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Compte-rendu détaillé des 6emes rencontres internationalistes de Vénissieux

Unité, solidarité et respect des peuples

Intervention de Hector Michel Mujica, ambassadeur de la république bolivarienne du Vénézuela
星期日 2014年1月26日

Merci beaucoup avant tout.

Je désire remercier tous mes amis qui sont juste en face de moi et juste à côté, et aussi les amis du PCF de la ville de Vénissieux et aussi à Michèle Picard, maire de la ville de Vénissieux.

Je viens d’arriver, il y a à peine une semaine, j’étais avant pendant sept ans et un petit peu plus en Algérie, comme ambassadeur aussi j’étais ambassadeur de la république Bolivarienne.

Bon c’est mon nouveau défi, parce que je vais vous dire vous connaissez très bien le processus bolivarien au moment de l’arrivée au pouvoir du président Chavez en 1980. Il a remporté les élections présidentielles à la fin du mois de décembre. Et c’est au mois de décembre 1998 avec plus de 57 % de voix et il a pris le gouvernement au mois de février et là c’était une date emblématique dans la révolution bolivarienne, février 1999.

Donc au Venezuela après l’arrivée au pouvoir de Chavez en harmonie avec le peuple bolivarien et le peuple vénézuélien, c’était une alliance patriotique civile et militaire, quand on parle des militaires en Europe tout le monde dit : oh voilà les militaires. Il y a des militaires tout à fait différents en Amérique latine. Il y a des militaires assassins, putschistes, et vendus à l’impérialisme américain et qu’on a vus dans les années 70 en Argentine, au Chili après la chute de l’Unité Populaire, la mort du président Allende, en Uruguay, en Bolivie.

Pour ce pays d’Amérique latine et même la figure des disparus, les premiers signes sont apparus à la fin de la dictature de Marcos Pérez Jiménez 1958 au Venezuela pendant les années 60, c’était la démocratie représentative appuyée par les États-Unis où la répression contre les forces communistes progressistes nationalistes anti-impérialistes a été féroce à cette époque, même sous les drapeaux de la démocratie représentative.

Mais il y a des mouvements nationalistes anti-impérialistes qu’il y avait à la fin des années 68 au Pérou avec le général Velasco Alvarado, on a vu aussi avec le général Luà­s Carlos Prestes brésilien, après qu’il se soit converti pas au catholicisme mais au communisme, il était un grand dirigeant communiste du Brésil. Et on a vu aussi des mouvements très importants au Panama dans le cas de Omar Torrijos. Pendant les années 70, il y avait des militaires à vocation anti-impérialistes qui prônaient la lutte pour la justice sociale etc.

Je vais vous dire, c’est très peu connu, les causes de l’arrivée au pouvoir de Chavez. Ce que vit aujourd’hui l’Europe pour gérer la gestion sociale de la crise du capitalisme européen ou du capitalisme mondial s’est fait bien sûr avec les mesures néolibérales, nous en avons souffert pendant les années 90. En Argentine, au Chili bien sûr avec le laboratoire créé après la mort de Salvador Allende et la chute de l’UP. Le coup d’État, ce que l’on oublie souvent, c’est juste de dire que cela a été financé par les États-Unis, le coup d’état américain et n’oubliez pas, il faut se rappeler en octobre 72 au Chili, il y a eu la grève des camionneurs. Cette grève était importante car elle a coupé toute la distribution de produits de consommation courante au Chili et tous les étalages supermarchés des marchés, des superettes étaient vides et on a découvert après quand on a fait sortir les documents secrets de la CIA du département d’État que les camionneurs chiliens ont été payés par les États-Unis en cash, en dollars.

C’est-à -dire que ça se passe aujourd’hui. Je vais le dénoncer, et cette guerre économique je vais prendre le discours de Salvador Allende qui disait : 「 les attentats terroristes faisant sauter les ponts, coupant des voies ferrées, détruisant des oléoducs des gazoducs, face au silence de ceux qui avait obligation d’intervenir, l’histoire les jugera.」. C’est au peuple de le juger.

C’est très important de le dire car c’est la guerre économique et nous souffrons encore aujourd’hui au Venezuela, tous les jours il y a un problème, coupure d’électricité et il y a eu un problème présumé mais évident de sabotage dans la première raffinerie au Venezuela qui produit plus d’un million de barils par jour. C’est la raffinerie la plus grande du monde. Et il y a aussi, un jour au supermarché, par exemple, disparaissent les rouleaux de papiers hygiéniques, un autre jour, la semaine suivante, disparaît le café, on ne trouve plus d’un moment à l’autre, de lait en poudre.

Tout ceci est pour essayer de démoraliser la population et en faisant croire par les médias que c’est l’ineptie, que c’est le gouvernement qui n’est pas capable de garantir l’alimentation de la population vénézuélienne.

Je crois que le plus important aujourd’hui, c’est que nous avons un peuple bien organisé au Venezuela. Même en face des médias qui ne font pas de l’information, ils sont des partis politiques d’opposition. Une bonne partie de ces médias sont appuyés et financés par les États-Unis.

Je crois qu’à la longue le Venezuela a changé beaucoup, il y a une forme d’organisation démocratique de base populaire que l’on appelle les Conseils Communaux, avec la possibilité d’embaucher pour faire des œuvres soit de logements, pour faire une école etc. etc. le Venezuela beaucoup changé.

Et la seule réduction de la pauvreté était de plus de 40 %, il faut bien lire cette petite brochure que l’on a laissée là -bas et les 50 vérités sur le Venezuela. Et on se rend compte que le Venezuela, ce pays tout à fait différent sur le plan de la santé, de l’éducation, sur le plan de la réduction du chômage.

