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Sexe, mensonges et pollution pétrolière

Samedi 22 mai 2010

Robert Kennedy Junior

Publié dans HUFFINGTON POST le 10 mai 2010

Traduction comaguer

Un travers commun dans la couverture par la droite du déversement d’hydrocarbures de la BP est une joyeuse suggestion que la catastrophe du Golfe soit le Katrina d’Obama

En vérité, il est plus exact de mettre la culpabilité de ce désastre sur le compte de l’Administration Bush. Durant huit ans, la présidence Bush a contaminé l’agence de surveillance de l’industrie du pétrole, le Service d’Administration des ressources minérales, avec une culture nocive de corruption dont il doit encore se guérir. Les anciennes stagiaires du bureau du pétrole à la Maison Blanche ont encouragé le personnel de l’agence à diminuer les mesures de sécurité qui ont directement contribué à la catastrophe de golfe.

L’absence de régulateur acoustique – un interrupteur automatique commandé à distance qui aurait pu fermer le tuyau crevé de la BP à sa source au niveau sous-marin quand l’interrupteur manuel a été empêché de fonctionner- le feu et l’explosion sur la plate-forme de forage pouvant avoir empêché les ouvriers mourant de pousser le bouton - était directement attribuable à la soumission de l’équipe de Bush aux exigences de l’industrie. Les interrupteurs acoustiques sont exigés par la loi pour toutes les plateformes pétrolières au large du Brésil comme pour les opérations en Mer du Nord au large de la Norvège. BP utilise volontairement cette technique en Grande-Bretagne en Mer du Nord et ailleurs dans le monde aussi bien que d’autres grands comme la Shell hollandaise et la Française Total. En 2000, le Service d’Administration des ressources minérales en évaluant globalement la règlementation pour la sécurité des forages, a jugé que le mécanisme acoustique était "indispensable " et a proposé d’imposer ce mécanisme sur toutes les plateformes pétrolières du Golfe.

C’est alors , entre janvier et mars 2001, que le nouveau Vice-président Dick Cheney a organisé des réunions secrètes avec plus de 100 représentants officiels de l’industrie du pétrole leur permettant de faire une liste des exigences de l’industrie qu’une administration bien disposée vis-à -vis de l’industrie pétrolière devrait satisfaire. Cheney a aussi utilisé cette période pour faire embaucher par le Service d’Administration de Minéraux du personnel à la botte de l’industrie du pétrole en incluant un groupe de ses copains du Wyoming. En 2003, le Service d’Administration de Minéraux nouvellement reconstitué s’est mis à genoux devant le cartel de pétrole en recommandant la suppression de l’obligation proposée des interrupteurs acoustiques. L’étude de 2003 du Service d’Administration de Minéraux a conclu que " les systèmes acoustiques ne sont pas recommandés parce qu’ils ont tendance à être très couteux "

L’interrupteur acoustique coûte environ $ 500,000. Les couts estimés du déversement d’hydrocarbures sur la Côte du Golfe sont maintenant au niveau de $ 14 milliards aux frais des collectivités des Etats du golfe. La loi sur l’énergie de Bush de 2005 a officiellement fait disparaitre l’obligation d’installer des interrupteurs acoustiques en expliquant que les techniques existantes utilisées sont "sûres. "

Se coucher devant le BIG OIL est devenu la posture idéologique de la Maison Blanche de Bush et, sous les coups de boutoir brutaux de Cheney, cette attitude a pénétré en profondeur l’administration. Le Service d’Administration de Minéraux – le cas le plus typique du phénomène de "prise de contrôle d’une agence d’Etat – (sous-entendu par le privé) – a, littéralement, couché avec l’industrie qu’il devait contrôler. Une enquête de 2009 du Service d’Administration des Minéraux a constaté que les fonctionnaires de l’Agence consommaient souvent de "l’alcool pendant leurs réunions avec l’industrie, avaient utilisé de la cocaïne et de la marijuana et avaient des rapports sexuels avec des représentants des compagnies de pétrolières et gazières. " Trois rapports de l’Inspecteur général décrivent un énorme trafic de cadeaux, pots-de-vin et renvois d’ascenseur épicés par des scènes d’employées féminines accordant des faveurs sexuelles aux gros bonnets de l’industrie qui , à leur tour, récompensaient les employés gouvernementaux avec des contrats illégaux. Dans un incident rapporté par l’Inspecteur général, les employés de l’agence étaient si ivres lors d’un golf sponsorisé par Shell qu’ils ne pouvaient pas conduire pour rentrer chez eux et ont dû dormir dans les chambres d’hôtel payées pour par Shell.

