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Contribution au 33ème congres (site PCF)

Une hypothèse, pas un préalable

Marc Péré
Thursday 10 November 2005 — Latest update Sunday 15 January 2006

Une hypothèse, pas un préalable

La lecture du compte rendu du dernier CN surprend : tant de camarades s’y prononcent pour qu’il y ait un candidat communiste aux prochaines Présidentielles ! Et, bien sûr, cette position est exprimée en toute ignorance du contexte politique qui entourera cette élection : un préalable à l’aveugle en somme…

Pourtant 3 raisons poussent à refuser ce préalable, sans pour autant en rejeter l’hypothèse, le temps venu. Les voici :

1 - Déjouer le piège de l’élection Présidentielle : Elle ne permet jamais d’exposer les enjeux, de confronter les modèles, les idées. Nous le savons tous. Le prisme des médias, dans tous les cas, déformera et combattra notre candidature, quelle qu’elle soit, parce que l’ennemi, depuis que les médias ont le poids qu’ils ont, c’est le PCF. Alors d’une part, nous condamnons cette élection, sa personnalisation dévastatrice du politique, d’autre part nous savons par avance le sort qui sera réservé à notre candidat(e) et le traitement dont il (elle) fera l’objet. Il nous faudrait donc foncer dans le mur ? Comme le lapin Duracel qui heurte le mur et qui, sans s’arrêter, le heurte et le heurte encore jusqu’à épuisement ?

2 - Faire du 29 mai le Jour le plus long : Une deuxième raison tient au message délivré le 29 mai. Fous, surtout dans nos rangs, ceux qui n’en prennent pas l’entière mesure. Ainsi donc nous parlions de “message à portée révolutionnaire” au soir du 29 mai, et, 5 mois après, il nous faudrait continuer comme si de rien n’était ? La même cuisine, les mêmes recettes, pour le même fumet, trois fois déjà rejeté par le peuple français ? Le réferendum du 29 Mai a montré l’ampleur du rejet opposé au modèle libéral. Il a mis la discussion politique au niveau des modèles de société proposés. Inespéré et historique…

Or les réponses apportées par le passé ne peuvent être les réponses politiques à la situation actuelle. Elles ne correspondent ni à l’ambition, ni à l’âpreté, ni à la violence du combat qui s’y livre. Elles ne correspondent pas aux attentes politiques du peuple de France. Elles ne correspondent pas non plus au niveau atteint le 29 Mai. Ce “NON”, il ouvre en grand le champ des potentialités. Et il faudrait en restreindre l’ampleur ?

Une des rafales de ce 29 mai portait en elle la constitution d’une force antilibérale de taille supérieure à la taille critique qu’aucune des composantes du camp antilibéral n’est aujourd’hui capable d’atteindre par elle-même. Une force, dans le respect de chacune de ses composantes, capable de prolonger l’unité qui a fait la réussite du 29 mai. En enfermer, ou même en fermer, la faisabilité dans un préalable de quelqu’ordre qu’il soit, c’est tout simplement refuser un rendez vous avec l’Histoire. Pour que rien ne bouge.

3 - A rupture, rupture et demi :

Jamais la Droite n’a cogné aussi fort, jamais elle n’a pratiqué avec autant de hargne une politique de classe. Ce saut quantique dans la destruction sociale impose une réponse quantique : une rupture que la sociale-démocratie, parce qu’elle n’en a pas l’ambition ni n’en ressent la nécessité, ne mettra pas en œuvre.

Là encore, imposer le préalable de l’émiettement des candidatures à la gauche du PS, c’est concourir à faire perdurer la suprématie du PS à gauche, et c’est, par ricochet, accepter l’absence de rupture pour répondre à cette politique de classe. Socialement insupportable.

Une élection que nous récusons, un signal historique à amplifier et à rendre victorieux, une réponse politique de rupture inédite à apporter. Trois raisons majeures pour inviter ceux qui font de la candidature communiste un préalable, à une analyse plus approfondie de la réalité de la France de 2005. Il s’agit là ni plus ni moins que d’avoir une ambition majoritaire pour nos idées. N’est ce pas entre autre pour cela que nous sommes communistes ?

Marc Péré Secrétaire Section Nord Est - Haute Garonne.

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