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Notre contribution à la préparation du Congrès extraordinaire

Lundi 7 mai 2018 — Dernier ajout mercredi 9 mai 2018

Les communistes de Vénissieux partagent la colère et l’inquiétude de très nombreux militants qui ont conduit à convoquer un congrès extraordinaire. En effet, les élections présidentielles et législatives signaient un nouvel affaiblissement de notre influence et de notre visibilité nationale. Avec l’élection de Macron, le capital créait les conditions d’un nouveau recul social et démocratique au service de sa domination.

Le congrès doit permettre aux communistes d’analyser les raisons de la situation du parti, l’état de la société française et du monde et de prendre les premières décisions permettant la reconquête de notre influence et le renforcement de notre organisation. La base commune doit être présentée au Conseil national de notre parti début juin. A ce jour, le déroulement du débat n’indique pas qu’elle soit en capacité de rassembler les communistes et d’ouvrir la discussion nous permettant de sortir de l’impasse dans laquelle nous sommes depuis maintenant plusieurs années. Pire, nous voyons sur les élections européennes se reproduire les procédés qui ont conduit à notre effacement au moment des présidentielles. Nous choisissons donc de donner notre opinion sur ce qui ne peut plus durer au PCF, sur ce qui doit changer, et sur les débats qu’ilnous semblent nécessaires d’ouvrir.

La situation politique et sociale dans notre pays est évidemment marquée par la victoire d’Emmanuel Macron aux élections présidentielles et de sa majorité aux élections législatives. Le président et le gouvernement ont lancé une attaque généralisée contre ce qui reste des acquis sociaux et démocratiques issus du CNR et 1968, en même temps qu’ils ont entraîné la France dans une escalade guerrière injustifiée et inutile en Syrie.La colère et la volonté de mettre en échec ce gouvernement grandit. Les frappes contre la Syrie n’ont pas convaincu l’opinion.

Ce qui serait vraiment extraordinaire, c’est que ce congrès permette d’aller vers une construction collective et ouverte prenant en compte les débats et les réflexions en cours, de dépasser le concept de majorité et de minorité, de créer les conditions de la reconstruction d’un grand parti communiste à la hauteur du défi d’un capitalisme mondialisé en crise historique.

Le bilan stratégique

L’exigence d’un bilan approfondi est largement partagé par les communistes. Ce bilan est la condition essentielle d’un congrès utile et constructif. Pour éviter de se limiter aux questions électorales, nous proposons de partir du 30éme congrès de Martigues. En effet, à la fin des années 90, les communistes ont été confrontés à la défaite des pays socialistes, résumée dans l’expression « la chute du mur de Berlin ». La criminalisation du communisme a alors atteint son apogée. Dans ces conditions difficiles, le PCF a cherché à élaborer des réponses qui le différenciaient de l’expérience du socialisme, réponses significatives d’une rupture avec l’histoire communiste du 20e siècle. L’essentiel de nos choix électoraux et organisationnels découlent des choix stratégiques faits au 30 ème congrès. Presque 20 ans après, ce congrès extraordinaire doit permettre aux communistes d’évaluer les choix stratégiques pris au 30e congrès, les différentes expérimentations, les transformations du PCF, les choix électoraux, le travail de la direction, cela au regard de l’influence présente du PCF dans la société française et de l’état de notre organisation. Il nous appartiendra alors de décider si nous sommes en difficulté parce que nous n’avons pas bien mis en œuvre notre stratégie et les décisions essentielles qui en ont découlé ou si ce sont cette stratégie et ces décisions qui nous ont mis en difficulté et nous ont empêchés d’ouvrir une alternative révolutionnaire en France ces 20 dernières années. Dans ce cas, il faudrait en changer clairement.

