Communiqué de presse de la CGT
Le gouvernement fait le choix de tuer EDF !
Ce jeudi 13 janvier, à la télévision, la Ministre de l’Ecologie et de la Transition écologique faisait l’apologie du libéralisme dans cette phrase incroyable : « Nous allons demander à EDF d’augmenter le volume d’électricité bon marché qu’ils vendent à leurs concurrents ». Confirmé par un communiqué qui ne prend pas la peine de citer EDF, le ministère de Madame POMPILI a annoncé que le volume de l’ARENh (Part de production nucléaire réservée aux fournisseurs concurrents) est relevé à 120TWh pour quelques euros de plus. C’est une nouvelle étape de la spoliation d’EDF au profit de la concurrence puisque désormais c’est 40% de la production nucléaire d’électricité qui doit être bradée - en solde permanente - à la concurrence ! Les salariés d’EDF apprécieront de travailler et produire 40% de l’électricité pour contribuer aux dividendes de leurs concurrents et implicitement tuer leur propre entreprise tout comme le service public de l’électricité.
Cette mesure insensée et illusoire pour maitriser sur le long terme la flambée des prix structurelle - le marché n’ayant pas incité « la concurrence » à construire massivement les moyens de production - va amputer les comptes d’EDF de près de 8Md€. En effet, alors que les positions d’EDF sur les marchés sont fermées, on va obliger l’opérateur de service public à aller acheter à des prix stratosphériques (à plus de 300€/MWh) une marchandise qu’il revendra à 46,2€. D’ailleurs en a-t-il le droit ?
Cette parade catastrophique renforce l’existence du marché qui est pourtant la cause de l’explosion des factures imposée aux usagers !
Dans le même temps, le gouvernement demande également à l’électricien de racheter GE Steam pour gommer la boulette de l’actuel Président de la République, alors Ministre de l’Economie du gouvernement précédent, qui avait bradé un savoir-faire industriel français unique perdant ainsi l’indépendance énergétique nucléaire.
D’un outil opérationnel public au service de l’intérêt général pour appliquer les politiques énergétiques et mener une politique industrielle, EDF est maintenant un outil financier pour corriger les effets néfastes du système capitaliste devenu fou et jouant avec ce bien de première nécessité contre les citoyens.
L’électricité demande une planification des investissements sur le long terme car nos outils de production vieillissent. Des fermetures politiques sont imposées (Fessenheim, Gardanne, Lucy, Cordemais, … ) sans que les remplacements ou reconversions soient engagés sereinement avec continuité et effets de palier nécessaires à la maitrise économique, technique et de maintenance. Aujourd’hui le parc de production français n’a plus aucune marge, nous vivons d’importations.
Pourtant, tout découle d’un calcul du tarif règlementé « par empilement » imaginé par la CRE qui a participé à la mise en place de l’ARENh. Ce calcul aboutit à une augmentation en février 2022 de plus de 35%. L’abaissement des taxes demandé depuis des années par la FNME-CGT y suffirait à peine et pourtant cet abaissement a été réduit à un strict minimum, la TVA n’étant pas remise en cause.
La FNME-CGT considère que la CRE qui est composée majoritairement de membres aux parcours « très privés » (principalement réalisés chez les fournisseurs alternatifs) est dangereuse car elle est devenue la meilleure représentante de la Direction Générale de la Concurrence de l’Union Européenne. Bruxelles refuse d’admettre que le marché est un échec, voir un danger, et que l’augmentation inéluctable des prix met à mal les objectifs de la nécessaire transition énergétique pour tous mais aussi des innovations indispensables à cette transition (production d’hydrogène par exemple).
Que ce soit pour les citoyens ou pour les industriels, ce système de fonctionne pas.
La FNME-CGT