nouvelle force politique.

N’en demeure pas moins, ce qui a bougé dans le parti et nous n’y sommes pas pour rien. C’est notre premier point d’appui.

Notre second atout, c’est ce qui se passe aujourd’hui dans le pays, ce mouvement qui s’amplifie pour dire « nous ne voulons pas payer la crise des plus riches », alors que dans le même temps, les forces de la bourgeoisie et du capital, leur gouvernement, décide de s’appuyer sur la crise qu’ils ont faite pour pousser plus loin l’exploitation, la remise en cause des acquis populaires, la marchandisation de tous les aspects de la vie.

Les manifestations de jeudi étaient remarquables par leur nombre, mais aussi par la diversité de ceux qui y participaient, jeunes et retraités, public et privé, précaires et cadres. L’accueil réservé aux communistes étaient pour ce que j’en ai vu puisque nous avons distribué un tract, excellent, et c’est d’ailleurs ce que nous ressentons lorsque nous interventions dans les quartiers et les entreprises.

En quelques mois, le niveau de conscience sur la nature du capitalisme a, à coup sûr, monté, les capacités de résistance aussi comme en témoignent les luttes dans les entreprises, autour de l’école publique, chez les lycéens.

En même temps, beaucoup d’interrogations s’expriment quant à la poursuite des mouvements et au débouché des luttes. Si certains repoussent à 2012 le moment ou les choses peuvent bouger par l’élection, d’autres au contraire pensent qu’il faut dès maintenant créer les conditions de faire reculer Sarkozy.

Pour l’essentiel, les forces politiques renvoient aux échéances électorales et limitent leurs propositions à l’aménagement du capital, dont on mesure pourtant aujourd’hui les limites.

Dans ce moment privilégié d’écoute et d’exigence populaire, n’est ce pas le moment au contraire de porter des propositions de rupture, d’un autre mode de production conduisant à une société nouvelle, le socialisme ? N’est ce pas le moment de porter fort la nécessité d’une organisation permanente et populaire, le PCF, pour mener la bataille contre le capital ?

Dans ces conditions, limiter notre intervention à l’idée « il faut que la gauche se rassemble et porte une alternative politique », c’est aller dans le mur , servir la soupe au PS et faire le lit du NPA. Il y a besoin d’un PCF autonome qui joue son rôle ! Une course de vitesse est engagée entre la direction du parti et nous dont l’enjeu est l’existence ou pas du PCF. Le rendez-vous est fixé dans 18 mois autour du départ de Marie-Georges Buffet.

Comment d’ici là nous appuyer sur ce que nous avons fait bouger pour amplifier le processus de reconquête du PCF par les communistes ?

Il me semble qu’il y a deux questions essentielles :

  • Il faut construire la contre-offensive idéologique aux thèses de renoncement de la direction. Nous avons vu dans le congrès comment la criminalisation du passé, le renoncement au marxisme et sa méconnaissance, la réduction de la bataille politique aux institutions conduisaient de nombreux camarades pourtant sincèrement attachés à l’existence du PCF à accepter les thèses du renoncement.

Comment construisons nous un socle d’outils communs qui permettent au plus grand nombre de ne pas se faire avoir ?

  • Deuxième grande question, la nécessité de reconstruire les organisations de base du parti. Cela passe par la reconquête de sections et fédérations. Ce sont nos bases organisées qui ont permis au texte 3 de sortir de la marginalité, les sections et fédérations que nous dirigeons, les groupes que nous avons structurés. De ce point de vue, la carte de France des résultats est un outil de travail précieux.

Il y a des points d’appui connus, Pas de Calais, Nord, Rhône, Var, Haute-Saône, Paris 15e, Aisne, Réveil communiste, Saint Martin d’Héres, Béziers, Aubervilliers, Fontenay, Bas Rhin, Charente et j’en oublie…

Il y a aussi des potentialités, regardons les résultats du Val de Marne et des Bouches du Rhône…Dans 36 fédérations, notre texte recueillait plus de 20%, dans 19 fédérations, plus de 100 voix.

Décidons nous de nous organiser pour aller à la rencontre des communistes là où les potentialités nous semblent décisives en nous appuyant sur les organisations déjà existantes.

Sommes nous prêts à échanger dans la transparence sur ce que nous faisons, en somme à sortir de la situation des 3 dernières années marquées par l’émiettement, les initiatives personnelles et les replis locaux ?

Comment nous servons nous des membres du Conseil National ? Sans surdimensionner ce que nous pouvons faire dans cette assemblée complètement verrouillée, il n’en reste pas moins qu’elle reste un lieu regardé par les communistes et que ce que nous y donnons à voir et à entendre peut compter.

Travaillons nous, chacun restant par ailleurs libre de sa parole, à une expression collective des membres du CN ? En somme , avons nous la volonté et sommes nous en capacité de déboucher sur une organisation de travail nationale à partir des points d’appui existants, vers un collectif de travail utile à tous ?

Nous ne sommes évidemment pas obligés de régler toutes ces questions aujourd’hui. Mais mesurons que nous avons des hommes et femmes qui peuvent nous permettre d’avancer rapidement. Renoncer à s’organiser serait faire un beau cadeau à la direction.

Nous avons eu dans la préparation du congrès des discussions franches, parfois difficiles mais qui nous ont permis de prendre dans la transparence des décisions partagées et respectées. Continuons sur ce chemin.

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