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Le silence des communistes

et la parole nous revint…

10 ans plus tard, une nouvelle réponse à Vittorio…
Samedi 6 décembre 2008 — Dernier ajout lundi 13 avril 2020

Vittorio,

j’apprends ta mort alors que je me suis enfin mis à écrire pour tenter de sortir de ce silence dont tu parles avec raison, un silence étourdissant dans ces années de guerre sociale et impériale menée contre les peuples, contre le monde du travail, contre toute forme de résistance. Vingt après la chute du mur, dix ans après ta première lettre à Miriam et Alfredo, nous redécouvrons que «  l’histoire de toute société jusqu’à nos jours est l’histoire de la lutte des classes ». Et c’est avec en tête la violence de ces luttes en 2009 que je veux te répondre enfin, et tenter d’éclairer cette histoire qui nous a conduit de l’invasion de la Tchécoslovaquie à l’effondrement du mur, avant de retrouver en Amérique Latine des pays annonçant construire le «  socialisme du XXIe siècle ».

le silence ?

Tu évoques en introduction le silence, « leur passé est effacé de la mémoire ». Tu l’évoques pour les communistes italiens. Est-il de même nature en France ? Le communisme italien a été dès la libération plus vite confrontée au compromis républicain, plus vite en recherche d’une réponse « eurocommuniste » au stalinisme, radicale dans la décision de dissolution du PCI dans la « cosa ». Le communisme français est resté plus divisé sur la réponse au stalinisme, entre l’humanisme de Garaudy et l’anti-humanisme théorique d’Althusser, et encore plus longtemps divisé par sa mutation, qui n’en finit pas de s’éterniser… Est-ce que ces différences viennent de leurs conditions de naissance ? de leur dirigeants ? des conditions nationales Les différentes histoires grecques, portugaises, espagnoles, montrent en tout cas que les trajectoires des partis n’étaient nulle part pré-écrites.

Dans les deux situations, ce silence me semble être d’abord une incapacité de « lire aujourd’hui » ce passé qui s’efface pour transmettre ce qu’a été notre engagement à de nouvelles générations.

Quand Miriam évoque ces « vieux communistes, qui habitent dans les immeubles populaires, qui diffusaient l’Unita tous les dimanches …. () ils me demandent ce qui est arrivé, pourquoi nos dirigeants se disputent, pourquoi Berlusconi a gagné () je confesse ma honte de ne pouvoir donner une réponse convaincante »… elle en situe une cause dans les « divisions anciennes et jamais résolues ». Je crois effectivement que c’est une clef pour comprendre ce silence, mais non pas comme l’évoque Miriam, en cherchant dans les critiques de l’ancien PSI, du vieux Nenni ou de Craxi, ou encore comme l’évoque Alfredo en relisant Bernstein, mais au contraire en cherchant à comprendre pourquoi notre point de vue communiste s’est dilué sur sa gauche et sur sa droite.

La guerre sociale qu’est toujours le capitalisme a besoin d’une guerre des idées, d’une bataille idéologique permanente dans laquelle le communisme est toujours soumis au risque du gauchisme et du réformisme, parfois a son corps défendant, quand nous n’arrivons pas à «  comprendre le monde pour le transformer ».

