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Des chercheurs se penchent sur "le vote pauvre

среда 11 Сентябрь 2013

Le Consortium européen de recherche politique (ECPR) tient jusqu’à samedi sa conférence générale à Sciences-Po Bordeaux, où près de 3 000 chercheurs du monde entier sont attendus.

À cette occasion, Nonna Mayer, présidente de l’Association française de science politique, présente les premiers résultats d’une enquête sur les conséquences politiques de la crise et de la précarité sociale.

Lors de la présidentielle de 2012, Nonna Mayer a coordonné une enquête du Centre d’études européennes de Sciences-Po Paris, en association avec les IEP de Grenoble et de Bordeaux, sur le vote des catégories socialement défavorisées. Un aspect rarement abordé dans les enquêtes habituelles. Les résultats de ce travail, présentés aujourd’hui, fournissent de premiers enseignements sur cet électorat méconnu.

Pour définir les «précaires», les chercheurs ont utilisé un indicateur prenant en compte, au-delà du seul revenu monétaire, toutes les difficultés que rencontrent les personnes : conditions de vie, de santé, soutiens mobilisables dans la famille, accès à la culture, etc. Celui-ci leur a permis d’isoler les électeurs précaires au sein d’un échantillon aléatoire (1). «À notre grande surprise, on s’est aperçu que les personnes précaires représentaient plus d’un tiers (36,4 %) de notre échantillon», explique Nonna Mayer.

Pas d’indifférence à la politique

Premier constat : la précarité favorise l’abstention. À chaque tour de l’élection, environ un quart de cette population s’est abstenu, contre 15 % (au 1er tour) et 20 % (au second tour) pour l’ensemble de l’échantillon.

Pour autant, et c’est le deuxième enseignement de cette étude, les personnes en difficulté ne sont pas indifférentes à la politique. Ainsi, plus de 90 % d’entre elles se situent sur une échelle gauche-droite, sept sur dix ont une préférence partisane et sept sur dix ont voté aux deux tours.

Leur choix s’est majoritairement porté sur la gauche : au premier tour, 45 % des précaires ont voté pour l’un des candidats allant de l’extrême gauche à François Hollande, 34 % ont voté pour l’un des candidats de droite et 21 % pour Marine Le Pen ; au deuxième tour, 54 % de leurs suffrages se sont portés sur François Hollande et 46 % sur Nicolas Sarkozy – contre respectivement 49 % et 51 % chez les non-précaires. «La gauche a été perçue comme le recours», analyse Nonna Mayer.

Plus d’employés ont franchi le pas du vote FN

Enfin, l’étude montre que le «fort potentiel de sympathie pour Marine Le Pen» dans cette population ne s’est pas traduit dans les urnes. "Dans notre enquête, ceux qui disent voter pour la présidente du FN sont plutôt des non-précaires, qui possèdent leur logement, un statut et ont peur de le perdre, précise Nonna Mayer. Parmi les ouvriers, le vote Marine Le Pen en 2012 est ainsi de 22 % chez les précaires contre 36 % chez les non-précaires.

En revanche, dans la catégorie des employés, essentiellement féminine, on observe que les femmes, jusque-là plus réticentes que les hommes à voter FN, ont franchi le pas, notamment dans le commerce et les services. Ces électrices particulièrement touchées par le chômage, le travail à temps partiel subi, etc. ont été séduites par le discours social de Marine Le Pen sur les «»invisibles«broyés par le systèmefinancier.»

NICOLAS CÉSAR à Bordeaux

(1) Enquête réalisée par sondage auprès d’un échantillon aléatoire représentatif de 2014 personnes inscrites sur les listes électorales, interrogées en face-à -face entre le 9 mai et le 9 juin 2012.

См. онлайн : dansl e journal La Croix

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