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34e congrès du Parti communiste français

Remarques sur les « bases de discussion »

Jules Molina (Palaiseau)
Dimanche 26 octobre 2008 — Dernier ajout mercredi 29 octobre 2008

La «  base commune » de la direction pose beaucoup de questions mais ne donne aucune explication sur des problèmes majeurs comme :

  • La stratégie d’union qui a conduit au 1,93 % des présidentielles.
  • Les centaines de millier d’adhérents qui ont quitté le Parti.
  • La quasi disparition des cellules d’entreprises et de quartiers, structures de base qui étaient à la fois les racines nourricières du Parti et ses moyens d’action au sein de la population. Chacun ressent combien elles font défaut aujourd’hui.
  • Les origines de la dramatique situation financière qui a conduit à vendre les locaux de l’Huma ainsi que d’autres actifs immobiliers et à louer une partie du siège du Conseil national.

Selon ce texte la ligne politique suivie depuis plus de 30 ans ne serait pour rien dans ces alarmantes dégradations. Le «  déclin historique » du communisme expliquerait tout et en serait seul responsable.

En conclusion de cette «  analyse », la direction propose de poursuivre encore et toujours dans la même voie et de procéder à une «  transformation » profonde du PCF, mot dont on voit mal la différence de signification avec celui de «  mutation », aujourd’hui effacé complètement du vocabulaire des dirigeants.

Ainsi, la logique de cette base de discussion voudrait que l’état du malade n’ayant cessé d’empirer, la guérison de celui-ci ne serait pas à rechercher dans la modification du traitement médical, mais dans la «  transformation » du malade lui-même pour l’adapter au traitement !

La base de discussion des «  refondateurs » réclame la constitution d’une «  nouvelle force politique » en remplacement du PCF. C’est très exactement ce qu’ont fait les dirigeants communistes italiens aux dépens du PCI, avec au bout leur participation au gouvernement de droite de Romano Prodi ! Manière pour le moins singulière de «  continuer l’engagement communiste »Â ou de «  sauvegarder la visée communiste »Â !

Mais la ficelle est trop grosse et a si peu de chances de tromper les militants que les auteurs de cette base refusent de la soumettre au vote.

«  Renforcer le PCF, renouer avec le marxisme » est présentée par le groupe «  La riposte » qui se revendique de Trotski dans sa déclaration d’existence. Ce texte se veut résolument marxiste-léniniste. Il fait une critique sévère de la direction du Parti. Ses auteurs affirment avec force «  s’inscrire dans la tendance des opposants à la ligne opportuniste » actuelle. Mais comment les croire, car ils ne peuvent pas ne pas voir que le maintien de leur texte tend objectivement à concurrencer et affaiblir celui de ces mêmes opposants dont ils se disent proches, et donc à favoriser celui de la direction qu’ils affirment combattre ?

«  Faire vivre et renforcer le PCF, une exigence de notre temps » fait une analyse marxiste de la situation nationale et internationale. La faillite irrémédiable, économique et politique, du système capitaliste et la nécessité de le remplacer au plus tôt par une société socialiste sont clairement exposées. Cette base de discussion prône une stratégie indépendante, refusant toute satellisation au PS et s’appuyant sur le potentiel encore important du Parti mis en évidence entre autres par la victoire du non au référendum, par les dernières élections municipales et régionales, par le succès de la fête de l’Humanité, par la participation importante des communistes dans les grèves et manifestations pour la défense des intérêts des travailleurs.

Les dirigeants du PS se sont inscrits clairement dans «  le système » et visent au bipartisme et à l’alternance. Leur opposition à la politique ultra réactionnaire de Sarkozy ne porte pas sur le fond mais seulement sur la forme. Et ce n’est pas en édulcorant nos critiques, en cautionnant leur appartenance à la «  gauche » quels que soient leurs agissements droitiers, en proclamant notre désir de gouverner à nouveau avec eux sous l’étiquette de «  gauche durable » remplaçant celle de «  gauche plurielle » que nous les ferons changer de stratégie. Au contraire, notre attitude «  conciliante » les encourage à aller toujours plus à droite. Seul un PCF fort, totalement indépendant, et résolument critique, pourrait les contraindre à revenir plus à gauche.

«  Faire vivre et renforcer le PCF, une exigence de notre temps » est née de la volonté exprimée avec force par de nombreux militants, à tous les niveaux du Parti et particulièrement dans les sections et les cellules. En quelques jours elle a recueilli plus de 700 signatures d’adhérents de 66 fédérations différentes.

Une dynamique d’union sur des bases marxistes est aujourd’hui enclenchée. Elle ne s’arrêtera pas. Le PCF vivra et se renforcera. Cette certitude, largement majoritaire à la base, finira par s’imposer au sommet.

J. Molina

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