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Témoignage du PADS dans le cadre du 90°anniversaire du PCF

Mardi 25 janvier 2011

Chers camarades,

Au nom de mon Parti, je tiens en premier lieu à remercier les camarades de Vénissieux qui nous ont invité à participer à cette rencontre qui se déroule dans le cadre du 90°anniversaire de la naissance du Parti communiste Français.

Communistes Algériens et communistes Français ont une histoire commune. Ils ont ensemble été les artisans de cette naissance du PCF. En effet, en 1920, l’Algérie était sous le joug colonial français. Les Algériens autochtones qui subissaient les lois d’exception coloniales n’avaient ni le droit d’adhérer à un Parti et encore bien moins de constituer un Parti communiste Algérien. Les délégués socialistes d’Algérie qui assistèrent au Congrès de Tours étaient tous d’origine européenne, la minorité européenne d’Algérie jouissant de ce droit d’adhérer à un parti. L’enjeu à ce congrès de Tours était de rompre avec l’idéologie et la politique des partis de la sociale démocratie qui, en Europe, avaient failli avant et au cours de la première guerre mondiale avec leur ralliement aux intérêts capitalistes des pays qui étaient entrés en conflit pour un nouveau partage du monde.

Au Congrès de Tours cette rupture avec l’idéologie et la politique sociale démocrate s’est notamment opérée sur l’attitude à adopter vis à vis des pays et des peuples asservis par l’impérialisme subissant le joug colonial. Les socialistes Français et ceux d’origine européenne venus d’Algérie présents au Congrès de Tours qui adhéraient aux conditions d’adhésion à la 3e Internationale constituée après la révolution socialiste d’Octobre avaient pour devoir de les appliquer. L’une des conditions d’adhésion à la 3° Internationale portait sur le soutien au droit à la séparation des pays colonisés avec le pays oppresseur pour se constituer en des états indépendants et souverains. La séparation entre sociaux démocrates et ceux qui constituèrent la section communiste Française de l’internationale communiste (qui devint plus tard le PCF) se fit sur cette base.

Mais cette séparation qui se réalisa sur la base de cette condition ou sur les autres conditions de l’IC, ne signifiait nullement que l’idéologie sociale démocrate avait été pour autant totalement défaite et qu’elle ne relèverait pas la tête. La lutte contre l’idéologie sociale démocrate en Algérie s’est poursuivie après la constitution de l’organisation communiste, non seulement contre le Parti socialiste SFIO, mais également à l’intérieur des rangs communistes où l’influence des idées sociales démocrates persistaient encore. Je n’en veux pour preuve, en ce qui concerne les communistes Algériens, les différentes oppositions qui ont continué à se manifester dans leurs rangs dans les années 1930 jusqu’à 1935 quand il s’agissait d’appliquer fidèlement cette condition ou quand il s’est agi de procéder à une analyse la plus correcte possible sur la nature des évènements d’août 1934 à Constantine au cours desquels la grosse colonisation terrienne avait réussi à dresser les populations autochtones de confession musulmane et juive l’une contre l’autre afin de briser l’essor du mouvement de libération . Et cette idéologie sociale-démocrate a continué à se manifester encore dans nos rangs au moment où pesait sur le monde la menace du fascisme hitlérien et mussolinien.

A cette époque, en Algérie, avant l’avènement du Front Populaire en France et aussi après, les représentants de la grosse colonisation terrienne manifestèrent des velléités de créer un état d’apartheid qui serait séparé de la France afin d’empêcher la plus petite réforme favorable à une minorité d’Algériens autochtones. Ils menaçaient également en constituant cet état séparatiste de se mettre sous l’aile protectrice des états fascistes d’Allemagne et d’Italie de l’époque.

Les communistes Algériens et Français devaient prendre en considération cette menace qui pouvait si elle réussissait porter un mauvais coup aux efforts des forces de progrès en Algérie et en France dans leur combat contre le fascisme. Mais cette prise en considération de cette menace devait-elle pour autant édulcorer l’expression de l’attachement et dans le combat des communistes Algériens et Français à la 21è condition de leur adhésion à l’Internationale communiste à savoir le droit du peuple Algérien à l’indépendance ?

