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la guerre des classes

Une rencontre qui pousse à la résistance

80 personnes, témoignages, discussion
Vendredi 11 décembre 2009

Une soirée qui remue les consciences, soulève la colère et réveille l’envie de bousculer cette société d’exploitation et d’injustices…

Une soirée elle-même bousculée par l’actualité des luttes de classe, avec la vente du matériel de l’usine Parisot Meubles à Amiens qui a forcé François Ruffin à intervenir par téléphone

Une soirée rythmée par un court-métrage choc, un film choc, des témoignages chocs… Mais pas de ce choc des mots et des photos qui fait la une de médias chargés de nous faire oublier la guerre de classes, au contraire, le choc d’une vérité qui fait suer le travail et la misère…

80 participants au cinéma… A vrai dire, on espérait que l’affiche pourrait attirer plus de monde, mais bonne mobilisation Vénissiane militante.

Après l’introduction, la soirée a été un bousculée par la situation de François Ruffin, qui a du rester eà Amiens pour… l’actualité des luttes de classes ! Il était donc au téléphone pour expliquer ce qui se passait au tribunal de commerce et sur le site de l’usine Parisot Meubles d’Amiens

Ce vieux site industriel qui contribua à la dynastie Boussac, a été racheté par Mr Parisot père, oui celui de Laurence, la patronne des patronnes « new look ». Il l’a racheté pour 2 millions de Francs, en touchant des millions de subventions pour un site qui valait 20 fois plus ! Il l’a exploité rigoureusemente pendant 20 ans pour en extraire le maximum de profit. Les salariés ont travaillé comme des fous pour garder leur emploi, et comme toujours, comme dans des dizaines d’autres sites industriels de la Somme, comme dans toutes les régions industrielles de France, le patron se débarasse finalement d’un site qui ne lui rapportera plus assez…

François est un jeune journaliste qui s’est fortement engagé du coté du peuple, découvrant la réalité de la lutte des classes, entre autres dans les quartiers nord d’Amiens, et qui travaille pour l’émission « Là -bas si j’y suis »

Bien sûr, pas très simple de dialoguer à distance, mais chacun pouvait s’entendre, et après l’explication de la situation à Amiens et la présentation du livre, François Ruffin a pu répondre à des questions. Sur la déindustrialisation, il confirmera que site après site, c’est tout le tissu industriel qui est détruit dans sa région, les seuls emplois restants étant dans les services à la personne ou la sécurité… Bref, des pauvres pour aider les vieux riches, et pour sécuriser les biens de riches…

Il évoquera aussi la situation politique, en soulignant qu’il n’est pas là pour prendre parti dans les débats interne au PC, que c’est toute la gauche qui est concernée par l’abandon de cette guerre des classes

Il fallait juste parler dans le micro et dans le téléphone…

Un compte-rendu plus détaillé sera (sans doute !) fait à partir de l’enregistrement sonore de la soirée…

Après ce dialogue avec Françsoir Ruffin, le petit film « le temps des bouffons » a surpris et sans doute interrogé sur la manière dont on dénonce la bourgeoisie aujourd’hui. Car Pierre Falardeau n’y va pas en douceur pour dénoncer une bourgeoisie violente, archaique, vulgaire, indécente… La violence de son discours contre la classe qui possède interpelle… Pouvons-nous être « gentil », « politiquement correct » pour dire la guerre sociale ?

Le député communiste André Gerin interviendra ensuite pour une deuxième partie du débat en soulignant que le livre de Ruffin vient nous bousculer utilement. Il dénonce le capitalisme du désastre qui détruit la panète et les hommes, et souligne que les communistes doivent retrouver l’envie d’être révolutionnaire, de sortir du piège des institutions pour porter la colère populaire, affirmer notre action pour une autre société, rejeter les critères dominants qui nous ont progressivement enfermés dans le piège de la rentabilité, des exigences de la finance, et qu’au contraire, il faut réaffirmer la place première de l’homme dans la société

Serge Truscello, délégué syndical de l’usine Bosch et secrétaire de section du PCF apporter la confirmation que la bourgeoisie continue de tout bousculer pour prélever toujours plus de profit. Le groupe Bosch est un mastodonte allemand de 280 000 salariés dans le monde qui n’est pas directement soumis à la bourse puisqu’il est détenu par une fondation à l’allemande, autrement dit par une grande famille de la bourgeoisie [1]. Mais depuis 10 ans, malgré les luttes des salariés, le groupe de trouve pas quelle production faire réaliser à Vénissieux. En 2004, il a obtenu des salariés un plan de blocage des salaires et de remise en cause des 35h en échange d’une production qui va s’arrêter fin 2009, et pour la suite, plus rien. Serge dira que les salariés ont tout donné, ont gagné tous les « prix » interne au groupe ; qualité, productivité, que le site peut tout faire… mais les actionnaires du groupe Bosch en ont décidé autrement [2]

Le débat a continué

Le film de Michael Moore était bien sûr très attendu… avec chez certains quelques craintes. Etait-ce simplement encore une dénonciation de la finance boursière déconnectée du capitalisme ? Etait-ce une répétition des films déja vu de Moore… Craintes vite balayées devant la force du film qui est pour l’essentiel consacrée.. aux luttes de classes aux USA, c’est à dire à la prise de conscience un peu partout de la nécessité pour le peuple de se tenir debout dans ces luttes de classes, de refuser l’apparente loi éternelle du marché, de la propriété.. Il nous fait découvrir une Amérique qui bouscule les certitudes capitalistes, dont les jeunes jugent à égalité capitalisme et socialisme, qui organise la résistance contre les expulsions, et peut être obtenir le départ de la police devant la détermination de manifestants, et qui nous montre même une usine occupée par les salariés licenciés et qui obtiennent au bout de 6 jours leur salaire et une prime… Certes, bien peu par rapport à la France, 6000$ pour des salariés a qui l’entreprise devait un mois de salaire ! Mais un symbole dans un pays ou une occupation d’usine ne s’était pas vu depuis des décennies.

Un témoignage aussi étonnant sur la vie politique, la bataille du congrès pour refuser de payer Wall Street et les pressions de Bush finissant pour revenir sur le vote négatif et forcer la main avec des députés démocrates et donner enfin les milliards de Paulson aux banques.

La colère était telle que les banques ont pris peur et voyant monter Obama dans les sondages se sont mis à le financer à millions… On sait aujourd’hui que si les pétrolier étaient derrière Bush avec un ministère des Finances tenus par les dirigeants de Goldman Sachs, c’est justement Goldman Sachs qui a choisi de financer Obama.

Et devant l’immense joie populaire pour la victoire d’Obama, nous sommes beaucoup à avoir pensé à 1981 et Miterrand… Les illusions, l’espoir est sans doute encore plus fort aux USA. Que devient-il un an plus tard ? Le peuple pourra-t-il bousculer les forces qui continuent à tenir le pays et en en tirer des milliards de profits qui alimentent une classe sociale aussi arrogante, violente, vulgaire, parasitaire que celle dénoncée par « le temps des bouffons »… ?

Vraiment, une belle soirée !

[1qui se planque derrière une fondation pour limiter les impôts sur ses profits

[2il avait dit dans un autre débat que ce n’est pas faute d’investissement du groupe, mais que l’essentiel des investissements étaient en Allemagne et dans sa zone d’influence directe, et que la France était volontairement écartée, ce qui est révélateur sur la réalité des rapports Franco-Allemands dans l’Union Européenne

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