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Irak : 9ans après la guerre et l’occupation des Etats Unis

Interview de Salam Ali, membre du comité central du PC Irakien
понедельник 7 Май 2012 — Последнее обновление пятница 21 Ноябрь 2014

par l’organe du Parti Tudeh d’Iran «Nameh Mardom» édition n° 891 L’interview porte sur la situation de l’Irak 9 ans après la guerre et l’occupation des Etats Unis

1. A la fin de l’an dernier il avait été annoncé que les forces militaires d’occupation quitteraient effectivement l’Irak et que leurs bases seraient fermées. Les forces d’occupation quittent-elles réellement l’Irak ou une partie d’elles resteront-elles encore pour poursuivre leur mission d’occupation ?

Le retrait des forces américaines terminé fin 2011 était un pas important sur le chemin du regain de la souveraineté et de l’indépendance. C’est aussi à souligner que cela intervenait comme un résultat de la position unie populaire et du consensus national. Obama avait aussi soutenu dans son pacte électoral plus tôt de retirer les forces d’Irak. A un certain moment, il y avait 166000 troupes-en 2007-en Irak. Son administration et le Pentagone ont essayé de maintenir derrière eux une petite «force résiduelles» mais ils n’ont pas pu. Notre parti avait rejeté toutes tentatives du maintien de la présence militaire étrangère sur les territoires irakiens sous aucun prétexte ou à n’importe quel titre y compris l’entraînement militaire.

Il est à noter que le retrait militaire ne signifie pas la fin de la présence américaine ni de son influence en Irak, même si la capacité des Etats Unis d’influencer la situation a été réduite.

Aussi, pour ce qui est de ce qui reste derrière de l’influence des Etats Unis en Irak, nous avons la plus grande ambassade américaine du monde (sur un espace équivalent au Vatican). Le plan était de maintenir un personnel (administratif, diplomatique, de renseignement et militaire) de 16000 personnes. C’était ce qu’avaient planifié les Néo-Conservateurs quand ils étaient la force dominante aux Etats Unis comme une partie de leur plan pour l’Irak et le Moyen-Orient. Mais l’administration d’Obama a annoncé, au 7 Février 2012, de réduire la taille de son ambassade de moitié. Cela concerne aussi profondément les Compagnies dites de Sécurité : il y en avait 106 avec environ 50000 employés, leur nombre a été réduit à 54 avec 36000 hommes. De plus, l’Irak a à regagner le contrôle de sa richesse national, cela vient de l’obligation du Chapitre 7 de la Charte des nations unies qui est la part des dures sanctions économiques imposées après l’invasion du Kuweit par Saddam Hussein en 1990. Par exemple l’Irak continue à payer 5°/° de ses revenus au Kuweit, comme réparations de guerre. Ainsi la question de la souveraineté nationale continuera à être une de nos importantes priorités, avec une question importante pour l’avenir de l’Irak. Cette question continuera à être interconnectée avec le grand challenge politique, social et économique auquel l’Irak a à faire face

2. Quels étaient leur plan et leur objectif dans l’invasion de 2003 ? Pourquoi quittent ils l’Irak maintenant et avec quel succès dans l’achèvement de leurs buts ?

Les néoconservateurs avaient planifié leur plans avant l’invasion et la guerre de Mars 2003, d’occuper l’Irak et de mener à son terme le contrôle direct des futurs développements dans le pays comme une part de leur «vision» pour la région. Le prétexte de l’invasion était la «guerre contre le terrorisme» et contre la menace des armes de destruction massive. L’occupation était vue comme le premier pas pour remodeler le Moyen-Orient en accord avec les intérêts stratégiques des Etats Unis pour imposer leur hégémonie. C’est dans ce contexte que l’administration Bush plus tard développerait son Projet du Grand Moyen Orient qui était rejeté largement par le monde arabe.

Les conséquences catastrophiques de cette guerre, particulièrement pour le peuple irakien qui en fut la principale victime, et l’opposition violente populaire à l’occupation ont contribué d’une façon significative à mettre en échec lamentable et à empêcher d’achever les plans des Néo-Conservateurs. C’était un fait crucial que la défaite des Républicains et la victoire d’Obama aux élections des Etats Unis qui avait plaidé pour la fin de la guerre et le retrait des forces américaines d’Irak. Le coût de la guerre de l’Amérique et les pertes humaines sont des facteurs qui se sont ajoutés particulièrement avec la profonde crise économique. D’après l’administration des Etats Unis, la guerre a coûté plus d’un milliard de dollars. D’après les Experts Economiques Américains (les professeurs Joseph Stiglitz et Linda Bilmes) elle aurait coûté plus de 3milliards de dollars.

