Après avoir battu Le Pen, adhérez au parti communiste pour vous donner de la force face à Macron !
Conseil national du PCF des 29 et 30 mars

Intervention non prononcée de Marie-Christine Burricand

Dimanche 30 mars 2008

Bien qu’inscrite dès mon arrivée, je n’ai pas pu prendre la parole au conseil national. Voici le texte de mon intervention.

Je souhaite livrer ici quelques éléments de réflexion, en m’appuyant particulièrement sur la campagne que nous avons menée à Vénissieux et qui apermis la réélection dès le premier tour de la liste des forces de gauche conduite par André Gerin, la réélection de deux conseillers généraux, Christian Falconnet sortant et moi-même, dans le cadre d’un passage de relais avec Guy Fischer, sénateur et conseiller du canton sud depuis 26 ans.

Il faut prendre la mesure des difficultés terribles dans lesquelles se débattent les familles populaires et en même temps de leur demande de réflexion et action politique, qui a grandi ces derniers mois. Il y a eu engagement large autour de nos candidats avec plus de 60 rencontres d’appartements dans la ville en un mois.

Dans la suite de ce qui s’était passé aux législatives, les communistes se sont fortement et largement mobilisés, pour gagner les élections bien sur mais aussi pour faire la démonstration qu’il y a un espace politique et un avenir pour leur parti, tordre le cou a la théorie du « déclin inéluctable du PCF ».

Il n’y aurait pas eu de victoire possible sans une présence quotidienne des militants et des élus dans les quartiers. Nous avons mené la campagne à partir des organisations du parti que les communistes se sont acharnés à faire vivre, cellules et section.

Le résultat a été possible parce que nous sommes apparus comme les plus déterminés à construire la résistance à Sarkozy et porteurs du clivage gauche droite qui reste très présent dans le monde populaire. Nous étions aussi forts du bilan de l’équipe municipale et du maire, identifiés largement dans la ville comme les meilleurs défenseurs des intérêts populaires.

Cette campagne confirme qu’il y a réellement un espace pour le renforcement du PCF et une reconquête de son influence.

L’attitude du PS qui a essayé de nous faire la peau dans plusieurs municipalités ne peut se réduire à un excès de concurrence à gauche, ni à une affaire de sociologie. Le PS portait dans ces élections l’alternance et la recomposition politique, la confusion dans l’alliance avec la droite-modem, plus importante et insidieuse que ce que nous en avons dit et il est regrettable que dans plusieurs villes nous ayons accepté de partir sur de telles listes. L’alternance condamne la gauche. Nous portions le clivage gauche droite et la résistance à Sarkozy et c’est quand nous sommes forts que le vote à gauche prend ce sens.

  • Il y 2 ans, j’ai entendu dans cette assemblée la direction expliquer que les collectifs antilibéraux étaient la panacée.
  • Il y a un an, nous avons fait un groupe technique avec les verts à l’Assemblée nationale et aujourd’hui Voynet se fait élire par la droite à Montreuil contre nous sans que nous remettions en cause cette décision.
  • Il y a 6 mois, à l’assemblée extraordinaires des secrétaires de section, la direction a imposé malgré l’avis majoritaire des communistes l’idée des expérimentations y compris celles pouvant déboucher sur une nouvelle force politique.

Aujourd’hui les mêmes se réjouissent que le PCF soit la troisième force du pays, quitte à faire passer pour négligeables des pertes aussi lourdes que celles du Conseil général de Seine saint Denis et de Calais et d’escamoter que le second tour a surtout profité au PS.

On ne sort pas d’une ligne opportuniste, d’une navigation à vue qui prive le peuple de la force révolutionnaire dont il a besoin aujourd’hui. Les propositions pour le congrès témoignent surtout de la volonté de la direction d’éviter les débats, décisions d’organisation et constructions théoriques qui rendraient le PCF visible et audible au plan national. Heureusement, il y a de plus en plus de communistes qui ont fait leur deuil de la place du Colonel Fabien et de ce qui peut en sortir.

La bonne nouvelle, c’est la confiance retrouvée des communistes dans leur organisation, les efforts entrepris pour reconstruire l’organisation dans les quartiers populaires, la volonté de reconquête de notre influence, le tout dans la tourmente de la bataille contre la droite et le capital. Il va falloir compter avec ça et c’est bien.

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