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Windhager : reprise de l’usine VENINOV

Les engagements seront-ils tenus ? question de confiance posée au PDG

Vendredi 28 décembre 2012 — Dernier ajout dimanche 9 août 2020

Au Président directeur général de la société WINDHAGER, M. Johann Windhager,

M. le Président Directeur Général,

Vous avez déposé un projet industriel et social le 31 janvier 2012. Il concernait la relance industrielle du site de Vénissieux VENINOV, votre objectif principal étant d’obtenir la marque prestigieuse VENILIA VENINOV.

Le 4 mai 2012, le tribunal de commerce de Nanterre a validé ce projet ainsi que vos demandes à travers la publication de trois ordonnances. La reprise de l’activité fin septembre - début octobre et l’hypothèse de 40 à 50 embauches des ex-salariés VENINOV étaient les conditions sine qua non à remplir.

Or, depuis sept mois, rien n’a été fait pour entretenir, maintenir, préparer les machines en vue d’un éventuel redémarrage d’autant que la date de salon Heintextil qui se tient à Frankfort courant janvier, est connue depuis longtemps.

M. Eric Kurtz, directeur général de Windhager France, nous explique que : « les ex-VENINOV ont mis la charrue avant les bœufs ». Comment peut-il affirmer cela quand absolument rien n’a été fait pour permettre le redémarrage des machines.

Nous sommes témoins d’une situation de laisser-faire, de pourrissement, qui perdure encore aujourd’hui.

M. Kurtz rajoute que VENINOV aurait 30 ans de retard et qu’il faudrait engager une rénovation coûteuse ; il évoque aussi 12 millions d’euros d’investissement. On se demande pourquoi avoir voulu s’approprier ce site industriel car, si l’on entend bien les propos de M. Kurtz, vous auriez récupéré un canard boiteux.

Le plus troublant dans les propos de M. Kurtz, ce sont ses allégations qui n’ont qu’un seul but, celui de dénigrer cette entreprise. Car, à ma connaissance, jamais aucun audit n’a été réalisé. Par ailleurs, chacun sait qu’en matière d’investissement, les autorités, via le Préfet de Région Jean-François Carenco, ont toujours affirmé que l’Etat s’engagerait dans le cadre d’une relance de l’investissement pour l’usine de Vénissieux. Le Préfet est même prêt à mobiliser la caisse des dépôts et consignations, le fonds stratégique d’investissement, la banque OSEO et des financements dans l’aide à la création d’emplois en CDI.

Je suis choqué de ce discrédit à l’emporte-pièce. Brandir le coût d’une rénovation repose sur quel diagnostic ? Oublier l’engagement financier des pouvoirs publics ne peut pas être dû à une négligence ! Comment expliquer que nous ayons perdu sept mois ?

Je veux signifier à M. Eric Kurtz que rien n’a été fait ni mis en œuvre pour la maintenance et le redémarrage du site de Vénissieux. Ce ne sont absolument pas les salariés qui mettent la charrue avant les bœufs ! Pour eux, ils n’ont vu ni charrue, ni bœufs, ni mobilisation mais par contre ils ont plutôt eu le sentiment d’être abandonnés.

Vous avancez que les salariés auraient des demandes inconsidérées. En aucune manière je n’accepterais cette sorte de chantage. Je comprends totalement leur impatience à retrouver un emploi et c’est tout à leur honneur.

De plus, M. Eric Kurtz confirme et je le cite : « l’usine de Boekelo sur laquelle nous comptons pour le volet production de notre projet » et de rajouter que les salariés seraient hostiles au partenariat hollandais, ce qui est fort de café !

Les salariés de VENINOV font preuve d’énormément de patience dans une grande intégrité, cela, je veux le souligner avec force car ils demandent, ainsi que les pouvoirs publics, le respect d’une décision de justice française.

Comment ne pas comprendre aujourd’hui leur mécontentement et leur colère ? Ils ont le sentiment d’avoir été trompés et que se met en œuvre un projet fondamentalement différent du projet initial. Il a d’ailleurs a été évoqué à travers les propos de M. Eric Kurtz lorsqu’il parle d’un « projet bis ».

Si nous suivons ce raisonnement, la production industrielle de Vénissieux serait purement abandonnée, l’usine serait reconvertie en un lieu logistique à destination de la France et l’Europe du Sud.

En ma qualité de député-maire honoraire de Vénissieux, je suis directement impliqué depuis deux longues années aux côtés des VENINOV. Je remets en cause ce changement de stratégie et d’orientation. Nous avons eu de nombreux échanges avec vous-même et les représentants de votre groupe, directement ou indirectement : en mars 2011 en préfecture du Rhône, en février 2012 sur le site de VENINOV, nous avons échangé des courriers et avons eu de nombreux contacts téléphoniques avec M. Gretillat.

C’est pourquoi je veux vous confirmer la volonté ferme des salariés, de la ville de Vénissieux et des pouvoirs publics, de tout faire pour que cette usine, qui possède un label de production référent en Europe et dans le monde, redémarre. Cette production made in France est partie intégrante du patrimoine de notre pays.

C’est en coopération intelligente que nous voulons poursuivre. C’est tout le sens des actions que nous avons engagées. Avec Windhager, nous avons construit un contrat de confiance qui a abouti au projet de reprise de l’usine Veninov à Vénissieux.

Je vous pose donc la question de confiance

Votre groupe a-t-il toujours la volonté de respecter l’esprit de votre projet tel que vous l’aviez proposé, élaboré et défendu devant le liquidateur et le juge commissaire du tribunal de Nanterre ?

Telle est, M. Le Président Directeur Général, la question qui reste en suspens à laquelle nous attendons une réponse dans les 15 jours qui viennent.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président Directeur Général, l’expression de mes salutations les meilleures.

André GERIN, Député-Maire honoraire de Vénissieux

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