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33e CONGRES DU PCF

Ne pas rater le rendez-vous des classes populaires

Intervention de André Gerin
Samedi 25 mars 2006 — Dernier ajout dimanche 21 mai 2006

De Villepin a choisi une posture de classe. Le mouvement anti-CPE a une portée politique. Ces enfants seront peut-être nos héritiers.

Les forces de désagrégation sociale sont des forces inouïes d’un système politique qui sert la roue de la fortune (le CAC 40), qui méprise les milieux populaires. Avec le CPE, une jeunesse sacrifiée comme variable d’ajustement de la gestion du capital. Il y a des germes de guerre civile (novembre 2005).

Ces fractures se repèrent dans les urnes et hors des urnes, fractures sociales, politiques, républicaines, ethniques. Le Front national est devenu le premier parti ouvrier de France, captant la désespérance, l’abandon de la question nationale. Où est notre projet communiste pour redevenir le parti du monde du travail, pour porter l’exigence d’une perspective politique, donner de la voix de notre peuple, retrouver notre fonction tribunitienne ?

Pas dans la base commune faite de confusion, de dilution, d’abandon de l’identité communiste (qu’illustre le parti de gauche européen). On nous propose un rassemblement en trompe l’œil, dans une recomposition politique de sommet du microcosme parisien.

Osons construire un mouvement puissant et majoritaire, un rassemblement de type "Front populaire" pour combattre la droite et l’extrême droite. Une union dans les luttes.

On ne battra pas la droite au premier tour de l’élection présidentielle, sans battre le Front national, sans reconquérir une à une les voix populaires détournées par le FN pour cause d’abandon de la gauche. Un scénario semblable à celui du 21 avril 2002, en pire, est possible en 2007.

Sortons du marais des tergiversations qui privent le mouvement populaire et laissent la porte ouverte à ceux qui pensent que le PCF, en tant que parti, est dépassé.

Se priver d’un candidat PCF aux présidentielles, penser qu’il faudrait un candidat unique de la gauche, c’est Bingo pour le Font national. Ce serait faire preuve d’une étroitesse suicidaire.

L’expérience historique montre que la gauche ne gagne que dans l’expression de sa diversité.

Partons à la reconquête des banlieues populaires qui s’abstiennent, des non-inscrits sur les listes électorales, réduisons le fossé et regagnons la base sociale, l’électorat des quartiers, ce nouveau prolétariat de fils et de filles français, enfants de l’immigration. Peut-on le faire sans une candidature présentée par le Parti communiste français ? Je crains que ce nouveau rassemblement soit une imposture, un aveuglement pour des petits calculs à court terme.

Ne ratons pas ce rendez-vous avec les enfants des cités, ces enfants appartenant aux classes populaires, ayant grandis dans un contexte de déclin économique. Nous avons payé cher la facture aux municipales et aux dernières présidentielles. C’est le sens de l’appel lancé par les 15 millions de Non le 29 mai. Notre candidature présentée par le PCF doit marquer la rupture avec le capitalisme jusqu’au bout.

Battre l’extrême droite, faire reculer l’abstention sont les conditions d’un rassemblement géant, un Front populaire du XXIe siècle. Pour le parti communiste, c’est peut-être une traversée du désert, Oui, je préfère la traversée du désert au lieu de s’effacer et d’avoir un programme à l’eau tiède, ce qui favorisera le vote utile au parti socialiste. Pour préserver l’avenir, oui le parti communiste a plus que jamais son utilité, son identité à faire valoir, comme l’ont prouvé les Régionales Nord - Pas-de-Calais, Picardie et Auvergne.

Avec François Mitterrand, Lionel Jospin, le parti socialiste a rompu avec le socialisme dès 1983.

Avec ce congrès, où est la rupture avec le capitalisme ? C’est le clair-obscur. Cette confusion, cette dilution peut être mortifère pour l’avenir du PCF. Arrêtons de louvoyer, décidons le principe d’une candidature du PCF, organisons un débat national : appel des candidatures, consultations au grand jour des communistes pour trancher.

Je ne voudrais pas que l’on se tire une balle dans le pied.

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