3. Est-ce nous sommes en face à un régime de marionnettes en Irak comme pendant l’occupation ou la lutte anti-impérialiste du peuple irakien a-t-elle été capable, pendant cette période, de regagner une indépendance du pays élargie ?

C’est de la plus haute importance et la première de toutes, d’entreprendre une analyse profonde de cette situation complexe qui s’est développée en Irak pendant ces 9 dernières années pour éviter une approche réductrice et simpliste.

L’Irak a eu à faire face à un lourd héritage tout comme à faire face à d’énormes challenges économiques.

  • Premièrement l’Irak est encore en face du lourd héritage laissé derrière le régime de Saddam Hussein après des décades de dictature de type Fasciste. Une partie était deux guerres destructives comprenant la longue guerre Irak-Iran de 8 ans. Il y a eu aussi les plus sévères sanctions internationales économiques qui ont détruit l’économie et les infrastructures de l’Irak, décimé la classe moyenne et aussi, en plus la politique américaine qui a créé un terrain fertile pour la montée de l’islam politique et les politiques sectaires. Donc, l’Irak était déjà une société fracturée quand la guerre de 2003 a eu lieu.
  • Deuxièmement : L’héritage de la guerre et de l’occupation américaine, comprenant les pertes humaines. Selon la récente publication par l’administration 69000 personnes auraient été tuées entre 2004 et 2011. C’est une énorme sous-estimation. Le nombre tournerait autour de 100 000-comprenant les victimes du conflit sectaire entre 2006-2007 et les actions barbares du terrorisme par ceux qui restent du Parti Baath et les extrémistes islamistes et les milices.
  • Finalement, le reliquat des politiques des forces politiques au pouvoir qui ont dominé les gouvernements successifs de l’Irak depuis 2004, particulièrement les politiques sectaires et la corruption rampante. La racine profonde de cette crise profonde qui dure est le système du partage ethnique et sectaire du pouvoir qui existe depuis 2003.

Il est à noter que l’autorité d’occupation la «Coalition Provisional Authority (CPA)» est venu à sa fin en Juin 2004 et a transféré le pouvoir à un gouvernement intérim convenu. Une nouvelle constitution a été approuvée par un référendum en Octobre 2005. Les premières élections législatives nationales se sont tenues en Décembre 2005 (avec 75°/° de participation) suivi par la formation du premier gouvernement irakien permenant. Les deuxièmes élections ont eu lieu en Mars 2010 (avec une participation de 62%). C’est le gouvernement irakien dirigé par le Premier ministre Maliki qui a négocié, avec le large soutien des forces politiques irakiennes, le retrait des forces américaines mettant en place le premier accord en Décembre 2008. En conséquence, les forces de combat américaines se retiraient des villes en Juin 2009, pour un retrait final en Décembre 2011.

4. Une des raisons citées de l’occupation militaire de l’Irak était de prendre possession et de contrôler les ressources pétrolières. En réalité, quel a été le succès de l’impérialisme dans la privatisation et l’acquisition des ressources énergétiques et du pétrole en particulier en Irak ?

L’administration Bush ne professait pas le contrôle des ressources pétrolières de l’Irak comme un de ses buts de cette guerre et de l’occupation, bien qu’il soit clair que c’était un des importants objectifs des plans des Néo-Conservateurs pour l’Irak et le Moyen-Orient. Les réserves de pétrole de l’Irak sont de 112 milliards de barils, 2ème rang mondial derrière l’Arabie Saoudite. Sa production a récemment augmenté à 3 millions barils/jour, la plus haute depuis 30 ans. Le gouvernement a pour but de doubler l’exploitation dans les trois prochaines années et d’atteindre à long terme le but de 12 millions baril/ jour. Mais le développement politique interne et l’échec de l’autorité d’occupation pour consolider son emprise sur le pays a signifié que de tels objectifs américains étaient empêchés dès le début. Plus tard comme la politique du gouvernement d’augmenter la production de pétrole (qui produit la principale source de revenus de l’état) et le besoin urgent de réhabiliter l’industrie pétrolière dilapidée, il a organisé trois tours d’enchères ouvertes pour des licences pour le pétrole et le gaz (un 4ème tour aura lieu en Mai) avec des contrats type de service donnés (plutôt que des accords de partage de partenariat accord avec PSA qui est plus profitable aux compagnies pétrolières). Le premier tour a eu lieu en Juin 2009, avec un mélange de compagnies pétrolières nationales et les plus grandes y participant comme Shell, Exxon Mobil, BP et la Chinoise CNPC. Les autres qui ont plus loin gagné des contrats de consortium y compris Lukoil de Russie, EniSpA d’Italie, Korea Gas Corp et Petronas de Malaisie. Les Compagnies pétrolières de service américaines ont aussi étendu leur présence en gagnant la plus large proportion de sous contrats de forage pour le pétrole.

