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Patrick Braouezec : pourquoi j’ai décidé de quitter le Parti communiste

un article du monde
Jueves 25 de marzo de 2010 — Última actualización Domingo 13 de diciembre de 2020

Voila une interview éclairante. Le courant qui a fortement inspiré les orientations politiques du PCF depuis des années décide de quitter le parti. Les raisons de fonds évoquées par Martelli éclairent sans équivoque l’origine des difficultés auxquelles est confronté le PCF depuis Martigues.

Martelli est convaincu que «la forme parti est dépassé»… A vrai dire, il contribue effectivement avec d’autres à la dépasser depuis des années, en organisant la dissolution de toute organisation combative et populaire. La section de St-Denis emblématique de cette orientation est un bon exemple.

Et avec d’autres, il reconnait qu’il est déjà depuis des années dans une autre organisation politique, la FASE qui pourrait être la base de leur nouveau projet…

Et le projet consiste à réunir des socialistes qui n’ont pas confiance dans la gauche et des écologistes qui ne sont pas content de Cohn Bendit…

Bref, avec les refondateurs, depuis des années, le communisme est réduit à un courant culturel dans une organisation politique qui rompt avec avec le peuple et la nécessité de son organisation dans le combat de classe. Car une organisation pour le peuple, c’est le contraire d’un «mouvement» ! C’est un outil utile aux luttes, à la cohérence des luttes, à la perspective révolutionnaire…


Interview du monde


Patrick Braouezec, député de la Seine-Saint-Denis et un des piliers du courant rénovateur, a décidé de quitter le Parti communiste français après trente-huit ans de militance. A ses yeux, le PCF n’est pas capable d’impulser un vrai rassemblement de la gauche critique et de porter un projet novateur. Après son éviction par Marie-George Buffet de la tête de liste régionale en Ile-de-France, l’atmosphère interne est devenue irrespirable pour lui.

D’autres figures de ce courant ont décidé de suivre ce mouvement. Il s’agit de Pierre Mansat, adjoint au maire de Paris, Jacqueline Fraysse, députée des Hauts-de-Seine, Patrick Jarry, maire de Nanterre, Roger Martelli, historien, Pierre Zarka, ancien directeur de L’Humanité et Lucien Sève, philosophe.

Pourquoi quittez-vous le Parti communiste français?

Voilà des mois que je m’interroge avec d’autres camarades pour savoir où nous pouvons encore être utiles à construire une alternative de transformation sociale et écologique. Ce qui est sûr, c’est que moi, je pars. D’autres l’ont aussi annoncé. Nous nous réunissons, vendredi 26 mars, pour décider de la manière et du moment d’une sortie collective en mai. Les départs du PCF, toujours à pas de loup, ont été nombreux ces dernières années. Les conditions sont réunies pour qu’il y ait un départ massif de communistes, élus comme militants.

Nous sommes au terme d’un long processus. Avec mes amis refondateurs, on a travaillé longtemps un pied dedans, un pied dehors, pensant qu’on pouvait encore transformer ce parti de l’intérieur. Depuis l’expérience avortée d’une candidature unique à la présidentielle de 2007 et les différentes tentatives de rassemblement qui ont avorté à cause des appareils, il faut se donner d’autres perspectives. Entre une mort annoncée et une vie potentielle dynamique, je choisis la vie.

Pour vous, le PCF est mort ?

Pour moi, la forme «parti» est dépassée. On voit qu’une des qualités d’Europe Ecologie, c’est d’avoir transcendé cette forme politique traditionnelle. Quand vous avez plus de 50% d’une population qui ne va pas voter, et cela d’une manière structurelle; quand ces pourcentages d’abstention passent à 75 % pour les 18-30 ans; quand on y ajoute entre 4% et 5% qui votent blanc… il y a, à l’évidence, une crise des formes d’organisation qui n’ont plus rien à voir avec le monde contemporain. Appartenant au PCF, je considère que la forme de mon parti est dépassée et morte. Mais c’est une question qui est posée à l’ensemble des partis.

C’est la fin d’une histoire, celle des rénovateurs dont vous avez été une des figures…

On finit une histoire, celle d’un courant en interne qui n’a pas réussi à transformer le Parti communiste. Mais pour moi, c’est aussi le début d’une autre histoire. Celle de communistes qui, avec d’autres partenaires, souhaitent élaborer un projet politique et une forme d’organisation innovante adaptée à la société d’aujourd’hui. On est dans une période de métamorphose, où l’on voit bien ce qui se défait et l’on sait que ce qui est à construire, à tisser est plus complexe. Créer n’est jamais simple mais c’est enthousiasmant.

Vous allez construire une nouvelle organisation. Une de plus ?

Nous sommes déjà , pour partie, membres de la Fédération pour une alternative sociale et écologique (FASE). C’est une forme d’association politique qu’il faut faire évoluer. Nous allons nous y investir pour mieux la structurer, la rendre efficace et lisible afin d’être plus présents dans les moments électoraux comme dans les luttes sociales. On veut être un lieu charnière entre tous ceux qui veulent que les choses changent, indépendamment des jeux d’appareils.

Vous restez au sein de la gauche radicale ou vous vous tournez, comme l’ont fait certains de vos amis, vers Europe Ecologie?

Nous partirons avec l’ambition de nous adresser non seulement à l’ensemble des communistes, au Front de gauche parce qu’il constitue, de manière encore trop étriquée, une base militante, aux militants du NPA mais tout autant à la gauche d’Europe Ecologie. Je pense qu’au sein de cette organisation beaucoup ne se reconnaissent pas dans l’orientation donnée par Daniel Cohn-Bendit et sa «coopérative».

Nous allons tisser des liens aussi avec des socialistes qui craignent que leur parti ne s’engage dans une alternance de plus sans vrai changement. Il faut de la part de la gauche des engagements réels en lien avec le mouvement social et les quartiers populaires qui désespèrent de tout. Nous souhaitons que des militants syndicalistes, des associatifs, des militants des quartiers mais aussi des intellectuels construisent avec nous cette alternative politique. Ce sera le sens du message que nous leur enverrons.

Propos recueillis par Sylvia Zappi

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