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Rencontre de la jeunesse

Rencontre de la jeunesse: intervention de Hervé Poly (exécutif national du PCF)
Domingo 13 de octubre de 2019 — Última actualización Jueves 24 de octubre de 2019

Après les interventions initiales des différentes mouvements de jeunesse, le débat a notamment porté sur les besoins auxquels il faut ou non répondre, avec en toile de fonds la question de la croissance ou de la décroissance.

Hervé Poly, dirigeant national du PCF, et secrétaire fédéral du pas de calais, est intervenu dans la discussion sur la réponse aux besoins, la décroissance…

Puis il est aussi intervenu sur la voiture en fin de débat.

Comme vous, je ne suis pas spécialiste et c’est un vaste débat, mais on parle d’urgence, il faut parler des urgences, et l’urgence pour le GIEC, c’est d’abord la question des changements climatiques, je parle de changements, car réchauffement, il y a certes une hausse des températures, mais on en sait pas ce qui se passera dans 10 ans ou 20 ans, car il pourrait y avoir une modification des flux océaniques et donc peut-être une ère glacière, et je ne dirai pas non plus dérèglement, car ca supposerait qu’il existe une règle climatique, et je ne crois pas aux forces surnaturelles, je suis matérialiste, je ne crois donc pas à un dérèglement climatique.

Je dis ça car il est important de choisir les mots sur ce qu’on dit, parceque c’est hautement politique, ce dont on débat. Par exemple, la question n’est pas l’avenir de la planète. La planète elle s’en fout, elle tourne et elle tournera, disait Galilée. La question, c’est celle de notre environnement et l’impact de l’être humain sur la faune et la flore. Avec deux choses qui sont dites par les scientifiques, avec un large accord. Il y a des gens qui contestent, mais ils sont de plus en plus en difficulté. Aujourd’hui, le GIEC est reconnu pour des éléments de base scientifiques, et si on a des choses à dire, c’est à partir d’une écologie savante et non pas politicienne, une écologie savant qui prennent à bras le corps ces questions. La question environnementale, c’est d’abord la question des gazs à effet de serre, c’est une des priorités qui pose un véritable défi, par rapport à l’énergie. PArceque toute activité humaine consomme de l’énergie, à part peut-être marcher, mais même pour marcher, il faut de l’énergie, donc il faut manger. Tout est énergie, donc l’énergie est une question fondamentale, et donc il faut faire en sorte d’avoir moins d’émanations de CO2, c’est ça la première priorité

La deuxième que j’entends, sur les questions environnementales, c’est la question de la biodiversité, l’impact sur les océans, l’acidification des océances, la disparition de la faune et de la flore.

Ce sont ces deux questions qui sont urgentes.

Il ya d’autres questions de choix de société, comme la question vegan, je veux pas dire que c’est secondaire, mais si on veut aller dans les priorités, c’est par exemple la question des modes de chauffage, de l’isolation thermique, des déplacements humains qui nous semblent être les priorités, un peu plus que des débats qui peuvent être intéressant, faut-il être vegan ou pas, la question du droit animal, en sachant que quand on parle du droit animal, on a tous en tête le droit humain, parceque sinon, on a un problème. Ca a été dit dans la discussion, mais il faut bien comprendre dans les débats qu’on a ici, qu’un malien n’a pas du tout les mêmes débats. il faut se rappeler toujours qu’on est dans un pays hautement capitaliste, un des pays qui reverse le plus de dividendes. Ce sont des débats qu’il faut avoir. A chaque fois, une écologie savante et voir ce que ça porte comme idée. Parfois ce sont des idées très réactionnaires. Je suis convaincu par exemple qu’il y a des gens aujourd’hui qui remettent en cause l’humanisme, au sens de «c’est la faute de l’humain». Il faut faire attention, c’est l’activité humaine au travers de grands groupes, d’un système économique et social. Il faut faire attention à un discours malthusien qui dit que c’est la faute de l’homme e ca conduit à des idées comme un recul de la production. Moi je suis dans un département où on est en pleine décroissance industrielle. Le patronat il est pas mauvais en terme de décroissance ! Mon département, il est en pleine décroissance, la prochaine usine qui va fermer, c’est une usine de pneus, 1000 salariés. C’est pas pour l’intérêt de la planète que ca va fermer ! On est en pleine décroissance industrielle et je ne crois pas que ce soit une bonne chose pour l’environnement !

Donc, il faut faire attention à la bataille des idées. Après l’humanisme, il faut aussi de l’universalisme, avoir des idées universelles pas seulement pour le monde occidental, car le malien, sa première préoccupation, c’est de bouffer. C’est ce que disait le peuple chinois dans sa révolution, la priorité, c’est de donner un bol de riz à chaque chinois, ce qu’ils arrivent à faire aujourd’hui, mais il y a encore un milliard d’êtres humains qui crèvent de faim sur la planète.

Pour l’humanisme, il y a aussi la question de la démographie, puisqu’on va être 10 milliards, on est 7 milliards. Une certitude sur la démographie, qui est démontrée, toute élévation du niveau de vie a un impact concret sur la démographie, plus on élève le niveau de vie des populations, et moins les fens font d’enfants… C’est une réalité. Donc si on veut limiter la démographie, et notamment du sud qui crève, et bien il faut élever le niveau de vie, et donc le développement. Je parle de développement et pas de croissance. Ce sont des questions fondamentales qu’il faut mettre au cœur du débat, sinon, on passe à coté. Quand est-ce qu’on va développer l’Afrique, tel qu’on conçoit le développement humain évidemment, en respectant les cultures africaines. Non seulement pour qu’il n’y ait plus de gens qui fuient et meurt en méditerranée, mais qu’ils puissent élever une famille. Car si on fait des enfents, c’est qu’on peur de mourir, alors on en fait 6, 7, il y en a quelques uns qui arrivent à vivre et dès qu’on peut vivre, cela change.