Devant l’effort gigantesque que demandait l’analyse du stalinisme, du socialisme réel, de cette situation jamais prévue d’un socialisme partiel, national, hétérogène en permanence plongé dans une domination capitaliste mondiale, devant les contradictions entre socialismes, nous n’avons pas construit collectivement le point de vue communiste capable de comprendre les luttes de classe dans le socialisme, nous n’avons pas vu la contre-offensive s’organiser idéologiquement dans les suites de Mai 68 et de la reconversion des nouveaux philosophes. Ce point de vue communiste était pourtant toujours plus nécessaire pour comprendre le retour de la guerre derrière le masque de l’humanitaire, l’arrogance et la fragilité de la domination Étasuniennes, la force potentielle de la décolonisation dans les résistances du sud après la chute du mur, l’incroyable révolution permanente cubaine, phare pour une Amérique latine se libérant des dictatures et montrant la force d’intervention des peuples … C’est en creux ce que dit en fait Alfredo qui écrit « il y a quelque chose de tragique dans cette histoire et dans la figure de Togliatti qui () fit ce que l’ancien parti socialiste ne réussit pas à faire. Il réconcilia pour la première fois en Italie, les classes pauvres avec la Nation, il les amena au seuil du pouvoir, mais en même temps il condamna le PCI à la marginalisation, étant de fait un des plus grands chefs non seulement du Kominterm, mais de l’Union Soviétique. ». Ce qui nous a manqué était bien la capacité, dans le contexte de l’existence du socialisme réel, à porter la perspective de la transformation révolutionnaire en France comme en Italie à partir du rapport de forces réel dans nos pays, en se dégageant de tout modèle, de toute contrainte, mais sans rompre avec l’internationalisme nécessaire des prolétaires.

le silence des communistes français

Les derniers congrès du PCF sont plein de ce silence sur le passé, le vieux passé communiste qui est considéré dans les textes comme un boulet dont il faut se libérer, et le passé récent de la mutation qui est résumé à des erreurs normales quand on cherche… En quelque sorte, en France, le silence n’est pas total. Le PCF n’étant toujours pas dissous, malgré de nombreuses tentatives, la question est rediscutée à chaque congrès. Faut-il enfin en finir ? Faut-il enfin une métamorphose , nom français de la « cosa ». A chaque congrès la direction pose la question, et la base militante bien qu’affaiblie, vieillie, souvent aigrie, émiettée, désorganisée… répond invariablement « nous voulons le parti communiste français ». Ces divisions sont bien celles qui ont marquées l’histoire du PCF sur des décisions clefs, notamment la place du rassemblement populaire par rapport aux alliances électorales de gauche, la référence au marxisme, la conception de la transformation sociale et son caractère révolutionnaire, la différence entre l’Italie et la France est que la direction du PCI a pu dissoudre le parti en un seul congrès, quand les directions du PCF successives n’ont pu le faire, malgré les tentatives.

Mais le point commun est que nous nous sommes divisés et le résultat a été partout un affaiblissement rapide ou progressif. Note que si certains partis se sont dissous ou métamorphosés comme le PCI rapidement, ou le PCF lentement, d’autres partis sont restés "orthodoxes", comme le PCP ou le KKE. Il n’y avait aucun "automatisme" dans les transformations des partis communiste, mais bien partout des décisions politiques de directions, qui, appuyées partout sur une pratique de centralisme peu démocratique, ont mis en œuvre des stratégies dont on peut désormais tirer les leçons. J’ai toujours le souvenir de ce merveilleux film de Moretti sur la « cosa », film qui donne à voir cette incroyable parole communiste, individuelle et collective, engagée et à l’écoute, passionnée et raisonnée.

Je veux donc te répondre que le silence dont tu parles n’est pas la trace du deuil que nous n’arriverions pas à faire de notre utopie, d’un deuil qui demanderait un franc renoncement pour être dépassé. Au contraire, il est la trace du deuil difficile de la parole que tant de dirigeants portaient pour nous, dont ils étaient l’incarnation, petit pères des peuples qui tant de fois, ont désertés les peuples. Le communisme était tout entier dans l’action, et avais remis sa parole à ses dirigeants. Quand ceux-ci, à Moscou, Rome ou Paris, ont désertés les luttes de classe par intérêt, renoncement ou pragmatisme, nous nous sommes trouvés littéralement sans voix. Et c’est de ce silence que nous sortons enfin, quand les luttes nous réveillent, quand les répressions nous font crier, quand des résistances s’organisent, cherchent des alliances, quand de nouveaux dirigeants apparaissent et portent de nouveau les luttes de classes, car nous réapprenons à parler par nous mêmes, communistes, n’ayant renoncé à rien, les yeux grand ouverts sur notre passé, fiers et lucides, engagés et en recherche, car nous recommençons à nous organiser patiemment, à reconquérir le parti communiste indispensable aux prolétaires des temps modernes.

le monde change ?

