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LE FRONT DE GAUCHE…

sur le blog de Jean-Luc Mélanchon
Samedi 20 décembre 2008

Un texte de Jean-Luc Mélanchon qui dit clairement quel est son objectif, une nouvelle identité de gauche, qui affirme qu’une nouvelle identité communiste « n’est pas son affaire ».

Cela parait tout à fait normal venant de Jean-Luc Mélanchon, mais le plus intéressant est qu’il affirme qu’il partage l’analyse de la situation avec la direction du PCF…

donc, un texte à lire…


Le vote du Congrès communiste à propos du Front de Gauche aux élections européennes a été décisif.

On me dit que les communistes avaient déjà pris leur décision à ce sujet à l’occasion de leur Conseil national le 24 octobre dernier. Je le sais mieux que personne. Cette décision est passée inaperçue des commentateurs qui ne s’intéressent qu’à ce que la télé résume pour eux (alors un CN du PC à la télé, n’en parlons pas !). Mais nous, les PRS de l’époque et les amis de Dolez, nous étions tous très émus. Nous avions enfin la réponse à l’interpellation que mon livre « Enquête de gauche », notamment, avait lancée et que le texte de la Convention de PRS « La gauche d’après » avait résumé. Nous savions donc que si le congrès socialiste s’achevait dans la déroute que nous sentions déjà monter, une alternative était désormais possible. Cela ne préjugeait pas du résultat du Congrès socialiste. Mais ca lui donnait une autre place, plus relative.

Mais justement ! Parce que nous prenons les textes au sérieux et tout autant ceux qui les adoptent, nous savions qu’on ne pouvais pas préjuger non plus de ce que serait la conclusion du Congrès communiste sur ce point. Le débat des communistes se déploie à travers un espace qui va de la reconduite du cours traditionnel de l’alliance habituelle à gauche avec le PS et ses satellites radicaux et Verts à une affirmation identitaire radicale. Entre ses deux pôles il y a des espaces absolument communs et des points d’opposition totale.

En formulant sa stratégie des « Fronts » l’équipe de Marie Georges Buffet a mis en place une boite à outil accessible à chacune des composantes du débat communiste. Je n’idéalise pas du tout cette situation. Je la constate. J’en prends acte. Je pars d’elle. Je sais très bien que dans la vision des communistes chaque « front » dont il est question est un moment provisoire et circonscrit. Mon pari est qu’ils peuvent être davantage si le résultat est au rendez vous de la première étape.

Le bon résultat de la première étape serait que le vote des européennes confirment l’opposition des français à l’Europe libérale. Alors nous serions tous mis au pied du mur de nos responsabilités, non pas entre nous, mais devant le pays. Donc cela implique que la direction du PS soit battue dans les urnes par le Front de Gauche. Ce n’est ni une rancœur ni une règlement de compte que j’affiche là . Il s’agit de politique et d’analyse électorale. Il n’y a de majorité contre l’Europe libérale que si la direction du Ps est battue dans les urnes. C’est ce qu’a montré le vote du référendum de 2005.

Quand je dis qu’une victoire sur ce terrain pourrait produire davantage que ce que l’on peut imaginer ou discuter à cette heure, je n’exclu rien. Je veux dire que le Front de gauche peut devenir peut-être un Front durable dans le temps, avec tous les développements que cela peut contenir. Mais je suis certain que rien n’est seulement imaginable sans franchir correctement la première étape, la première fois, le premier Front.

Si je me laisse embarquer dans des constructions idéales, « un grand parti commun tout de suite » ,des exigences maximales, « un programme global sur l’Europe », rien ne commencera jamais. Et donc il n’y aura rien à construire que des phrases. C’est pourquoi je regrette tant de n’avoir pu rencontrer André Gérin, comme je lui en ai fait de nombreuses demandes avant le congrès communiste. Je voudrai qu’il comprenne exactement à quoi il a faire avec le PG, plutôt que d’en rester à Â l’appréciation erronée dont il part pour faire son analyse de la situation.

Ce dirigeant communiste se trompe au sujet de la ligne que porte le Parti de Gauche. Premièrement nous ne sommes pas en train de construire un « PS bis ». Certes, nous en sortons pour beaucoup d’entre nous. Mais nous en sortons…Et le Parti de gauche intègre d’ores et déjà bien d’autres cultures de gauche. Deuxièmement notre but n’est pas de fusionner nos partis respectifs. Nous croyons nous, comme à une ligne de départ, à la nécessité de créer une nouvelle identité de gauche qui n’est pas seulement la juxtaposition des anciennes. Nous comprenons que André Gérin et ses amis veuillent de leur côté prolonger et actualiser l’identité communiste. Ce n’est pas notre affaire. Je veux dire que nous n’avons pas d’intervention dans ce débat.

Donc, il peut lui aussi admettre que nous soyons attachés l’idée de cette nouvelle identité de gauche autant que lui à la sienne. Troisièmement, le but du Parti de gauche ne peut pas être de prendre au PC je ne sais quoi de son influence. André Gérin pense-t-il que nous ne sommes pas au courant des la situation réelle des partis de gauche aujourd’hui, en général et dans l’autre gauche en particulier ?

Nous avons un diagnostic commun à ce sujet avec la direction du PC. Nous avons besoin d’une dynamique commune pour aller, chacun sous ses drapeaux et à sa façon, à la conquête de la confiance et de l’entrée en action des désabusés, désorientés, désemparés.

Le temps des patrimoines électoraux est terminé. Le PS ne va pas tarder à s’en rendre compte. La masse des français ne sais de quel côté se tourner pour faire face à la crise. Dans cette démarche il est vital d’être chacun soi-même. Et de ne pas se raconter d’histoires à dormir sur de prétendus batailles d’influence entre des forces qui mourraient d’isolement, de divisions et d’impuissance si elles étaient incapables de proposer autre chose qu’elles mêmes aux français..

Voir en ligne : MERCI, LES GRECS !

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