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Oui au salaire socialisé, libéré de l’accumulation capitaliste.

le revenu d’existence est un piège !
Lundi 5 mai 2008

Certains proposent pour dépasser la domination du capital sur le travail, de créer un « revenu d’existence », accordé à tout être humain sans contrepartie. Il viendrait « libérer » les prolétaires de la soumission au capital en les rendant plus « libres » dans leur rapport de forces avec les patrons.

La question est (surtout si ce revenu n’est pas au niveau du RMI, donc de la misère) : d’où vient l’argent… De fait, ce serait l’état qui accorde et finance ce revenu d’existence. Mais l’essentiel des ressources de l’état proviennent des impôts directs ou indirects qui pèsent d’abord sur les salariés. Ainsi le revenu d’existence serait une forme de répartition entre salariés de la part des richesses produites consacrée au salaire.

Est-ce que cela pèserait sur les rapports de forces pour déterminer le partage entre profits et salaires dans l’entreprise ? On peut en douter… l’invention de l’impôt négatif, du RMI, du RSA.. n’a en rien pesé sur les entreprises qui en redemandent au contraire. Et c’est la colère populaire qui fait redémarrer les luttes pour les salaires… de ceux qui en ont un !

A l’opposé, avec les retraites, les indemnités maladie, le conseil national de la résistance a ouvert depuis 1945 un espace de libération du travail par un salaire socialisé. On peut « toucher du salaire sans travailler ». Ce n’est pas de la solidarité prélevée sur l’impôt, mais bien du salaire prélevé sur les richesses produites ! A court terme, cela représente un rééquilibrage du partage entre salaires et profits dans le capitalisme, et comme en 1968, cela peut donc être récupéré par le capital. Mais, au-delà , il s’agit de libérer de la logique de l’accumulation la part la plus grande possible des richesses produites, d’ou l’importance de la gestion de la SECU par les salariés le plus directement possible !

Plutôt que de parler de revenu d’existence, il faut donc proposer une généralisation du salaire, depuis le salaire étudiant jusqu’à la retraite, salaire financé par les cotisations des entreprises en fonction de la richesse produite, richesse répartie ainsi directement et « libérée » de la spéculation financière.

Non seulement, il ne faut pas dire « un revenu pour tous », mais il faut réclamer « un salaire pour tous » ! et un bon salaire de surcroit..

  • salaire étudiant à partir de 18 ans au niveau du SMIC
  • SMIC à 1500€ net tout de suite
  • suppression du RMI, et RSA et maintien sans limitations d’une indemnité chômage non décroissante et avec un minimum garanti au SMIC

Vos réactions

  • Astrée 14 août 2008 11:38

    Juste une petite remarque : le DG d’une boîte, c’est aussi un salarié ;) pourtant il gagne 50 briques minimum par mois…Donc le mot « salarié », ce n’est pas une classe, c’est un statut professionnel. Pourquoi ne pas revenir à l’antagonisme prolétariat/(ceux qui sont obligé de vendre leur force de travail car ils ne possèdent rien d’autre pour vivre, ceux qui ne tirent pas une rémunération suffisante de leur travail pour accumuler un capital) classe dominante (en englobant rentiers, cadres supérieurs, directeurs d’entreprises, grand patronat). Ne pas oublier les chômeurs qui sont privés d’emplois, donc des travailleurs avant toute chose. Tout ce que je dis est bien sûr à creuser… Mais ce sont des pistes de reflexion, à travailler :)

    • d’accord pour ne pas mélanger salariat et classe.. même si ta perception du DG est sans doute trop simple… beaucoup de directeur sont effectivement salariés et même si on parle beaucoup de stock options, beaucoup n’ont que leur salaire, et même en gagnant 4 ou 5 fois le SMIC, s’ils n’ont pas accumulé par ailleurs de patrimoine, ils peuvent être très dépendants des décisions de leur holding. (directeurs de grande surface, de sites industriels d’un grand groupe…)

      celà dit, on peut par exemple être artisan, donc non salarié et prolétaire… ! donc tu as bien raison de différencier le salaire et la définition de classe sociale.

      mais à§a ne veut pas dire que la question du salaire ne soit pas décisive, non pas pour définir les conditions du rassemblement, mais pour défendre et étendre un outil (le salaire) qui présente de nombreux avantages pour les prolétaires.

      Certes, certains qui ne sont pas prolétaires en profitent… Les patrons des boites ou j’ai travaillé qui se faisait bouffer par un plus gros ont tous suivis le même chemin… devenir salarié de la nouvelle boite pour 6 mois afin de bénéficier des droits sociaux avant de repartir dans les affaires… mais ils bénéficient aussi du service public, de l’école…

      Mon texte avait pour but d’intervenir sur un débat actuel.. faut-il défendre le salaire (donc la bataille pour l’emploi) ou au contraire défendre le droit à un revenu non lié au travail… un revenu « d’existence »… De nombreuses forces, y compris se présentant comme anticapitalistes, peuvent défendre cette idée de revenu d’existence, et de fait se retrouve du mauvais coté de la bataille pour le salaire… qui est à l’époque de Marx et encore aujourd’hui, essentielle pour les communistes…

      pam

  • Roussie Claude 10 mai 2008 17:36

    Le salaire est l’expression d’un rapport social entre le possesseur du Capital et le travailleur qui lui vend sa force de travail pour un temps déterminé par le contrat de travail. En fait il loue donc sa force de travail qui n’est autre chose qu’une marchandise. Ce qui détermine la valeur de cette force c’est le temps socialement nécessaire pour la re-produire. Bien sûr le salaire exprime cette valeur à travers les fluctuations du marché. Ce dernier est lui même influencé par l’évolution des rapports entre le patronat et le monde du travail.