Les questions légitimes sont montées sur la durée des contrats et sur le mécanisme de vérification du coût, etc. Les montants de production dépasseront aussi le quota de l’OPEP ; Quelques uns de ces contrats donnent aux grandes compagnies pétrolières étrangères le rôle principal dans l’administration de plus de 70°/° des réserves pétrolières de l’Irak et pour une période de 20 ans qui peut être étendue. Des questions se posent sur la capacité de l’Irak d’assurer le contrôle sur les performances de ces compagnies et sur la mise en pratique de ces contrats.

Le Pétrole est le produit de base stratégique comme il produit la principale ressource des revenus de l’état (plus de 92°/° du budget en 2012) dont l’Irak a besoin pour la reconstruction et la reprise du développement économique. L’intérêt national cependant dicte que l’Irak pourrait exercer un total contrôle sur cette richesse et ses revenus. Notre position du Parti Communiste est qu’un investissement direct national dans ce secteur aurait été donné en priorité et un effort fait pour rétablir la Compagnie Pétrolière Irakienne. De plus, l’expertise irakienne dans ce champ qui est très grand aurait pu être totalement utilisée.

Il convient de mentionner également que la distribution des revenus du pétrole et la signature des contrats ont été aussi un problème non résolu entre le gouvernement central et la fédération régionale du Kurdistan. Il n’y a pas pour le moment d’accord sur la Loi du Pétrole et du Gaz qui serait présenté au Parlement.

5. Quelles ont été les tactiques et les stratégies du Parti Communiste Irakien pendant cette période (d’abord sur l’invasion, pendant la guerre et pendant la période de «construction» ? Sur ces bases qu’avez-vous appris depuis 2003 et en considérant les derniers développements dans le monde, comment le Parti Communiste Irakien évalue-t-il les politiques qu’il a prises sur l’invasion et l’occupation de l’Irak par les Etats Unis?

La position de notre parti était que la guerre et l’invasion étrangère ne sont pas la voie appropriée et efficace de renverser la dictature. La guerre a eu de graves conséquences sur la situation dans le sur la situation da,s le pays et la vie du peuple et pour la construction de la démocratie et la reconstruction du pays. Les communistes irakiens ont eu raison quand ils se sont opposés à la guerre, tout en rejetant la dictature et en s’efforçant de le renverser. Le slogan «Non à la guerre .. Non à la dictature" a bien résumé la position du parti. Il a estimé que le droit chemin menant à la construction d’un Irak fédéral unifié, démocratique était en renversant la dictature à travers l’unité des forces patriotiques dans une large alliance, basé sur un programme clair pour mobiliser les gens, en profitant du soutien international légitime en conformité avec la Charte des Nations Unies.

A partir du moment où la dictature a pris fin, notre Parti a cherché à unir les forces de notre peuple et leurs énergies patriotiques pour regagner la souveraineté et l’indépendance de notre pays, à travers une large gamme de mesures intégrée et de moyens de lutte. Dans l’avant-garde était l’appel à une conférence nationale qui donne lieu à un gouvernement d’unité nationale. Ce fut d’assurer le leadership pour se débarrasser de l’héritage du passé et de reconstruire l’Irak selon les intérêts de son peuple et sur une base démocratique. Mais l’occupation sur la base de la Résolution No. 1483 du Conseil de sécurité de l’ONU (mai 2003) et la formation de l’autorité d’occupation (CPA) a empêché les Irakiens de la gestion de leurs propres affaires en conformité avec leurs intérêts nationaux. Ce fut le début - malgré tous les changements politiques et juridiques - pour avoir commis des milliers de crimes et les erreurs pour lesquels nos gens ont payés du sang et des dégâts matériels.

