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Un nouveau maire communiste

Michèle Picard fait face !
Lundi 29 juin 2009 — Dernier ajout mercredi 1er juillet 2009

Une mairie comble comme aux plus beaux jours du parti communiste, ça laissera des traces ! Près de 500 personnes venues assistées à l’élection de Michèle Picard, proposée par les communistes de Vénissieux et élue par la majorité de gauche du conseil municipal.

Un évènement politique dont le résultat ne faisait pas de doute, Michèle Picard allait être élue comme le cinquième maire communiste de Vénissieux ! Les opportunistes et politiciens de tout poil n’avaient donc qu’un seul objectif : tenter de perturber le déroulement du conseil et mettre le nouveau maire en difficulté pour son premier discours.

Les rumeurs avaient largement circulées ; il allait manquer des voix de gauche, la droite avait porté plainte en justice contre la procédure, Le FN allait faire un gros coup, il y a une autre candidature de gauche contre la proposition des communistes… Et puis André Gerin avait construit une telle force politique que tout le monde sait bien qu’il s’agit d’un évènement pour la ville comme pour les communistes.

La tension était donc forte dans la salle et chez les élus. Et le public était si nombreux qu’il débordait de tous les cotés et remplissait le hall d’entrée au 3e où avait été installé un écran de projection.

Danièle Gicquel (PS) présidait la séance comme doyenne. Un peu de confusion au début sur la procédure et le moment de l’intervention des groupes politiques. Et encore ces micros qui fonctionnent mal… Mais tous les groupes se sont exprimé ce qui est évidemment normal.

Sauf que le FN a été encore plus insultant et provocant que la dernière fois, laissant croire que le public derrière lui le menaçait (alors que c’était justement le service de sécurité !), allant jusqu’à utiliser une citation tronquée de Marchais pour justifier leur lutte contre les immigrés, reprenant l’insulte au parti de la résistance d’avoir négocier une alliance avec les nazis en 40… Un seul objectif pour le FN, créer le maximum de tension pour espérer un incident, pousser un militant du public à un geste d’énervement… Et évidemment tester Michèle Picard ! Comment allait-elle réussir à gérer les prises de paroles, à organiser un déroulement normal du conseil dans cette tension si forte ?

Après quelques tâtonnements, la réponse allait venir avec beaucoup de clarté « Mr Benedetti, on comprend que vous faites tout pour exister ici, car vous ne pouvez exister qu’ici , mais laissez faire le processus de mise en place d’un nouveau maire ». En une phrase, Michèle avait trouvé le mot juste et démontré qu’elle assumerait son rôle malgré la difficulté.

S’il n’y avait eu que cette tension avec le FN, la situation aurait été normale, mais un deuxième incident est venu compliqué le déroulement. Tous les partis politiques de la majorité s’était rencontré et mis d’accord sur la candidature proposée par les communistes, sauf une élue membre du PS qui avait fait circuler les rumeurs sur son attitude. Samia Ledesert, connue pour ses positions très centristes, voulait être candidate. Elle ne pouvait s’exprimer à la place du groupe socialiste qui avait déjà pris la parole.. Mais elle a tout fait pour s’imposer malgré tout, contre la majorité de gauche du conseil.

Devant sa surexcitation (allant jusqu’à arracher le micro de la table !), Michèle Picard lui a laissé la parole. Le discours de Mme Ledesert est sans équivoque.

  • Elle commence par le plus gros des mensonges politiciens en évoquant comme un modèle le fonctionnement du conseil de communauté du Grand Lyon. Incroyable quand on sait que c’est justement l’endroit ou les interventions sont négociées par la conférence des présidents de groupe, et donc où un élu ne peut parler individuellement sans obtenir le droit de son groupe !
  • Elle réclame de participer en tant que conseillère communautaire au Bureau Municipal, sans dire que c’est une proposition déjà acceptée pour les réunions qui concernent un dossier communautaire.
  • Et elle affirme que son opposition à l’orientation politique de la majorité de gauche de Vénissieux porte sur son soutien à la création d’une grande métropole de Lyon, projet dont on sait qu’il est au cœur de la réforme Balladur qui prévoit de vider les communes de tous leurs droits et leurs moyens !

Le groupe socialiste très gêné s’est retiré de la salle du conseil pendant cette prise de parole. Samia Ledesert va devoir traduire ses positions en actes ! Visiblement, elle est plus proche du Modem ou du nouveau centre. Et c’est sans doute ce qui lui plait au Grand Lyon (on peut être de centre, et même de droite, et être dans la majorité avec une vice-présidence…). Sauf qu’à Vénissieux, être au modem ou au nouveau centre veut dire rejoindre l’opposition. Au moins, cela aurait le mérite de la clarté ! D’ailleurs Jil Ben Mabrouk (UMP) ne s’y est pas trompé en allant tout de suite discuter avec elle. Une ouverture sarkozienne de plus sans doute !

Le résultat du vote était sans équivoque. Il ne manquait qu’une voix à la majorité de gauche et tout le monde a bien compris la cohérence avec l’intervention isolée de Ledesert. Mais à Vénissieux, l’arrivisme ne paie pas et le modem en a fait l’expérience aux dernières municipales. Michèle Picard a donc fait le plein des voix de gauche, comme pour l’élection des adjoints avec Véronique Forestier qui remplace Michèle Picard aux affaires sociales. C’est une militante communiste connue du quartier Max Barel dont elle assurait la présidence du conseil de quartier depuis un an. C’est aussi une internationaliste reconnue (elle a vécue longtemps au Chili).

Après les délibérations, Michèle Picard pouvait lire un discours offensif. Elle a surement conquis le public qui connaissait bien les qualités d’orateur combattant d’André Gerin. Comme elle le dira elle même, c’est le même livre qui continue, évidemment avec un nouveau style, mais ce discours était aussi un discours de combat, de conviction, d’ouverture aux autres, au peuple qui souffre et qui se rebelle, avec cette attention particulière aux femmes dont elle avait déjà témoigné comme suppléante du député, ou dans sa délégation sur la grande pauvreté.

Oui, on peut le dire après cette matinée : Michèle Picard fait face !

Et c’est une marseillaise revendicative qui s’est élevée après la fin de l’assemblée, marquant l’attachement des militants présents à la république face au fascisme qui s’était montré sous son vrai jour dans les interventions du FN.

Et c’est encore plus nombreux que les Vénissians ont fêté cette élection salle Joliot-Curie, en musique et avec l’internationale !

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