    Il est des périodes, ou des secteurs de la société, où le salaire peut excéder la valeur de la force de travail. Celui ou celle qui se trouve dans cette situation plus favorable peut alors augmenter son patrimoine au delà de la satisfaction de ses besoins, que ceux-ci soient ceux de son estomac ou de son niveau de culture ou de sa fantaisie ne change rien à notre affaire. Le travailleur qui se trouve dans cette situation favorable peut avoir temporairement l’illusion qu’il est entré au mieux dans le camp du capital, ou au moins qu’il a intégré ces classes moyennes qui peuvent vivre confortablement sans se rendre compte du parasitisme social que cela peut développer. Il spécule en bourse, accumule des Sicav se bâtit un capital immobilier dont il pourra tirer profit… Le développement chaotique de la société capitaliste et l’émergence de sa crise vient rappeler au plus grand nombre d’entre eux leur situation réelle. Les salaires baissent, la précarité se développe, la génération qui leur succède devra faire face à la dire réalité de leur condition de marchandise vivante.

    Le question n’est donc pas au fond, de revendiquer un salaire, mais d’abolir le salariat comme le proclamait « le Manifeste du Parti Communiste ». Cela passe par la mise en cohérence du mode de plus en plus socialisé de la production, tant industrielle que culturelle, avec le mode de propriété des moyens de production.

    Pour prolonger leur pouvoir, les capitalistes l’ont bien compris. Ils s’approprient ou tentent de s’approprier avec quelques succès, il faut bien le constater, des secteurs économiques de plus en plus larges. Ceux qui leur avaient échappé, ou ceux qui n’étant pas source suffisante de valeur, donc de profits, avaient été laissés au domaine régalien de l’Etat. Ecoles, centres de recherches, forces de l’ordre, jusqu’aux prisons qui font ventre pour la bête.

    Il est important, plus que jamais, de réfléchir aux conditions nécessaires à une démocratie poussée jusqu’au bout, aux possibilités d’améliorer les conditions matérielles et morales à créer pour une vie décente. Mais, ce sur quoi les communistes ne doivent pas lâcher, c’est sur la remise en cause de la propriété capitaliste des grands moyens de production et d’échange, sur l’organisation de secteurs coopératifs dont les prémices existent déjà , y compris dans l’agriculture, le commerce, voire les professions libérales.

    • claude,

      je ne peux qu’être d’accord sur ton insistance sur la socialisation nécessaire de la propriété des moyens de production, donc de l’expropriation de la bourgeoisie.. mais cela ne me semble pas répondre à mon texte.

      si tu veux dire par là qu’il ne faut pas se battre pour le salaire, il me semble que Marx a traiter avec rigueur et détail la question dans le célèbre texte « salaires, prix, profits »… Oui, il faut se battre pour le salaire, mais pas uniquement pour « vivre mieux » et arracher quelques concessions quand le rapport de forces le permet. Il s’agit bien aujourd’hui d’engager l’abolition de la domination que représente le salariat en assurant qu’une part toujours plus grande du salaire devienne un droit non lié directement au contrat de travail sous la domination du capital, ce qu’est la retraite… ce que pourrait être un salaire étudiant…

      Or, beaucoup proposent pour celà la notion de « revenu d’existence », en le présentant parfois comme le début du dépassement du salaire…

      mon court texte avait justement pour objectif de dénoncer ce « revenu d’existence », car on ne libérera évidemment pas le travail d’un salariat assujetti en « fuyant » le combat de classe…

      Je ne sais pas dans ton commentaire si tu es ou non favorable au revenu d’existence…

      pam

      • Bonjour, je suis étudiante, communiste, et paradoxalement je n’approuve pas l’idée du « salaire étudiant », pour plusieurs raisons : Premièrement je trouve anormal d’être payé pour faire des études, car dans le fond c’est de cela qu’il s’agit. Et avant de s’intéresser à un salaire étudiant, occupons nous d’abord de revendiquer la gratuité de l’inscription à la fac et des logements étudiants, ainsi qu’une augmentation de leur construction. Deuxièmement, au lieu de vouloir nous verser de l’argent de poche (parce qu’il ne peut pas s’agir d’un salaire !) il faudrait se battre sur l’accès au travail des étudiants (accès à des postes rémunérés en rapport avec nos études, et pas de stage photocopie, ni esclavage chez macdo) , REMUNERER les stages parce qu’on en a marre de bosser gratis, pour le coup !

        Il y a je pense deux niveaux de révolution : un premier niveau qui est celui de la révolution à long terme, une perspective, un idéal, avec pour le sujet qui nous intéresse, l’abolition du salariat, et un deuxième niveau, celui des petites révolutions (je préfère ce terme à celui de réformes) à court terme, je pense à l’augmentation du smic, la nationalisation des banques, l’augmentation des salaires au niveau des prix, tout à§a c’est un MINIMUM à exiger. Ce sont des révolutions.

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