Ces conditions dramatiques et difficiles ont fourni le contexte pour de terrorisme et de sabotage. L’activité d’une alliance des extrémistes islamiques avec les restes du régime dictatorial, y compris des criminels pro-Saddam, les baasistes, est remontée en escalade pour répandre le chaos. Cette situation a été aggravée par l’ingérence extérieure des puissances régionales, transformer l’Irak en un champ de bataille pour leurs ordres du jour (agendas) et des guerres par procuration. Le parti a toujours considéré la lutte pour mettre fin à la présence militaire étrangère et de regagner la souveraineté nationale et l’indépendance comme étant étroitement liée à la lutte pour l’Irak unifié démocratique fédérale.

Il est important de souligner que la lutte intensifiée entre les forces politiques irakiennes dominantes qui a été continue au cours des 9 dernières années a tourné sur le contenu et la forme de l’Etat irakien qui allait émerger. Cette lutte n’est pas encore résolue. La crise politique en cours est l’une de ses manifestations.

Une tâche importante pour le Parti communiste immédiatement après la guerre et l’effondrement de la dictature de Saddam Hussein, et aussi tout au long des 9 dernières années, a été la reconstruction des organisations du parti et à étendre et consolider son influence dans la société.

Ce processus a été étroitement liés au fait d’être engagé dans l’organisation et la participation à des activités de masse pour la défense des droits des citoyens et d’exprimer leurs intérêts et leurs aspirations. Il a impliqué la diffusion des pensées progressistes et humanitaire, et en introduisant les valeurs et les idéaux du socialisme. Les communistes ont également participé à des campagnes électorales pour l’Assemblée nationale, le référendum constitutionnel et le Parlement, ainsi ont acquis de l’expérience dans la lutte quotidienne ouverte, la bonne pratique dans des élections démocratiques, à défendre les valeurs de liberté, l’indépendance, et le rejet de l’occupation, face au système du partage sectaire et ethnique du pouvoir système et des pratiques sectaires détestables et au terrorisme, et à exprimer les revendications des masses dans les syndicats, les associations et autres organisations de la société civile. Ils ont également contribué à tout ce qui aide le pays à se reconstruire économiquement en avançant leurs opinions, leurs avis et propositions, ou en participant à diverses institutions publiques et les conseils provinciaux et municipaux, ou par les médias du Parti et les médias des divers forums publics.

Dans la foulée du retrait des forces américaines, notre Parti et les forces démocratiques considèrent comme une priorité de lutter contre la politique sectaire, démanteler le système du partage du pouvoir à base sectaire-ethnique, et à jeter les bases d’une véritable alternative démocratique nationale: une démocratie, Etat civil moderne, fondé sur les lois et les institutions, le respect des droits de l’homme et des libertés, et assurer la justice sociale. Un état où tous les citoyens iraquiens sont égaux devant la loi; indépendamment de leurs origines ethniques, religieuses, les affiliations politiques, ou idéologiques. Pour mener à bien ses objectifs, le Parti communiste irakien a déployé des efforts inlassables pour unir les forces démocratiques. Le Courant Démocratique est un mouvement chapeauté par plusieurs organisations qui incorpore différentes organisations politiques et sociales et des personnalités a été lancé en Octobre dernier. Des réseaux ont été mis sur pied dans la plupart des provinces de l’Irak et dans les communautés irakiennes à l’étranger. Parmi les objectifs à court terme du Courant Démocratique sont la révision de la Loi Electorale, promulguer une loi démocratique pour les partis politiques et asseoir une nouvelle Commission Electorale non-basée sur le partage ethnique et sectaire du pouvoir. Il y aurait un recensement public comme base pour l’électorat au lieu des coupons de ration alimentaires défectueux. Il est aussi le plus important de consolider les droits et les libertés stipulés dans la Constitution particulièrement la liberté d’expression et de réunion, les droits humains, et les droits des femmes et des syndicats, et le combat contre toute discrimination.

