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Rencontre communiste du 31 Janvier

Effort de connaissance et d’organisation communiste

Samedi 31 janvier 2009

texte écrit à partir d’une intervention à la rencontre de communistes du 31 janvier à Vénissieux faisant suite au 34e congrès.

Avec le 34e congrès, les communistes ont affirmé majoritairement et avec force leur choix de continuer et renforcer le parti communiste, Pourtant, le conseil national a décidé de mettre en place un exécutif excluant toute critique sur les stratégies suivies depuis la mutation, et donnant un grande place à ceux là mêmes qui avaient proposé de construire une nouvelle force politique remplaçant le parti communiste…

Dans ces conditions, pour nous aider à reconstruire, construire, renforcer le parti communiste, nous avons besoin à la fois d’un immense effort de connaissance du monde et d’un immense effort d’organisation.

La nécessité d’un effort de connaissance, d’un effort théorique,

Nous savons que sans analyse critique du capitalisme, sans étude précise des rapports de force, le peuple est désarmé face aux moyens gigantesques de la grande bourgeoisie. Dans l’affrontement du pot de terre contre le pot de fer, le peuple doit s’armer d’idées révolutionnaires (et s’organiser).

Prenons trois exemples

  • l’union, le rassemblement et les alliances.

Nous avons besoin d’alliances, pas seulement d’un point de vue électoral, mais aussi dans des luttes. Mais les alliances ne sont que des compromis tactiques au service d’une stratégie essentielle, l’union du peuple lui-même. L’union des prolétaires est le cœur d’une stratégie communiste, l’union pour mettre en commun les forces capables de résister, puis de renverser le capitalisme. C’est ce qui doit nous conduire à décider d’alliances locales, régionales, nationales et internationales, selon les rapports de force réels, en fonction de nos propre objectifs, et pour renforcer le point de vue communiste lui-même. tout le contraire des alliances que la direction du PCF recherche depuis la mutation, que ce soit les collectifs anti-libéraux ou l’appel pour des listes unitaires de gauche aux élections européennes.

Mais cela suppose de notre part un effort de connaissance de la réalité des forces en mouvement, aussi bien dans les quartiers populaires qu’au plan international. Dans nos quartiers s’entremêlent l’influence de l’état et d’une bourgeoisie immigrée cherchant sa place, l’influence du pourrissement de la crise, des mafias et des violences, l’influence des luttes sociales et d’une recherche d’expression populaire…

Aux élections municipales à Vénissieux, nous avons concrétisé des contacts avec une communauté (turque) sur la base d’objectifs municipaux. Une alliance est née qui rejaillit bien entendu sur les rapports dans la ville. Cette alliance contient des contradictions, mais elle permet d’unir des habitants, de traiter des questions, y compris religieuses, dans une situation nouvelle, favorable au rassemblement populaire, et donc au parti communiste.

Ces questions ont été fortement étudiée notamment par la 2e internationale. par les communistes soviétiques dans la construction des statuts de l’union soviétique. Nous avons besoin de nous appuyer sur ces débats anciens, mais en nous en servant pour comprendre les forces d’aujourd’hui et agir efficacement pour le renforcement du parti communiste.

  • la nation et l’internationalisme

On ne peut comprendre les effets du capitalisme en France sans analyser ses relations internationales, et notamment la place oubliée du colonialisme dans l’influence et les moyens du capital, sans étudier la place de la guerre dans les stratégies impérialistes.

Il y a quelques semaines s’est tenue le forum de Beyrouth, rassemblant des organisations nationalistes, anti-colonialistes pour organiser la résistance aux impérialismes. il y a dans cet évènement un révélateur de la réalité des rapports de forces sur la planète.

Depuis 20 ans, les résistances du Sud se sont renforcées, les indépendances, sous direction de gouvernement de gauche comme au Brésil, ou sous gouvernement de droite comme en Inde, affirment leurs propres choix économiques et perturbent les instruments de domination impérialistes (FMI, OMC…). Cuba est toujours là et inspire toute la résistance en Amérique Latine qui remettent à l’ordre du jour la question du socialisme.

On ne peut pas organiser la résistance au capitalisme sans organiser la solidarité internationaliste, montrer en permanence les liens internationaux du capital, la cohérence des dominations ici et ailleurs… Mais il ne s’agit pas de faire des déclarations générales, d’agiter des slogans, mais bien de connaitre et de comprendre la réalité des forces dans le monde, des concurrences entre capitalismes, des relations de dominations et aussi de coopérations…

  • la crise ? tout le monde agite ce mot clef.. la crise, la crise, la crise…

Il n’est pas suffisant de préciser « la crise du capitalisme », ou même « la crise systémique du capitalisme ». Car le mot crise est entendu partout par « maladie ». S’il y a crise, c’est que le système est en péril…

