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Rencontre de Fontaine du 4 Juillet

Rapport de Marie-christine Burricand
Lundi 6 juillet 2009

6 mois après notre congrès, plusieurs militants ont souhaité cette rencontre en rhône-alpes pour faire ensemble le point de la situation politique et sociale, mesurer ce qui a bougé ces 6 derniers mois, avoir un premier regard sur les élections régionales de 2010, nous fixer peut-être des objectifs communs, faire le point de nos bases organisée dans la région.

Ces derniers mois ont bien évidemment été marqués par l’approfondissement de la crise sociale, politique et économique, le refus du peuple d’en faire les frais, la volonté de la droite et du capital de s’en servir pour aggraver l’exploitation, l’incapacité des partis politiques – et singulièrement du PCF- de jouer son rôle pour que ce mouvement prenne toute sa force et fasse reculer Sarkozy.

Pourtant en janvier, beaucoup pariait sur un printemps chaud permettant des victoires. Il y avait longtemps qu’on n’avait pas vu des manifestations aussi fortes et unitaires, rassemblant jeunes et anciens, précaires et CDI, public et privé.

La situation était aussi marquée par la multitude d’entreprises en lutte, les refus nombreux des salariés d’accepter les plans de licenciements et délocalisations.

Car c’est d’un véritable sinistre pour l’emploi qu’il s’agit, avec dans un premier temps la fin des contrats intérim, puis les jours chômés qui s’allongent et les plans de licenciements.

Force est de constater que le 13 juin, le mouvement avait perdu de sa force.

Pourquoi ? Vous donnerez votre avis dans la discussion mais beaucoup de camarades soulignent l’aspect démobilisateur de manifestations espacées de plus d’un mois, l’unité placée comme une fin en soi, le fait que plutôt que de chercher à faire reculer Sarkozy ici et tout de suite les directions syndicales et politiques ont renvoyé l’alternative aux échéances électorales, particulièrement les européennes dont il n’y avait pourtant rien à attendre pour le peuple. Dès les premières manifestations, le parti « officiel » limitait sa participation aux manifestations à la distribution de tracts en faveur du Front de gauche !

Parlons justement des élections européennes. Pour dire d’abord l’essentiel, à savoir que le peuple ne s’y est pas retrouvé. Il l’a montré par une abstention massive qui est d’abord celle ds ouvriers, des quartiers populaires, des jeunes, de ceux justement qui en 2005 avaient permis la victoire du Non. Ceux là n’ont pas trouvé une offre politique leur permettant d’exprimer leur rejet d’une construction européenne supranationale, fer de lance du capital, dont l’objectif est de libérer toutes les activités humaines pour le marché et de priver les peuples de leur pouvoir de décision.

Cette abstention a touché tous les pays d’Europe, qui ont aussi connu des résultats de l’extrême-droite élevés.

Oui, le monde populaire n’a pas voulu jouer à ce jeu de dupes.

C’est à cette lumière qu’il faut analyser les résultats de cette élection, la soi-disant victoire de l’UMP, la dynamique Cohn-Bendit, l’effondrement du PS, le maintien du FN dans le paysage politique, la bonne tenue relative du Front de gauche essentiellement gagné par les électeurs communistes.

C’est là où le PCF est le plus fort que le Front de gauche fait ses meilleurs résultats.

Les résultats remis en pourcentage d’inscrits invitent à la modestie. 59,35%d’abstentions, Extrême-gauche:2,37, Front de Gauche : 2,35, PS : 6,40, Verts:6,32, Modem : 3,28, Ump : 10,83, Divers droite : 2,62

Nous ne partagions pas la démarche du Front de gauche pour 2 raisons essentielles :

  • Nous considérions qu’il s’agissait d’une nouvelle tentative de dilution du parti Le contenu de la campagne restait très en deçà de la colère des peuples contre la construction européenne qui s’était exprimée en 2005 par le NON.
  • Les français ne croient pas à l’Europe sociale, même servie par la gauche, voire par la gauche de la gauche.

Il faut avoir le courage de dire que pour changer de politique en France, il faut s’affranchir du carcan de l’Union européenne. Selon les endroits, les expériences, les rapports de force, nos attitudes par rapport à la campagne ont varié : du refus assumé de mener campagne, sans pour autant tomber dans la contre-campagne, à l’investissement dans la bataille pour que le parti pèse, en passant par « le minimum syndical ».

Le résultat a permis l’élection de 2 députés communistes, Jacky Hénin et Patrice le Hyaric, et personne ne va bouder. Il permet aussi l’élection de Jean-Luc Mélenchon et Marie-Christine Vergiat, ancienne membre du cabinet Aubry…Nous jugerons aux actes. Rappelons nous de Geneviève Fraysse et Fodé Sylla avec « Bouge l’Europe ».

Force est de constater que si le Front de gauche a pu sembler répondre à certaines attentes unitaires des électeurs du Non, son résultat ne bouscule en rien la donne politique. Où est le dynamique populaire ?

