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la marche des chomeurs à Vénissieux

abandon du plan d’austérité, non à une dette illégitime !

intervention de la CGT chomeurs
Jeudi 22 décembre 2011

Camarades !

Tout d’abord merci à la mairie de Vénissieux pour les moyens logistiques mis à disposition pour notre mobilisation.

Cette mobilisation contre Laurent Wauquiez était rendue nécessaire par le mépris par lequel ce membre du gouvernement s’est particulièrement illustré dans ses déclarations à répétition contre les pauvres, les chômeurs et les chômeuses.

Ces déclarations, elles incarnent parfaitement la conception du monde que partage les classes dominantes dans notre pays. Pour ces gens là , lorsque les ouvriers travaillent, c’est grâce aux capitalistes, qui veulent bien leur concéder un emploi. Et si les chômeurs n’ont pas de travail, c’est avant tout parce qu’ils sont faignants. Et ils ne se contentent pas d’être faignants, ils profitent des « aides sociales », c’est à dire des quelques centaines d’euros qu’on veut bien leur donner et qui ne suffisent pourtant pas, à se loger, à nourrir les enfants, à accéder au minimum qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue. Nous serions tellement fainéants qu’il faudrait même nous obliger à travailler 7h par semaine gratuitement sous peine de se faire couper nos indemnités !

Hé bien, nous, syndicalistes de classe, nous défendons la conception du monde exactement opposée à celle-ci. Ce ne sont pas les patrons qui font travailler les salariés, ce sont les salariés qui font vivre les patrons car c’est de leur exploitation que ces derniers tirent leurs revenus souvent faramineux, dont ils se servent ensuite bien souvent pour des opérations financières qui parasitent complètement l’économie et ruinent la société. Et si il existe un chômage de masse, c’est que les plans de licenciement parmi les plus massifs de l’histoire se succèdent dans l’industrie et les services. Et c’est une loi du capitalisme que de pousser périodiquement des centaines de milliers, des millions de personnes vers la misère, pour faire baisser les salaires, et créer une réserve inépuisable de travailleurs précaires prêts à toutes les tâches ingrates, pour des paies bien souvent inférieures à ce qui est prévu par la code du travail lui-même.

Mais tant que les travailleurs n’en seront pas arrivés massivement à cette conscience qu’ils n’ont pas besoin des patrons pour faire tourner la société, c’est à dire tant que cette exploitation n’aura pas été éliminé à la racine, il faut au moins que nous soyons capables de défendre les intérêts vitaux des travailleurs, et notamment des travailleurs les plus pauvres, c’est à dire de la masse des chômeurs et des précaires qui alternent petits boulots et période d’inactivité. C’est précisément le rôle que se fixe la CGT des Privés d’Emploi et des Précaires et son comité national. Et les deux choses que nous devons commencer par imposer, c’est le droit au travail et le droit à des indemnités conséquentes, non limitées dans le temps, pour les privés d’emploi. Le droit au travail, il peut être effectif uniquement si le travail existant dans la société est partagé entre tous et toutes, c’est à dire par une réduction massive du temps de travail et l’ouverture de postes dans tous les secteurs utiles de la production et des services. Mais comme les capitalistes sont bien incapables de réaliser cela, il faudra de grandes luttes, qui n’entraînent pas seulement derrière elle les chômeurs les plus conscients, qui sont organisés, mais le grand nombre. Et en attendant de rendre ce droit au travail effectif, il faudra imposer une convention UNEDIC qui prévoit l’indemnisation des privés d’emploi à un niveau avoisinant le SMIC, mais un SMIC réhaussé, tenant compte de l’inflation : un SMIC à 1700 euros nets, tout de suite ! Les données que nous avons receuilli lors de notre campagne sur les budgets de vie montrent bien cette nécessité.

L’ensemble des mesures du gouvernement actuel, et de tous les gouvernements qui dominent en Europe, conduisent à aggraver la crise de la société dans l’unique objectif de sauver le taux de profit des grands groupes financiers. Mais il serait illusoire de croire que ces politiques vont changer fondamentalement avec les élections, car l’ensemble des partis qui sont en situation d’emporter ces dernières, c’est à dire qui bénéficient des moyens médiatiques et financiers que les capitalistes veulent bien leur fournir, se sont engagés à continuer la même politique, et en premier lieu à rembourser une dette qui est pourtant illégitime, une dette que nous n’avons jamais choisi de contracter. La solution viendra d’en bas, et les mobilisations en Grèce, en Espagne, et même au cœur du système, aux Etats-Unis, nous montrent le chemin. Et si nous devons donc ajouter un autre objectif revendicatif au droit au travail et au droit à une indemnisation décente, c’est : abandon du plan d’austérité, non à une dette illégitime !

Pour finir, je voudrais dire que tout repose sur notre action consciente, sur notre capacité à convaincre les gens autour de nous. Des périodes similaires à celles que nous connaissons ont déjà existé dans le passé, dans la foulée de la crise de 1929 notamment. Dans ce genre de situations, nous assistons à une course de vitesse entre le capitalisme et le mouvement ouvrier, et le capitalisme tend toujours à s’appuyer sur un discours d’extrême-droite dont les paroles de Wauquiez sont une bonne illustration, un discours qui veut tourner celui qui gagne un peu plus contre celui qui gagne un peu moins, l’ouvrier contre le petit fonctionnaire, le blanc contre le noir ou l’arabe. Et cette course de vitesse, c’est non seulement par nos manifestations, mais par notre action concrète de tous les jours, en discutant avec les chômeurs, les précaires, devant les CAF et les Pôles Emploi, en définissant des revendications et des plans d’action efficaces et ambitieux, que nous pourrons la gagner.

C’est un travail de longue haleine mais que nous continuerons à effectuer coûte que coûte à la CGT pep en dépit des Wauquiez et de tous les pique-assiettes au pouvoir actuellement.

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