La référence au marxisme

Le besoin d’analyser plus précisément la société française et l’état du monde s’exprime très largement dans le PCF. Cette exigence concerne particulièrement le monde du travail, les mouvements sociaux, la situation des femmes, les rapports de force internationaux, les mouvements migratoires notre appréciation sur les pays dirigés par des communistes qui se réfèrent aujourd’hui au socialisme comme la Chine, le Viet-Nam, Cuba. C’est en 1979 que notre parti a décidé de renoncer au marxisme-léninisme pour « une vue plus évolutive et plus active sur les problèmes du socialisme scientifique qui a conduit, tout en soulignant l’apport premier, essentiel de Marx et Engels, les développements considérables de Lénine, à renoncer à la formule marxisme-léninisme. Non pas pour atténuer le rôle immense des grands révolutionnaires qui ont élaboré les fondements de notre théorie, mais pour bien en souligner le caractère vivant, en développement »Il ne reste de ces affirmations aujourd’hui qu’une très grande difficulté à penser le monde, la société et leurs contradictions et à résister aux apparences et idées dominantes.

C’est pourquoi nous proposons que le prochain congrès décide de faire de la théorie marxiste la référence philosophique du PCF . Nous considérons par ailleurs que le débat doit s’engager sur l’apport toujours actuel du léninisme à la théorie et l’action révolutionnaires.

Des décisions immédiates pour permettre la visibilité et l’identification du PCF, rompre avec l’effacement

Depuis plusieurs années maintenant, notre direction théorise la nécessité de notre effacement pour permettre le rassemblement. Nous constatons aujourd’hui que nous sommes quasiment invisibles du paysage politique national sans que pour autant le rassemblement n’ait progressé. Les formes anciennes d’union de la gauche sont obsolètes et chercher à reproduire ce qui a échoué et déçu tant de fois, c’est se condamner à disparaître !Nous proposons donc d ’opérer un virage stratégique et de faire du renforcement du PCF une condition de l’unité populaire et politique.

Nous proposons de mener de grandes batailles en phase avec les aspirations sur le logement, la santé et la sécurité sociale, les services publics, dont bien entendu le rail et la SCNF, les retraites avec la colère qui monte chez les retraités, les nationalisations des grands secteurs industriels, énergétiques et financiers pour les soustraire aux capitalistes et permettre l’autogestion par les salariés. Faisons réapparaitre les enjeux de classes derrière les réformes et donc notre place résolue comme force politique du monde du travail contre ceux qui ne vivent que du travail des autres. Le principe d’une liste aux élections européennes présentée et conduite par le PCF dans un esprit d’ouverture doit être mise en débat et décidée au Congrès. Notre programme doit au minimum affirmer le refus d’appliquer les traités européens,bataille à mener et gagner dans chaque pays.

De même, nous devons tout de suite créer les conditions d’une candidature communiste à la présidentielle pour ne pas reproduire la situation de 2012 et 2017 où le choix de soutenir Jean-Luc Mélenchon conduit à notre effacement national.

Nous devons mettre en débat une candidature portée par le PCF en 2022 dès maintenant et prendre les décisions nécessaires pour la préparer. Au plan international, le PCF doit renouer avec les partis communistes et mener une grande bataille pour la paix et la sortie de l’OTAN. Le combat pour la paix est dans l’ADN du PCF depuis sa création.

Ces trois questions ’bilan stratégique, marxisme,visibilité et identification" nous semblent essentielles aujourd’hui pour ouvrir une issue révolutionnaire .

Au delà , sur la base du bilan stratégique, la réflexion doit d’engager au PCF sur les thèmes qui font débat .

Nous en citons quelques uns : définition de la classe ouvrière aujourd’hui, , conquête du pouvoir, rôle de l’état pour permettre les grandes transformations sociales et démocratiques nécessaires, l’Union européenne, notre programme pour transformer le réel, le socialisme au passé et au présent, une direction nationale en prise avec les réalités sociales.

Beaucoup de camarades aspirent à l’unité du PCF. Notre section a participé à plusieurs reprises à l’élaboration et la popularisation de textes alternatifs. Nous n’avons pour autant jamais manqué au PCF et nous pensons que la bataille que nous menons dans une ville comme Vénissieux, militants et élus, est déterminante pour l’existence et le rayonnement du Parti communiste. Si la base commune s’élabore dans un esprit nouveau d’ouverture et débat sans tabou ni cadre figé préétabli, nous saurons saisir cette chance pour le PCF. Mais si la voie était tracée d’avance pour poursuivre et amplifier ce qui depuis 20 ans ne nous a pas permis de progresser, nous ne renoncerons pas à faire vivre nos idées dans le débat parce que l’avenir du PCF en dépend.

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