Au lendemain de l’élection européenne, ce qui domine dans les consciences, c’est que « cela va continuer et cela va être plus dur ». C’est ce que traduisent les manifestations rabougries du 13 juin, c’est ce que dit Nicolas Sarkozy dans son discours du 22 juin où il annonce qu’il poursuit ses réformes versaillaises :

« - Nous ne reculerons pas sur la règle du non remplacement d’un départ sur 2 à la retraite dans la fonction publique

  • Nous continuons pour repousser l’age de la retraite et la durée de cotisations
  • Il faut poursuivre dans la voie de l’autonomie des universités La taxe professionnelle doit être supprimée »

Oui ces élections européennes permettent bien à Sarkozy sur la base d’une victoire en trompe-l’œil et alors que les luttes s’épuisent de reprendre l’offensive qu’il avait pourtant perdue depuis les élections municipales et cantonales.

Quant au PCF, peut-on vraiment penser que la tactique du Front de gauche, parce qu’elle permettrait de sortir de l’union obligé avec le PS, peut constituer une issue ?

C’est faire preuve de beaucoup de naïveté et d’abord sur Jean-Luc Mélenchon qui cherche d’abord à construire sa possible candidature présidentielle en 2012.

Je considère au contraire que l’étau risque de se resserrer sur le PCF. Il y a quelques jours,le Parti de gauche et le NPA ont signé une déclaration commune annonçant qu’ils étaient d’accord des listes autonomes du Front de gauche dans les 21 régions… Aprés s’être construit et avoir pesé sur le NPA grace au PCF aux européennes, Mélenchon pèse sur le parti grace au NPA, parti qui perd son initiative et son autonomie, se retrouve sommé de choisir entre le PS et le Front de gauche…

L’existence d’un parti ne se mesure certes pas qu’à l’aune de nos résultats électoraux. Mais penser qu’un parti pourrait exister sans se frotter au thermomètre électoral, c’est aller à coup sur dans le mur.

C’est aussi renoncer à porter la bataille originale communiste, cette capacité historique propre au PCF et qui reste possible malgré les difficultés de faire vivre dans le champ politique les aspirations populaires, la volonté révolutionnaire, cette tentative difficile et menacée, parfois renoncée de prendre sa place avec détermination dans les institutions sans en être prisonnier pour toujours défendre l’intérêt populaire.

Ce qui manque aujourd’hui, ce n’est pas une énième alliance de sommet, serait-elle à la gauche de la gauche ! C’est bien un parti révolutionnaire qui construit le front de luttes, l’unité popualire, le rassemblement. Je crois, mais le débat est ouvert, qu’il faut des listes communistes de large rassemblement aux régionales, une tête de liste communiste, je crois que le Front de gauche est un leurre qui peut devenir un piège mortel.

Comment allons-nous à la rentrée aborder toutes ces questions, avec les communistes, avec les gens ?

Alors que la situation s’aggrave, quelles initiatives politiques et idéologiques prenons-nous pour que l’expression de la colère, la volonté d’arrêter Sarkozy l’emporte sur le découragement ? En effet, si le réveil des luttes est possible, il n’a rien d’automatique.

  • Quelles initiatives usr la réforme des collectivités locales ? Il faut faire mesurezr ce qui se prépare, l’effacement du socle républicain, la sortie du peuple des lieux de décisions.
  • Quand le rapport Balladur dit moins d’élus, il faut entendre moins de dépenses publiques, de nouveaux secteurs libérés pour le marché.
  • Quand le rapport Balladur annonce les métropoles et l’élection des conseillers communautaires au suffrage universel, il faut entendre les commmunes réduites au mieux aux affaires sociales et à l’état-civil.
  • Quand il dit réforme de la fiscalité locale, il dit des élus ficelés et plus d’argent pour le capital.
  • Et derrière la fusion des conseils généraux et conseils régionaux, c’est la soumission des institutions françaises à l’Union européenne supra nationale, la fin de l’unité républicaine puique les modes d’élection seront différents selon les territoires urbains ou ruraux. Le tryptique républicain nation -département-commune cède la place au tryptique cher à l’uion européenne, europe-région- métropole, pour des élus éloignés du peuple lui-même éloigné de décisions de plus en plus opaques.

Cette réforme c’est le nettoyage au karcher de ceux qui dérangent les projets du capital, les traditions de résistance des villes communistes, les expériences des conseils généraux de la région parisienne, les communes comme lieux de résistance populaire, le refus des élites technocratiques.

Enfin, comment abordons-nous la question des régionales avec les communistes, alors que la direction annonce un calendrier qui vise à empêcher le débat ? Est ce qu’on passe à l’offensive sur l’exigence de listes présentés par le PCF avec un cotenu fort et des propositions de candidats ? Ne nous laissons pas refaire le coup des européennes avec Marie-Christne Vergiat !

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