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La résistance au quotidien

Expulsions, l’action continue et s’élargit…

le maire, les militants et les luttes de classe
Samedi 23 avril 2011

Ce mercredi 20 Avril, jour ordinaire aux Minguettes. Jour de printemps ou les jours commencent à se prolonger en soirée, où on peut se retrouver sortant de l’hiver et goutant au soleil, avec des envies de balades, de rencontres…

Mais ce mercredi, dans le quartier Monmousseau, devant l’allée ou s’attroupent forces de polices et habitants, on sent que ce n’est pas le printemps des peuples. C’est le retour des expulsions après la trêve hivernale.

Madame X vit seule depuis longtemps. Bas revenus et vie chère, l’équation est simple à résoudre : il n’y a pas de solutions ! Ce n’est pas la première fois que madame X voit les huissiers devant sa porte. Cela fait vingt ans, depuis la mort de son mari, qu’elle se démène pour survivre à cette guerre sociale qui enferme des millions de gens dans la pauvreté, les pièges du quotidien, le risque permanent de la descente aux enfers de la rue, de la très grande pauvreté qui fait ressembler la France à un pays du tiers-monde.

Mais ce mercredi 20 Avril, c’est peut-être le réveil du peuple. Dans ce quartier, depuis des années, les communistes alertent, mobilisent, dénoncent. Souvent, ils sont quelques uns devant la porte pour empêcher l’expulsion. Pas très nombreux, mais cela suffit parfois à reporter, négocier, trouver un répit… et sur les 250 dossiers d’expulsions par ans à Vénissieux, plus de 200 sont traités en amont avec les services sociaux de la mairie, et plusieurs se dénouent au dernier moment grâce à l’action militante.

Il y a quelques jours, le tribunal a cassé les arrêtés anti-expulsions du maire. Comme chaque année. Et certains diront que ces arrêtés ne servent à rien. Pas tout le monde ! Les communistes avaient pris l’initiative d’une manifestation dans la ville, qui avait regroupé 200 personnes. Les manifestants s’étaient adressés au préfet. Et dans la ville, on en parle, car on sait que pour l’instant, peu de maires agissent pour interdire les expulsions. Cette année, ils étaient trois maires à intervenir ensemble en justice, trois maires communistes.

Mais l’état est sourd aux pauvres, il n’entend que les milliards que réclament les Bettencourt et consors. Il a donc cassé les arrêtés des maires, et la machine à expulser est en route… Sauf que l’état n’est nulle part en dehors des rapports de forces et du mouvement de l’histoire, ni en Tunisie, ni en Egypte, ni en France.

Ce mercredi 20 avril, il y avait plus de 70 personnes devant l’allée de madame X, un responsable d’une association locale répétait « mais pourquoi vous n’étiez pas venu à la manifestation pour soutenir le maire au tribunal contre les expulsions ». Il n’est pas communiste mais faisait ainsi sans détour le lien direct entre l’action qui se mène, la capacité du peuple à résister, et l’actions des élus, du maire, qui ne se contente pas de la gestion des institutions, même avec les meilleurs intentions du monde, mais cherche à bousculer ces institutions, pour aider le peuple à se relever, à agir lui-même.

Une collecte s’est organisée, des commerçants aux voisins. La ville est présente et fait le lien avec le bailleur. Le maire elle-même intervient avec insistance. Devant l’allée ou au téléphone dans le bureau du maire, la tension est forte. Madame X est au bout. Elle est montée au 7e étage sur un rebord et menace de sauter. Les pompiers sont présents, la colère s’exprime contre cette société qui pousse les pauvres au désespoir.

Mais l’action a raison et de l’obstination administrative, et du désespoir. Le commissaire de police a compris qu’il faut calmer le jeu. Le bailleur devra accepter de discuter. Madame X rentre chez elle.

La presse n’en parlera pas, la télé n’est pas là . Mais l’histoire, celle qui bouscule les choses et dont on parle après coup, elle avance.

Des contacts sont pris pour renforcer le réseau de lutte et d’alerte contre les expulsions. La saison a commencé. Elle sera longue et difficile, mais si partout les habitants s’en mêlent, si le lien entre ces luttes concrètes, les militants et le maire se renforce. Ce sera peut-être la saison de trop pour les expulsions, le printemps des luttes sociales dans cette France qui souffre mais qui renacle !

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