6. Au même moment du Printemps Arabe au Moyen-Orient et au Nord de l’Afrique le peuple irakien envahit les rues aussi, ce qui a été brutalement réprimé par les forces de sécurité irakiennes. Quelle est la position du Parti Communiste Irakien sur ces manifestations et leurs suppressions ? Et quelles sont les conséquences de cette position pour le Parti Communiste Irakien ? Quelle est la situation maintenant en Irak ?

Notre parti a soutenu le mouvement populaire de protestation, même avant le Printemps Arabe, et ses demandes légitimes pour une réforme générale radicale contre la corruption rampante et la détérioration des services et la sécurité. Le mouvement de protestation populaire est aussi important pour développer la conscience politique et sociale. Il traverse le clivage sectaro-ethnique et cependant aide à renforcer l’identité nationale, contre les politiques sectaires. Les communistes et les démocrates ont été des participants actifs dans ces manifestations de masse qui ont eu lieu le 25 Février 2011, à la place de la Libération à Bagdad. Des mesures répressives ont été menées par les forces de sécurité et 17 personnes ont été tuées à Bagdad et en province. Des manifestations similaires sont sorti en Juin 2011, et les voyous ont été envoyés contre les manifestants pacifiques. Un nombre de jeunes ont été arrêtés et harceler mais les autorités ont été forcées de les relâcher après une efficace campagne de solidarité.

Le 9 Septembre 2011, des manifestations ont été organisées à Bagdad et dans 9 provinces avec des dizaines de milliers de personnes demandant la fin du système de partage ethnique et sectaire du pouvoir, des élections anticipées et le retrait total des forces militaires américaines pour la fin de 2011.

Comme les forces démocratiques, nous mettons tous nos espoirs dans le combat pour un changement démocratique qui se manifeste dans les forces vibrantes de la société, comprenant les jeunes, les femmes, les travailleurs et les intellectuels. Sous cet aspect, il est important de souligner le rôle de la jeunesse dans les mouvements de protestations. Ces jours derniers, il y a eu plusieurs manifestations et des grèves sur place par les étudiants dans les universités et les facultés comprenant les facultés médicaux techniques. Il y a eu beaucoup de grèves organisées par les travailleurs dans les secteurs du pétrole, et de l’électricité.

Certains faits sont à prendre en compte : 68°/° de la population (estimée à près de 32 millions) ont moins de 30 ans. Le chômage est plus haut chez les jeunes atteignant environ 50°/° bien au- dessus du taux général au pays de 30°/°. C’est aussi important de noter que le mouvement contre la corruption s’est aussi développé plus tôt l’an dernier dans la région fédérée du Kurdistan bien qu’il y ait une grande stabilité comparativement au reste de l’Irak au niveau de la sécurité et économiquement.

7. Quelle est l’évaluation du PCI des soulèvements et les récents évènements dans le Monde Arabe et comment voyez-vous la position des communistes et de la gauche dans tout cela ?

Aucun pays du Moyen-Orient n’est immunisé contre l’impact de tempêtes de changement qui balaient la région ces derniers mois, bien que chaque pays ait sa propre particularité et ses propres détails. Les peuples de Tunisie et d’Egypte ont obtenu un grand succès sur la question de relèvement de leur régime de tyrannie et d’oppression. Nous avons été les témoins de la chute du régime dictatorial de Kadhafi en Lybie. D’autres peuples dans notre région se sont mis en route sur le chemin de la liberté, de la démocratie et de la justice sociale pour assurer un niveau de vie décent et le respect des droits humains. La région a été témoin de manifestations et de protestations et aussi d’autres formes d’action de masse pour atteindre ces buts. Les soulèvements et les mouvements des masses populaires dans certains pays ont indubitablement eu des succès et ont renversé les régimes qui paraissaient bien enracinés. En dépit des obstacles et des challenges c’est bien certain que la situation ne retournera pas à ce qu’elle était avant le mois de Janvier 2011. Mais il y a encore un long chemin à parcourir en face des masses populaires qui se sont soulevées. C’est un chemin difficile, rempli de luttes entre ceux qui veulent exploiter, en parasite, le fruit des luttes du peuple et ceux qui veulent conduire le mouvement populaire vers une fin victorieuse, en le mûrissant et le faisant tourner vers une vrai révolution et mener à bien l’alternative désirée par le peuple : un régime civil démocratique avec la justice sociale.

