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Conférence Nationale du Parti communiste français

Une journée noire pour l’avenir du PCF

André GERIN
Samedi 21 octobre 2006 — Dernier ajout samedi 16 décembre 2006

Aujourd’hui je retire ma candidature. Je l’avait posée dans l’esprit de Coluche en 1981, pour faire avancer le « schmilblick »

Cette semaine Marie-George BUFFET et l’équipe dirigeante nous ont annoncé qu’un programme, une méthode, un calendrier existaient. J’étais rassuré !

On nous propose de voter les 10 et 11 novembre pour désigner Marie-George BUFFET majoritairement. Va-t-on voter pour que Marie-George BUFFET soit la candidate présentée par le PCF ? Va-t-on voter pour le projet du PCF ou pour le projet de Nanterre ?

Nous ne voulons pas recommencer avec le PS. Notre chance avec le programme anti-libéral serait de faire plus de 10 % voire d’être devant le PS. Mais, on ne nous dit rien sur le changement de politique, de pouvoir et de société. Ce projet est flou. Rien non plus sur l’identité de la France, sur la Nation, sur la croissance, sur le rayonnement du pays, sur une nouvelle politique économique, une nouvelle politique européenne.

On appelle cela un événement politique majeur. S’agit-il d’un projet du PCF ou d’un projet des collectifs ?

Les millions de Français qui souffrent du capitalisme vont être appelés à voter pour quoi : pour un PCF, parti de luttes et de gouvernement ou pour un PCF dilué dans un programme flou, approximatif qui contient tout et son contraire, sans aucune lisibilité ni crédibilité.

C’est une machine à perdre, on fait comme si le PCF n’avait plus vocation à être un parti de gouvernement.

On nous dit : ne recommençons pas ce que l’on a fait avec le PS, ce pourquoi nous avons été sanctionnés le 21 avril 2002. Nous avons choisi de nous fondre et de nous confondre avec la gauche plurielle et voilà le résultat :

Le parti, nos ministres n’ont pas voulu marquer notre différence, notre identité face au gouvernement Jospin sur plusieurs sujets aigus :

  • Sécurité sociale : on avance l’argument que Lionel Jospin serait menacé si le groupe vote contre, on s’abstient donc,
  • Caisse d’Epargne en voie de privatisation : abstention à l’arraché avec une lettre bidon de Dominique Strauss Khan,
  • Directives européennes sur l’électricité : on s’abstient à contrecœur, Un ministre vante l’ouverture du capital d’Air France et les deux dernières années malgré la réticence du groupe : on vote le budget au nom de notre participation gouvernementale stratégique.

Nous avons payé cher cet alignement aux municipales de 2001 : nous avons perdu 30 villes.

Aujourd’hui il faudrait se dissoudre. Le PCF serait réduit à être le centre de ressources d’une recomposition politique qui ne veut pas dire son nom. C’est peut-être cela que l’on qualifie de nouveau tournant.

Ne pas recommencer avec le PS, cela veut dire quoi ?

  • une liste de gauche plurielle était présente aux régionales de 1998
  • une liste de gauche plurielle était présente aux régionales de 2004

Il est tout de même curieux que l’on soit frappé d’amnésie quand le parti amorce une remontée de son influence en 1995 avec près de 9 %, par rapport au résultat inférieur à 7 % en 1988.

Se démarquer du PS aujourd’hui, c’est plus que jamais être nous-mêmes, pour battre la droite, faire gagner la gauche, pas pour faire changer le PS, mais pour mobiliser les milieux populaires et réduire le Front national.

Le mirage de la gauche de la gauche est d’autant moins crédible, qu’avec le Non au référendum, il faudrait rallier Jean-Pierre Chevènement et soutenir Laurent Fabius ; ce qui serait cocasse ! Le tournant significatif, aujourd’hui c’est essentiellement des abandons. Que devient dans tout cela l’idéal communiste, les idéaux du socialisme. Je crains que nous tournions le dos à l’idée de révolution, loin des insurgés de 1848 qui revendiquaient, avec le drapeau rouge, une République sociale.

Marie-George BUFFET candidate, je suis d’accord, pour porter les couleurs du PCF, le programme du PCF, porter un projet capable de réaliser l’union du peuple de France. Le choix de la conférence nationale des 21 et 22 octobre 2006 peut être une journée noire pour l’avenir du PCF.

Je demande qu’aujourd’hui nous prenions date.

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