C’est-à -dire qu’en Amérique latine sur le plan de l’unité latino américaine, je crois qu’au moment de l’arrivée au pouvoir d’Hugo Chavez, le rêve des libérateurs latino-américains du XIXe siècle, le rêve de faire une unité continentale différente de l’unité qui était contrôlée par les manifestes destinés aux États-Unis, c’est très important.

C’est-à -dire l’unité de l’État américain sans le concours des États-Unis. On a créé la communauté d’États américains et des Caraïbes sans le concours ni la participation du Canada et des États-Unis. On a créé l’union des nations du Sud, on a fait l’alternative bolivarienne pour les Amériques et on a créé aussi, on a fait un travail énorme pour le Mercosur. On a créé Pétrocarib, en ayant des prix justes pour le pétrole pour la population diverse des pays qui se trouve aux Caraïbes. La solidarité c’est un mot crédible aujourd’hui pour le travail qu’a fait le Venezuela, Cuba avec la Bolivie. Ce que nous avons fait c’est possible. Comme l’a dit le président Correa il y a deux jours ici à Paris : Nous pouvons faire la gestion sociale de la crise dans un monde solidaire, et avec beaucoup de justice. Cela c’est possible.

Je crois que le plus important au Venezuela c’est un pays où on a un analphabétisme qui n’existe plus et on a fait un grand effort avec l’aide des médecins cubains pour rétablir une santé publique digne et on a fait de la participation populaire pas un mot vide, mais un mot réel. On a affronté, ne l’oubliez pas, le 11 avril 2002, le coup d’état contre Chavez, le peuple n’était pas mieux organisé qu’aujourd’hui, il commençait à s’organiser. Il y a eu des centaines de milliers de citoyens vénézuéliens qui ont demandé le retour au pouvoir de Chavez. C’était le 12 et le 13 avril.

On a découvert après, 3, 4 mois après, qu’il y a une junte militaire qui a poussé un assassin. Et qui a provoqué la mort d’une vingtaine de personnes. Et c’est apparu à la télé et on s’est rendu compte que cela a été tout à fait manipulé, on a annoncé les morts 10 heures avant que les morts se produisent. C’était le matin du 11 avril. Et les morts, les assassinats, il y avait des snipers qui ont commencé vers 15h, 16h du soir.

Après on a beaucoup souffert avec les sabotages pétroliers c’était le mois de novembre décembre 2002 et janvier 2003. Le Venezuela a perdu presque plus de 30 milliards de dollars, c’étaient les pertes grâce au complot pétrolier. Et c’est le peuple du Venezuela qui est allé à la rescousse pour sauver notre industrie pétrolière nationale.

N’oubliez pas une chose que je veux dire, le Venezuela à une réserve pétrolière pour 300 ans. Le Venezuela a plus de réserve que l’Arabie Saoudite, et peut-être un jour si on fait des analyses plus poussées, le Venezuela c’est vraiment le pays qui a la plus grande réserve pétrolière du monde. C’est-à -dire que dans une crise mondiale du capitalisme, avec le modèle de consommation que l’on vit dans les pays capitalistes qui est insoutenable, je crois que le Venezuela est le lieu de convoitise des grands empires.

C’est pour cela que défendre le Venezuela, défendre les produits bolivariens, défendre la révolution citoyenne, et à l’Équateur, défendre la révolution qui se fait plurinationale en Bolivie, c’est très important. Ce qui a été fait aussi en Argentine où a été démantelée l’industrie, car c’est un pays d’industrialisation assez respectable, a été aussi sous les gouvernements des Kirchner, l’Argentine c’est un autre pays.

Je crois que la seule solution qui peut garantir l’unité, c’est l’unité du peuple latino-américain, la solidarité auprès des peuples du monde. Nous nous sommes rapprochés progressivement de l’Afrique, et la cause arabe c’est notre cause, et nous le donnons aussi pour l’émancipation du peuple arabe, et j’espère un jour soit respectée la légalité internationale pour que les peuples sahraouis décident de leur sort pour les droits de l’auto-détermination.

Nous respectons l’intégrité du territoire et la souveraineté des peuples et des nations. Nous sommes contre toute intervention étrangère, mais le mot-clé pour nous, pour s’en sortir de la crise, pour nous les latino-américains a été la solidarité. Pour nous c’est très important la solidarité et je crois que l’économie et Correa l’a dit il y a deux jours : l’économie est politique. Ce n’est pas une technique. On a oublié ça. Le classique de l’économie politique Allan Smith. Et j’en passe et après avec Karl Marx, ont toujours insisté sur la condition politique de l’économie. L’économie ne se règle pas d’elle-même avec le marché. Non l’économie c’est pour satisfaire les besoins humains. Et nous l’avons oublié. Et je crois que le plus important aujourd’hui c’est d’être solidaires.

Et je me sens très honoré pour terminer mon intervention, ma pensée bienvenue soit-elle, je me sens prêt de voir qu’il y a aujourd’hui dans le monde des puissances émergentes et l’autre jour l’ambassadeur de l’Afrique du Sud m’a dit que les BRICS sont intervenus au moins cinq fois cette année avec l’Union Africaine.

Et je crois qu’il y a des modèles de développement respectant les décisions de chaque nation, de chaque peuple, et je crois que nous pouvons nous en sortir de la crise. Mais sous le modèle néolibéral nous pouvons continuer, en détruisant les valeurs de la force du travail, c’est très important. N’oublions pas aujourd’hui avec les délocalisations et avec la flexibilisation du travail on a détruit la solidarité des travailleurs. Et c’est ça qui est très important de revenir et de créer un modèle qui puisse développer une autre façon de penser le monde et de régler la relation entre les hommes et les femmes dans les rapports sociaux.

Je vous remercie.

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