Ce large mouvement a démontré une fois de plus que les grandes transformations et les grands évènements fondamentaux, radicaux sont réalisés par les peuples avec leur libre volonté quand ils sont avertis de leurs droits. Les peuples étaient et resteront les faiseurs de l’histoire. Les facteurs internes aussi restent la principale force motrice. Mais il n’y a pas de doute que les facteurs externes ont aussi un impact et une influence, mais qu’ils viennent après les facteurs internes et réagissent avec eux. Ce qui est arrivé n’est pas en totalité spontané mais est le résultat d’une accumulation longue et prolongée.

Il n’ya pas de doute que l’action populaire de masse et les soulèvements ne sont pas isolés de la crise causée par les politiques «d’ouverture» économique et le néo-libéralisme et la course de l’économie en accord avec les recettes du FMI et de la Banque Mondiale qui ont produit le phénomène de la polarisation de la richesse , la marginalisation de millions de gens , l’étendue du chômage et la détérioration des conditions de vie.

Comme l’était souligné dans un communiqué issu par notre Parti et les partis Communistes d’Egypte, de Jordanie, du Parti du Peuple Palestinien et du Fronts Populaire de Libération de la Palestine (sorti à Amman en Jordanie en Mai 2011), la plus grande vigilance est requise à l’égard des schémas des quartiers impérialistes sionistes et réactionnaires qui ont pour but de saboter le soulèvement révolutionnaire des peuples arabes

Donc, il est de la plus haute importance de rejeter et de résister à toutes les tentatives de l’impérialisme des Etats Unis et de leurs alliés dans l’OTAN et d’autres moyens pour être les instigateurs des guerres et des interventions militaires pour mener à son terme leur hégémonie

8. Quelle est l’opinion du Parti Communiste Irakien sur le rôle des interférences étrangères particulièrement de la Turquie, de l’Iran et des alliés de l’OTAN ?

La violation de l’intégrité du territoire de l’Irak et les tentatives d’influencer le cours de la lutte intérieure a été clairement manifesté dans ces 9 dernières années. Mais ce qui est le plus sérieux et le plus important c’est que certains états voisins parfois facilitent et soutiennent, et d’autres fois regardent en aveugle les infiltrations des groupes terroristes étrangers et leur procurent un soutien matériel, logistique et moral. Certains justifient cela pour leur désir de régler leur compte avec l’administration des Etats Unis qui proclame son vœu de renverser leurs régimes. Mais malheureusement ces comptes se sont réglés sur le sol irakien avec les vies des Irakiens et aux frais de la sécurité et de la stabilité du pays.

En conséquence du retrait des forces américaines d’Irak ce qui est perçu comme une influence réduite des Etats Unis ce qui signifie que les plus grands acteurs de la région (comme l’Iran, la Turquie et l’Arabie Saoudite) exercent maintenant une plus grande influence. Cela est aidé par les divisions internes et les tentatives de faire pression sur leurs commanditaires régionaux. C’est la porte ouverte pour une plus grande interférence dans les affaires internes de l’Irak. C’est un facteur extrêmement important spécialement contre l’arrière- plan de la polarisation sectaire qui grandit dans la région. C’est un grand challenge pour la paix et la stabilité de l’Irak., compte tenu du système politique basé sur le partage ethnique et sectaire du pouvoir qui existe maintenant.

9. En considérant les relations entre la République Islamique d’Iran et une partie du cercle du gouvernement en Irak, d’un côté, et la sortie des forces américaines d’autre part il semble que les liens entre les deux pays sont maintenant plus étroits et plus larges. Si le cas se présentait, que pensez-vous de la position du gouvernement de l’Irak serait-elle d’envahir l’Iran ? L’Irak resterait-il neutre ou prendrait-il parti pour l’un ou l’autre camp ?

Le gouvernement irakien a clairement déclaré son opposition à une opération militaire contre son voisin l’Iran et qu’il ne permettra pas que son territoire soit utilisé pour de tels propos. Cette position est partagée par toutes les grandes forces politiques en Irak. Une nouvelle guerre aura de dangereuses répercussions pour la paix et la stabilité au Moyen Orient et pour le monde. Mais ça aurait des conséquences catastrophiques particulièrement pour l’Irak.

Il mérite de mentionner à cet égard le plan d’urgence récent du gouvernement irakien de traiter avec la crise potentielle où l’Iran fermerait le Détroit d’Ormuz qui arrêterait près de 80°/° des exportations de pétrole de l’Irak. Un comité au sein du Parlement a aussi appelé à des discussions sur le pipeline vers l’Arabie Saoudite qui a été fermé après l’invasion du Koweit en 1990.