Voila ce qu’il faut mettre dans le débat et faire attention aux mots. C’est Albert Camus qui disait quand les choses sont mal nommées, cela fait le malheur du monde. Il faut donc des débats, respectueux comme celui qu’on a. Je ne suis pas un productiviste pour un productiviste, mais on a besoin de progrès. Il faut voir ce qu’ont fait chinois en terme riz génétique, je n’en sais pas plus, mais c’est comme cela qu’ils sont nourri les chinois. Je ne suis pas pro ou anti OGM, mais quand cela peut faire vivre des familles, je suis pour.

C’est en ces termes qu’il faut conduire les débats. J’ai regardé avec attention Pablo Servigne, un collapsologue qui nous annonce la fin du monde. Il entend des signes. Moi quand j’entends ses discours, j’ai envie de dire, il est temps d’aller construire l’arche de Noé. Mais je suis matérialiste, ce n’est pas le problème auquel on est confronté. Par contre les émissions de gaz à effet de serre, c’est l’urgence et il faut ouvrir vraiment le débat, car quand on regarde l’industrie notamment en terme d’énergie, ce qui progresse dans le monde, c’est le charbon, et pas seulement en Allemagne. En Allemagne, c’est le serpent qui se mort la queue, on a fermé des centrales nucléaires, et on voit bien que les énergies intermittentes ne suffisent pas. C’est ce débat qu’il faut affronter, comment on arrive produire de l’énergie, car qu’on le veuille ou non, on a besoin d’énergie. Qu’elle soit raisonnée, qu’on la réduise, c’est possible, mais l’urgence c’est de se débarrasser des énergies fossiles.

Ce sont des débats complexes, beaucoup de gens se prennent pour des scientifiques. Je ne fais pas une confiance aveugle aux scientifiques, mais je pense que les travaux du GIEC nous permettent de voir plus clair sur le monde dans lequel on vit. Je ne crois pas non plus que le monde est fini en terme de production. Ce qu’on produisait il y a 100 ans, on le produit différemment aujourd’hui. Il faut travailler sur de nouveaux modes de production ce qui pose deux questions essentielles dans ce qu’on appelle le socialisme. La question de la propriété. Quand on est propriétaire, on est maitre de son destin, donc ça pose la question de la propriété publique, collective des moyens de production et d’échanges, et ça pose la question du pouvoir, qui a le pouvoir et la question démocratique. Le constat qui n’a pas été dit, c’est qu’on est dans tout sauf une démocratie dans ce pays, et donc qu’il faut donner des pouvoirs aux citoyens dans ce pays et notamment dans l’entreprise, pour qu’ils puissent intervenir. Regardez ce qui vient de se passer à Rouen. Je ne fais pas de catastrophisme, mais les copains qui sont dans la boite, ils vous disent que la boite remet en cause des règles de sécurité. Des copains de la CGT avait alerté sur les problèmes d’hygièjne et de sécurité. Je ne dis pas que tous les incidents sont évitables, mais je viens d’un pays ou on avait les coups de grisou, les coups de poussières. 90% des incidents étaient liés au patron qui rognait sur les questions de sécurité.

Là , on a un incident chimique, comme quoi le nucléaire n’est pas la seule activité dangereuse. On avait eu le drame de Bhopal. Donc toute activité humaine est dangereuse, évidemment quand elle est industrielle. On esr dans un systme économique et social où il faut que les salariés et les citoyens reprennent du pouvoir. Je crains qu’au travers d’une certaine utilisation politique, celle du capitalisme vert, on recule sur ces sujets, alors qu’au contraire c’est là dessus qu’on peut converger.

Intervention dans le débat sur la voiture

Sur la voiture et les moteurs thermiques, je suis allé voir avec Fabien Roussel les salariés de Renault Douai, ils s’interrogent sur l’avenir de l’automobile, directement, en tant que salariés, ils ne savent pas vers quoi on va, vers le moteur à hydrogène le moteur électrique. On est dans une entreprise Renault, ils sont conscients que le problème c’est pas d’abord l’échappement, les émissions, c’est d’abord le poids de la voiture. On ne pose pas ce problème, mais est-ce qu’on a besoin de voitures de plus en plus lourdes ? qui demandent beaucoup plus d’énergies. Ce débat là , on ne l’a pas. Si on taxait par rapport au poids des bagnoles, les gros 4x4, les SUV ? Est-ce qu’on a besoin des SUV ? Voilà , ce sont de vrais débats. Ce sont les salariés qui le disent, on ne produit plus que de grosses voitures, et ceux qui achètent, ils achètent à crédit parceque le crédit est pas cher, vous avez remarqué. Donc on incite les gens à acheter des bagnoles de 30 à 40000€, dont certains n’ont pas les moyens, et d’autres n’ont pas le besoin. Si on prend une personne de 80kg, comparé au poids de la voiture, c’est une perte d’énergie considérable !

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