Si dans les documents publiés par le PCA à sa naissance en 1936 et plus tard jusqu’en 1940 ce droit apparaît en filigrane lorsque est évoquée l’aspiration à une Algérie libre, ou encore avec la poursuite de la condamnation du système colonial et de ses méfaits et l’exigence de sa disparition, il ne demeure pas moins que le mot d’ordre de l’indépendance n’est plus proclamé. Ce même phénomène s’est également manifesté pour le PCF.

Oui la lutte contre le fascisme hitlérien et mussolinien était sans aucun doute le souci primordial pour tous les communistes du monde entier. Mais cela ne signifiait nullement que les communistes devaient édulcorer leurs mots d’ordre sur l’indépendance des peuples colonisés par crainte du séparatisme de la grosse colonisation qui pouvait abuser la minorité de la population européenne d’Algérie et la jeter dans les bras du fascisme ou encore par crainte de briser les alliances conclues avec la social démocratie dans le combat antifasciste. En édulcorant la mise en application de cette condition à notre adhésion à la 3° internationale, on se coupait de la grande masse des Algériens autochtones alors que notre devoir était défendre leurs aspirations nationales précisément pour leur montrer le lien qu’il y avait entre celles-ci et le combat contre le fascisme. Et ainsi l’influence de l’idéologie nationaliste qui ne prenait pas en compte la lutte contre le fascisme prit de l’ampleur au détriment de celle des communistes qui ne conservèrent leurs liens avec les masses opprimés du peuple Algérien par leur lutte opiniâtre en faveur de leurs revendications immédiates.

Certes, plus tard, les communistes Algériens ont procédé à une analyse autocritique de leurs erreurs, dont l’origine était la persistance dans nos rangs de l’idéologie sociale démocrate.

J’ai cité ce fait de l’histoire de nos deux partis, pour rappeler combien nous devons demeurer vigilants dans la mise en application de nos principes idéologiques.

Certains, malheureusement qui ont été des nôtres et qui le sont peut être encore, après la disparition de l’Union soviétique et des autres pays socialistes d’Europe, ne regardant que ce qui pouvait ne pas être parfait ou qui était erroné dans la réalisation de cette expérience et oubliant que la contre révolution n’avait jamais abandonné son objectif de l’abattre, ont aussitôt exprimé en France et aussi en Algérie leurs prétentions de réaliser un congrès de Tours à l’envers, ce qui signifie la disparition de votre parti et du nôtre.

En Algérie, la majorité des dirigeants du PAGS, tournant le dos au marxisme-léninisme refusant de distinguer les enjeux des oppositions qui se manifestaient au sein des fractions de la bourgeoisie algérienne (fraction compradore hors du pouvoir qui se dressait contre le monopole du commerce extérieur de l’état et fraction compradore bureaucratique au pouvoir se servant de ce monopole) ont décidé de dissoudre le Parti afin de créer un large mouvement soit disant pour mieux combattre l’islamisme et son bras armé . Plus dix ans après cette expérience désastreuse où en sont ces ex communistes ? Non seulement ils n’ont pas ce mouvement large mais encore l’organisation qu’ils se sont donnés est aujourd’hui divisée et inefficace. Du fait de cette trahison de ces ex communistes, les travailleurs se sont trouvés désarmés. Ce qui explique en partie les difficultés rencontrées par les militants communistes qui se sont rassemblés dans le PADS dés la trahison de ces dirigeants du PAGS dans la reconstruction du Parti communiste. Cette reconstruction s’opère en gagnant dans les luttes quotidiennes les éléments les plus conscients de la classe ouvrière afin d’entrainer l’ensemble des travailleurs et des couches laborieuses dans la défense de leurs revendications immédiates, dans la résistance à toutes les mesures réactionnaires prises pour effacer les acquis progressistes de l’indépendance ou restreindre les libertés démocratiques. C’est dans les luttes auxquelles les communistes algériens apporteront leur contribution éclairée que se forgera le Front populaire anti impérialiste qui ouvrira la voie à la rupture chassant du pouvoir les fractions compradores et la remise en marche du processus d’un état démocratique souverain rejetant toute soumission à l’impérialisme qui sera au service des intérêts des couches laborieuses du pays.

En vous remerciant, nous transmettons aux communistes Français nos souhaits de succès et notre solidarité dans leurs luttes à  l’occasion du 90° anniversaire de la naissance du PCF .

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