10. Comment la position de l’ICP au sein du peuple irakien a développé et comment a été votre popularité dans la dernière décennie? et Pourquoi ?

Les communistes ont accru leur position dans le peuple malgré d’énormes challenges découlant des conditions extrêmement complexes et difficiles après la guerre et l’occupation de 2003. Il a eu aussi à faire face au lourd héritage des décades de la dictature fasciste. Et de la campagne anti-communiste sanglante qui avait pour but de liquider physiquement le parti. Les communistes irakiens sont cependant fiers des réussites qui ont été faites face aux énormes challenges et difficultés. Aujourd’hui des milliers de cellules, et des centaines de comités et des douzaines de bureaux et de sièges existent en long et en large dans le pays. Cela ne s’est pas passé sans grands sacrifices. Des douzaines de cadres et de membres du parti sont devenus des martyrs au cours des 9 dernières années. Et beaucoup de ces victimes ont fait l’objet de lâches assassinats et d’actes terroristes.

La politique du parti contre la guerre a été vindicative et a accru notre crédibilité parmi le peuple. En se confrontant aux politiques sectaires et au partage ethnique et sectaire du pouvoir, le Parti Communiste a incarné en politique et en pratique l’unité nationale de l’Irak. Quand il a participé au gouvernement en charge du Ministère de la Culture et plus tard du Ministère de la Science et de la Technologie il a fourni un exemple qui inspire d’intégrité et a porté haut les intérêts du pays plutôt que de poursuivre des gains politiques étroits. C’est la seule force politique qui n’a pas été entachée par la corruption dans le gouvernement, ni en dehors. Les Communistes cependant ont été décrits méritoirement par le peuple comme ceux qui ont «Les mains Propres».

La lutte constante du parti dans la défense des droits des femmes, des syndicats et des libertés et des droits de tous les citoyens sans distinction de leur ethnie ou de leur religion dans un Irak démocratique unifié et fédéral a gagné un grand respect et un grand prestige. Les résultats des élections de Mars 2010 ne reflètent pas la réelle influence du parti pour un certain nombre de raisons. Parmi ces facteurs les amendements anti-démocratiques de la loi électorale qui ont été introduits la veille des élections. Le résultat : 1400 000 votes ont été transférés aux grands blocs politiques c’est-à -dire l’équivalent de 40 sièges. Il y a eu aussi des violations flagrantes de la Commission Electorale basée sur le partage ethnique et sectaire du pouvoir. Un autre scandale c’est que les registres électoraux étaient fondés sur les coupons de ration alimentaire en l’absence d’un recensement public. Le ministre du commerce a révélé récemment que deux millions de faux coupons alimentaires ont été trouvés (être fabriqués).

Les partis politiques dominants ont utilisé les ressources de l’Etat et reçu d’une façon considérable de «l’argent politique» de leurs commanditaires régionaux en l’absence d’une loi réglementant les partis. Ils ont également recours à l’agitation sectaire dans les campagnes électorales et pendant les crises politiques pour mobiliser leurs partisans. En outre, ils ont profité de l’usage de nombreuses stations du satellite de télévision et des mass-médias qui se voient refuser au parti.

D’un autre côté plusieurs faiblesses ont été pointées come la fragmentation du camp démocratique et le manque d’une large unité. Le lancement récent du «Courant Démocratique» est un pas qui peut produire une potentielle alliance électorale et le développement de mouvement démocratique de masse. Nous ne nous faisons pas d’illusion sur les challenges qui nous attendent. Mettre fin au système de partage ethnique et sectaire du pouvoir et mener à son terme le changement démocratique désiré, dans l’intérêt du peuple irakien, demandent un changement du rapport des forces politiques et sociales. Cela n’arrivera pas du jour au lendemain, mais demande une lutte consistante et le développement du mouvement populaire de masse contre les politiques sectaires et dans la défense des droits démocratique.

Dans cette lutte, les communistes irakiens tirent leur confiance et leur optimisme de la résistance du peuple irakien et de leur désir enthousiaste de mener un avenir de mieux.

Meilleures salutations

Rafah

См. онлайн : Interview de Salam Ali, membre du comité central du PC Irakien

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