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33e CONGRES DU PCF

Purge de 97 communistes de la liste alternative au conseil national

Lettre ouverte à Marie-George Buffet
Lundi 3 avril 2006 — Dernier ajout dimanche 6 septembre 2020

Le 31 mars 2006

A Marie-Georges BUFFET, secrétaire nationale

Danièle Lebail-Coquet, secrétaire départementale du rhône

Marie-Christine BURRICAND

91 rue des Martyrs de la Résistance , 69200 Vénissieux

Fédération du Rhône, Section de Vénissieux, Cellule Bourdarias

Chères camarades,

J’ai appris par le supplément « Communistes » du 30 mars que 97 communistes candidats comme moi sur la liste alternative conduite par André Gerin, étaient invalidés, ce qui avait pour effet de réduire de 20 à 12 le nombre de camarades élus. 37 camarades du Rhône ont ainsi été jugés « non conformes » aux qualités requises pour être candidats. A ce jour aucune justification précise n’a été donnée aux camarades. Les motifs donnés par Michel Laurent et Brigitte Dionnet ne tiennent pas. Ils ont évoqué le fait que ces camarades n’auraient pas cotisé en janvier, février, mars. Or, les camarades de ma section concernés sont pour la plupart des cotisants réguliers. Ce qui a été vérifié, ce n’est pas la réalité de leur cotisation, mais qu’elle soit inscrite sur les registres de l’ADF. Le trésorier de section n’a pas été contacté, encore moins les camarades eux-mêmes. On applique une règle nouvelle sans laisser de délais aux camarades. Autant dire que tous ceux qui ne sont pas au prélèvement automatique à l’ADF avaient de grandes chances d’être éliminés. Je constate enfin que le contrôle demandé aux fédérations par Michel Laurent ne concernait que la liste alternative.

Je crois que personne n’est dupe. Il ne s’agit pas d’un problème administratif, mais bien de la volonté de réduire la présence au Conseil National de camarades en désaccord avec la stratégie actuelle du PCF, qui le disent franchement et l’argumentent à l’intérieur du Parti communiste. La décision entend aussi discréditer ces communistes en laissant penser qu’ils ne seraient plus vraiment membres du PCF.

Or, si je prens l’exemple des camarades de ma section, ils sont tous communistes militants et responsables, estampillés comme tels par leurs collègues de travail et parfois de chômage, leurs voisins , les communistes de leur section qui leur ont donné des responsabilités, les habitants qui ont confié à certains des mandats électifs. Une chose est certaine pour ceux qui les entourent : ils ne ménagent pas leur peine. C’est dire que leur candidature au Conseil National était pleinement justifiée et qu’aucune décision « pseudo administrative » ne peut leur enlever cette qualité de militants et responsables communistes.

La violence et l’iniquité de cette purge, car c’est bien d’une purge qu’il s’ agit, appelle quelques remarques.

Quelle confiance accorder à une direction qui parle de diversité et de démocratie, élabore des statuts prévoyant la possibilité de déposer des listes alternatives, et recourt aux méthodes les plus sombres de notre histoire lorsque cela arrive ? Ce 33 ème congrès révèle cruement l’écart entre les discours et les actes.

Ainsi, il n’y aurait pas eu une voix pour appeler à un peu plus de raison ? Et d’ailleurs à qui a-t-on demandé son avis ?

En tous cas dans le Rhône, aucun de la bonne vingtaine de camarades du Comité départemental que j’ai rencontré ces derniers jours n’a été consulté.

Verser sa cotisation à sa section sans être au prélèvement automatique serait donc une faute politique. Que dire alors d’un membre du Conseil National représentant une autre organisation politique dans un sommet de la gauche ? Enfin, quelle valeur donnent aux individus communistes ceux qui décident aussi facilement d’effacer des camarades ? Dans mon département, ce sont deux secrétaires de section qui sont ainsi éliminés, des élus communistes engagés dans leur ville et les conseils de quartiers, une jeune camarade militante de la JC et présidente d’un conseil de quartier, une militante de la solidariré internationale et deux ouvriers de Bosch qui pourraient pourtant parler en connaissance de cause du patronat aujourd’hui, et j’en oublie bien sur !

Des conférences de section au congrés national, nous avons considéré avec notre engagement autour du texte « Fiers d’être communistes »qu’il fallait mettre toutes les questions politiques en débat avec franchise et fraternité, affirmer notre volonté d’une autre stratégie tout en restant dans le PCF.

Quelques soient les difficultés rencontrées, notre attitude a contribué au débat et à la réflexion communiste dans ce 33éme congrés.

Mettre des croix sur des noms n’a jamais résolu les questions politiques. La raison et le respect des communistes exigent que l’ ensemble de la liste soit validée et les camarades élus réintégrés ddans leurs droits.

Fraternellement,

Marie-Christine BURRICAND

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