Pour un marxiste, la crise est pourtant le mode normal de régulation du capital. Crise financière car des capitaux cherchent toujours à prélever leur part le plus en amont possible de la création de richesse, et donc anticipe de toutes les manières possible, créant une bulle qui finit toujours par éclater… Les vrais propriétaires du capital ramasse alors la mise en renvoyant tous ceux qui croyaient au paradis boursier dans la réalité de leur domination… Crise d’accumulation car le capital ne trouve plus les conditions nécessaires à se reproduire avec un taux de profit suffisant…

Marx avait souligné que le plus grave pour le capital est cette baisse tendancielle du taux de profit, inscrite dans l’effort constant du capital pour réduire la part du travail vivant, pourtant seul créateur de plus-value. Mais Marx présente bien cette loi comme une tendance que le capital fait tour pour combattre en cherchant à augmenter toujours plus le taux d’exploitation, pour augmenter encore et encore le taux de profit.

Quelle est la situation aujourd’hui ? Le capital est-il en péril de son point de vue ? Y-a-til une crise de l’accumulation ? du taux de profit ? Les avis divergent souvent. Certains considèrent qu’effectivement, le capital est en crise car des masses de capitaux ne trouvent plus de rentabilité suffisante et qu’il est nécessaire d’en détuire toujours plus. D’autres constatent que le taux de profit a augmenté constamment depuis 30 ans… De fait, la bourgeoisie pille comme jamais le travail !

Ce qui est sûr, c’est que la vraie crise pour le capitalisme, c’est quand il ne peut plus diriger la société pour permettre à la bourgeoisie de se gaver encore plus… De ce point de vue, la nature de la crise doit d’abord être analysée dans la crise sociale et politique et les manifestations du 29 janvier révèlent peut-être effectivement qu’il y a une crise possible du système

C’est pour nous réellement un champ de travail nécessaire, de connaissances des réalités du monde, d’effort théorique pour le comprendre, et permettre aux militants d’agir efficacement dans les luttes pour transformer les consciences.

la nécessité de l’organisation

Nous avons tous conscience de ce besoin, mais nous ne pouvons prendre cette question d’un point de vue de principe, idéologique. nous sommes confrontés à des questions concrètes, et nous avons l’expérience des 20 dernières années et des nombreuses tentatives de convergences, reconstructions… Si nous tentons d’organiser une nouvelle fois le congrès fondateur du parti communiste reconstruit, nous partons à l’échec.

Par contre, nous avons des questions concrètes à résoudre :

  • comment mettre en relation les forces organisées dans des situations diverses dans des sections ou fédérations, isolées dans des communes sans cellules, dans des collectifs ou groupements divers ? Nous avons besoin pour cela d’un collectif, provisoire évidemment, partiel et à compléter, mais qui soit une première étape pour sortir de l’émiettement.
  • comment se (re)donner un journal qui puisse porter notre point de vue. Nous avions avec le manifeste un outil, comment rebondir ?
  • comment créer les conditions d’une intervention efficace dans le mouvement populaire ? Le 29 juin, nous avons avec beaucoup de difficultés fait un tract qui nous parait utile, mais pourtant imparfait. comment traduire notre effort théorique en outil d’action au service des luttes ? comment se donner des textes, documents pour intervenir sur la crise, l’industrie, le monde, le capitalisme, le socialisme…

Nous avons pour celà des forces importantes que le 34e congrès a révélé. Mais le mouvement social peut nous surprendre. Dans les manifestations du 29 janvier, la JC a pu rassembler fortement, et dans le cortège une jeune m’a demandé un badge du parti, car le mien avait la faucille et le marteau. je ne peux connaitre son niveau de conscience, sa culture marxiste, mais elle a instinctivement cherché comment affirmer son point de vue, et trouver un outil pour cela…

Une part de la solution est dans notre intervention dans le mouvement social. Cela suppose de refuser les étiquettes. Qu’on soit dehors ou dedans le parti communiste, dehors parce qu’on en est sorti ou parce qu’on ne l’a jamais rencontré, l’essentiel est de nous organiser comme communiste, cherchant les voies d’une reconstruction du parti communiste. L’analyse de qui est un vrai ou un faux communiste est un piège, qui conduit au repli identitaire, groupusculaire, alors que tout est ouvert pour que des milliers de militants découvrent la force de l’engagement communiste. Acceptons de travailler dans des situations variées

  • militant isolé à Saint-Denis dans une section dirigée par les refondateurs,
  • militant isolé dans une fédération inactive
  • militant dans une section ou une fédération ou le vote d’opposition a été majoritaire ou presque
  • militant en dehors du parti mais prêt à le retrouver dans des conditions nouvelles
  • militant organisé en dehors du parti dans un groupe actif
  • … Nous avons tous besoin avec un journal, un site internet, un collectif d’animation de franchir une étape dans un outil d’organisation du parti communiste.
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