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Oui, agir contre l’intégrisme

Je ne pensais pas que la France pouvait être une base arrière ou un levier du fascisme…
Samedi 20 mars 2010

Il y a des phrases qui font choc

Je ne pensais pas que la France pouvait être une base arrière ou un levier du fascisme. J’ai quitté l’Algérie parce que les islamistes ont pourri ce pays et gâché notre vie. Je ne pensais pas les retrouver ici en France. Je ne les laisserai pas pourrir le pays de mes enfants et gâcher leur vie. Ceux qui refusent le terrorisme et le totalitarisme doivent enfin se manifester.

Bien sûr, le choc n’est pas la réflexion, et n’épuise évidemment pas le sujet. Mais j’espère qu’il peut faire réfléchir tous ceux qui, au nom du marxisme et des luttes de classes, refusent de tenir compte de la réalité de la présence organisée de l’intégrisme et de ses conséquences sur les conditions de l’unité du peuple.

Les communistes « conséquents » doivent tirer les leçons de ce réel que beaucoup ne veulent pas voir… que ce soit sur la question de la Burqa, du communautarisme, ou de la nécessaire place de l’islam dans la société. Et que les réflexes politiquement correct cèderont devant la prise en compte du réel.


Dans l’espace culturel de leur ville, les fidèles de la mosquée de Drancy fêtaient, en famille, le 8 mars, le Mawlid : la naissance du prophète Mahomet. Au même moment, des islamistes, salafistes professionnels, intégristes opportunistes ou apprentis fascistes, se sont introduits dans la mosquée ; ils ont proféré des insultes et des menaces, agressé plusieurs fidèles, trois ont déposé plainte, dont le muezzin : celui qui appelle à la prière et qui la dirige parfois. N’en déplaise au procureur qui a dit à la presse que le muezzin avait eu un malaise à cause de son diabète, et malgré les menaces, malgré les risques, cet homme a déposé plainte, même si celle-ci est, peut-être, classée sans suite. C’est le processus d’intimidation et de « terrorisme moral » qui a de la suite dans les idées.

Le jeudi 11 mars, les fidèles de la mosquée et les élèves de l’école se sont rassemblés devant la préfecture de Bobigny pour demander l’action de la République et l’intervention des pouvoirs publics afin de rétablir l’ordre et la sérénité au sein de leur mosquée, et garantir la sécurité des 450 enfants de leur école. Mais aucun fidèle, aucun représentant musulman n’a été reçu pour cause de campagne électorale. Celle-là même qui a été le prétexte à un déferlement de propos racistes contre les musulmans. Un fidèle a déclaré : « Nous avons reçu le préfet à plusieurs reprises à la mosquée, nous l’avons accueilli à l’intérieur même de la salle de prière, et quand nous avons besoin de lui, il nous abandonne dans le froid et dans la peur. »

J’ai vu le député et maire de Drancy supplier l’Etat d’intervenir pour protéger ses citoyens. Hallucinant. Je ne pensais pas que démocratie pouvait rimer avec impuissance. Je ne pensais pas qu’un représentant de notre nation pouvait se sentir seul face à une secte islamiste politicienne qui a ensanglanté plusieurs pays musulmans ou occidentaux. Alors, ce vendredi 12 mars, la bande de l’émir Abdelhakim Sifrioui a de nouveau déferlé. La mosquée a été barricadée et une quinzaine de fidèles, dont des femmes, ont formé une barrière de sécurité pour empêcher les émeutiers de profaner de nouveau la mosquée.

Nous avons été insultés, bousculés, menacés… mais nous avons résisté. Mais nous avons tous été filmés, et maintenant, nous sommes tous cloués au pilori d’Internet comme ennemis de l’islam. C’est cet « affichage de visages » qui terrifie les fidèles. Toute agression contre l’un de ces fidèles engagera la responsabilité de l’Etat.

Devant les forces de l’ordre, sur le parking d’un centre commercial, Sifrioui a éructé un prêche, puis a dirigé une prière, puis a escaladé sa fourgonnette pour insulter les musulmans traîtres et la France raciste. Puis il a entonné le refrain morbide du Front islamique du salut (FIS), ce mot d’ordre qui a précipité l’Algérie dans une guerre civile de plus de 300 000 morts : « Avec ça, nous vivons. Pour ça, nous allons mourir. Pour ça, nous faisons le djihad. Avec ça, nous rencontrerons Allah. » Aveuglant.

Je ne pensais pas que la France pouvait être une base arrière ou un levier du fascisme. J’ai quitté l’Algérie parce que les islamistes ont pourri ce pays et gâché notre vie. Je ne pensais pas les retrouver ici en France. Je ne les laisserai pas pourrir le pays de mes enfants et gâcher leur vie. Ceux qui refusent le terrorisme et le totalitarisme doivent enfin se manifester.

Ceux qui misent sur le pourrissement à Drancy pour étouffer une nouvelle voix musulmane ou stigmatiser l’ensemble des musulmans font un mauvais calcul. Le fascisme se nourrit du pourrissement. Laisser le groupuscule Sifrioui endoctriner et embrigader en toute liberté est une attitude munichoise. Cette bande est en train de hisser son étendard et de tisser son réseau.

N’oublions pas ce qui s’est passé en Grande-Bretagne il y a quelques années. Islamistes, activistes et terroristes s’y mélangeaient sous le nez flegmatique ou grâce à la tolérance énigmatique du gouvernement britannique, qui semblait ne pas sentir l’odeur de la poudre. Des groupes terroristes avaient pignon sur rue dans la capitale anglaise. Pendant plus d’une décennie, Londres a été un bastion du fondamentalisme, un étendard de la guerre et une base arrière pour la promotion, le recrutement et le financement du terrorisme.

Il a fallu attendre les attentats de Londres (56 morts et plus de 700 blessés) pour que cesse cette impunité, pour que les imams de la haine soient arrêtés, pour que quelques organisations terroristes soient dissoutes, pour qu’une partie de leurs comptes soient gelés, pour que quelques mosquées infiltrées soient surveillées… Mais une fois qu’on a permis l’éclosion et la dissémination de la haine terroriste, il ne suffit plus de décapiter les cellules, de désinfecter les comptes ou d’aseptiser les mosquées : le terreau peut se trouver n’importe où, même en prison, et il n’y a que les imams qui puissent stériliser la propagande islamiste, assécher la fertilisation de l’extrémisme et extirper la tentation du terrorisme.

Farid Hannache, conseiller d’Hassen Chalghoumi, imam de la mosquée de Drancy (Seine-Saint-Denis).

Voir en ligne : article de Farid Hannche dans le monde du 18 mars

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