Leurs relations financières ont aussi été caractérisées par des rapports profonds. Les lobbyistes d’industrie ont organisé des fêtes somptueuses et ont arrosé les employés de l’agence avec des cadeaux illégaux et les contrats personnels lucratifs et les ont invités régulièrement au golf, au ski aux sorties paint-ball, et à des concerts de rock et des événements sportifs professionnels.

l’Inspecteur général a caractérisé cette orgie de brassage d’affaires et de trafics comme "une culture de faillite morale " qui coûte des millions aux contribuables dans les redevances et produit des tonnes d’information scientifique de mauvaise qualité pour justifier le forage non contrôlé en eau profonde dans le golfe.

Il est charitable de caractériser la morale de ces fonctionnaires comme "élastique. " Ils ont semblé ne pas avoir existé du tout. L’Inspecteur général a dit avec surprise que l’équipe de Bush aux MILLIMÈTRES, quand elle fut mise en présence de la liste des actes de corruption, des vols d’argent public et de faveurs sexuelles et financières à et de l’industrie " n’a montré aucun remords. "

La confiance de BP dans le relâchement de la surveillance gouvernementale par une agence gravement compromise et toujours dirigée par le personnel mis en place pendant l’ère BUSH peut avoir incité la compagnie à faire des économies dangereuses. D’abord, BP a omis d’installer une vanne de fermeture au fond du trou – autre sécurité qui aurait pu éviter le déversement accidentel. Ensuite, BP a reconnu que le fait d’avoir violé la loi en forant à la profondeur de 22,000-25,000 pieds au lieu de la profondeur maximum de 18,000 pieds permise par son permis peut avoir contribué à cette catastrophe.

Et là où se produit une tragédie nationale impliquant du pétrole, la compagnie de Cheney, Halliburton, n’est jamais loin. En fait, restez attentifs : Halliburton peut apparaitre comme le premier voyou dans cette affaire. L’explosion s’est produite peu de temps après qu’ Halliburton ait achevé une opération d’encaissage du puits de forage avec du béton. C’est un processus délicat qui, selon les experts gouvernementaux, peut déclencher des explosions catastrophiques s’i l n’est pas effectué avec soin.

Selon le Service d’Administration de Minéraux, 18 de 39 explosions dans le Golfe du Mexique depuis 1996 ont été attribués à la mauvaise qualité professionnelle des travaux d’injection de ciment autour des tuyaux métalliques. Halliburton fait actuellement l’objet d’une enquête par le gouvernement australien pour une très grosse explosion en 2005 dans la Mer Timor provoquée par une application défectueuse de béton.

L’administration Obama a désigné presque 2,000 agents fédéraux des Garde-côte, du Corps des Ingénieurs, du Ministère de la défense, du Ministère du Commerce, EPA, NOAA et du Département e l’’Intérieur pour s’occuper du déversement accidentel – une réponse impressionnante. Cependant, la Maison Blanche actuelle n’est pas exempte de responsabilité – le gouvernement devrait, par exemple, exiger un bien plus grand déploiement de produits absorbants. Mais le coupable réel dans ce crime est une industrie négligente, la putréfaction morale de l’Administration Bush et le pauvre contrôle exercé par une Agence corrompue par huit ans de servilité grotesque au Big Oil. Blanche actuelle n’est pas exempte de responsabilité – le gouvernement devrait, par exemple, exiger un bien plus grand déploiement de produits absorbants. Mais le coupable réel dans ce crime est une industrie négligente, la putréfaction morale de l’Administration Bush et le pauvre contrôle exercé par une Agence corrompue par huit ans de servilité grotesque au Big Oil.

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