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La liste alternative au congrès filtrée par la direction

Lettre d’André Gerin à Marie-George Buffet
Miércoles 29 de marzo de 2006

Chère Marie-George,

Epilogue de notre congrès, la direction que tu animes vient d’évincer près de 100 communistes de la liste alternative que j’ai conduite. Dois-je rappeler que cette liste a été présentée conformément aux statuts adoptés à ce même congrès.

La lettre de Brigitte Dionnet qui nous informe de cette éviction massive ne donne aucune explication. Par téléphone, Michel Laurent invoque l’application - rétroactive - des nouveaux statuts. Je ne peux que redire ce que je t’ai écrit hier : Cette sélection est débile au regard des noms incriminés, ces méthodes s’inspirent des pires de notre histoire.

Sous réserve d’un inventaire plus complet, la liste des évincés comprend au moins quatre délégués au congrès, cinq membres du conseil départemental du Rhône, le secrétaire de la section de Douai, le secrétaire de la section de Vénissieux, militant syndical chez Bosch qui a conduit la lutte contre l’augmentation du temps de travail l’an dernier. L’élimination pour des raisons administratives et bureaucratiques de camarades qui ne te suivent pas droits comme des «I» ne peut que transformer le PCF en appareil stérile, à l’opposé d’un parti populaire qui est sa marque de fabrique.

Devrions-nous faire appel à un huissier de justice ou engager des poursuites judiciaires pour nous rétablir dans nos droits et contester les membres du conseil national qui ne sont pas en règle avec les nouveaux statuts pour leurs cotisations de janvier, février, mars ?

La politique consistant à exiler de leur parti des communistes en désaccord avec la direction se poursuit donc avec une acuité accrue. Cela pose un problème politique majeur dès lors que nous avons décidé de mener la bataille pour la reconquête de notre parti de façon démocratique. Je veux donc te dire de la façon la plus nette que je considère comme membres de fait du PCF, en exil pour beaucoup, tous ceux qui s’en revendiquent et s’en revendiqueront.

J’ai pris bonne note des conditions dans lesquelles ces communistes pourront désormais, avec les nouveaux statuts, participer aux instances statutaires de leur parti. Nous avons choisi la voie politique, calme et déterminée pour affirmer notre fierté d’être communistes, notre volonté de remettre le PCF sur les rails de la lutte des classes, notre colère et notre espoir. Nous ne dérogerons pas à cette ligne de conduite.

L’organisation du congrès a été de bout en bout ficelée. Il n’est pas inutile d’en rappeler les étapes :

  • Validation des textes alternatifs en dehors des délais décidés par le conseil national,
  • Refus d’organiser des débats sur les textes et mutisme de la direction sur les enjeux de la consultation,
  • Fraude massive lors des votes, début février, sanctionnée par la justice pour ce qui concerne la Somme,
  • Pendant le congrès même : lancement du vote sur les listes pour le conseil national avant la fin de l’impression du bulletin de la liste alternative qui n’a été distribué qu’avec parcimonie. Je sais que tu as reçu du courrier à ce propos,
  • Campagne de dénigrement de candidats de la liste alternative.

Cela me renforce dans ma détermination à lutter pour que le Parti communiste français soit mieux que jamais un parti populaire à l’image de notre société. C’est bien l’avenir du PCF qui se joue au lendemain de ce congrès.

Concernant l’élection du conseil national, partant du fait que l’opposition représente entre un quart et un tiers des membres du parti qui ont voté sur les textes, je te demande expressément de valider tous nos camarades qui ont été démocratiquement élus par le congrès.

Pour conclure, je veux te dire que «fier d’être communiste», je suis également fier d’avoir été élu membre du conseil national de mon parti.

Reçois, chère Marie-George, mes fraternelles salutations.

André GERIN

PS : Prévenu tardivement de la réunion du conseil national vendredi, je ne pourrai pas m’y rendre. Merci de m’excuser auprès des camarades.

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