Cette phrase au cœur de ta première lettre, est reprise par Alfredo qui parle « d’une véritable césure politique, car il s’agit d’un changement très profond, non seulement des choses mais des esprits et aussi de toutes les formes (l’Etat-nation, les classes, l’industrialisme) dans lesquelles a été pensé la politique ».

Au début des années 90, comme beaucoup, devant l’accélération de l’histoire, j’ai cherché à comprendre ce qui semblait « nouveau ». Et il faut reconnaître qu’on était « dans la panade ». Lors du 150e anniversaire du Manifeste en 1998, je me suis mis à relire des textes de Marx, et dans le choc de l’arrivée de Le Pen au 2e tour en 2002, j’ai recommencé à lire Lénine. Et je n’ai pas suivi Negri nous parlant de « multitudes » et d’Empire remplaçant les classes sociales et les états, ni Sève nous parlant de luttes d’une classe au singulier contre l’humanité désormais mise en cause dans son ensemble. Nous avons été sensibles à ces discours du nouveau, à ce déferlement médiatique des « nouvelles » technologies, « nouvelles » économies, « nouvelles » théories qui défaisaient tous nos repères. Nous avons cédé à une formidable bataille idéologique dont, vingt ans plus tard, nous mesurons à quel point elle avait pour but de masquer que le monde change en apparence pour mieux rester ce qu’il est, un capitalisme profondément dominé par les intérêts immédiats d’une classe sociale capable de piller, tuer, détruire pour continuer à « se gaver ».

Cette question émerge clairement dans le 34e congrès du PCF dont la direction continue à répéter cette maxime du nouveau. Le monde, les classes, la science, la vie, tout est nouveau, et bien entendu, il ne faut donc pas s’intéresser au passé, il faut de « nouvelles » réponses, un « nouveau » communisme, un « nouveau » parti. Mais dans leur grande diversité, les forces sociales qui luttent reconnaissent un pouvoir arrogant dans la tradition de cette droite française pétainiste, que Marx analyse dans la révolution de 48 et Napoléon III. Et la crise de 2009 vient brutalement éclairer cet ancien qui demeure dominant, le capitalisme !

On ne peut plus en 2009 regarder la mondialisation comme un caractère nouveau du monde, malheureusement « pilotée par un capitalisme financier et ultralibéral », comme le dit la direction du PCF, alors qu’elle est déjà étudiée par Marx, Lénine et tant d’autres ! Nous avons toute l’expérience de la mondialisation du 19e siècle, qui a produit le colonialisme, puis la première guerre mondiale, et enfin le nazisme ! Cette mondialisation était déjà financière ! elle était déjà le support de guerres impérialistes, du pillage du sud par le nord, et en même temps, d’un formidable développement des forces productives, de la transformation de millions d’emplois agricoles en emplois industriel poussant à l’urbanisation…

La mondialisation, que ce soit en 1900 ou en 2000 n’est pas seulement « pilotée » par le capitalisme, elle est la forme dans laquelle il se reproduit en expansion pour satisfaire les exigences toujours plus démesurées de la classe sociale qui le domine ! La croissance des échanges, de leurs possibilités techniques ne fait qu’accélérer un mouvement très ancien qui est celui par définition du capital !

Par contre, s’il y a du nouveau dans la fin du 20e siècle, c’est bien que quelque chose né dans la furie de la première guerre mondiale a disparu ! le socialisme des pays de l’Est, issu du choc de la révolution d’octobre et de ses suites… et cet effondrement a révélé et libéré un rapport de forces très en faveur du capitalisme ! C’est ce qui a permis la déferlante « libérale », la revanche sociale, le retour de la guerre.

Mais l’effondrement n’est pas complet. Cuba résiste encore, la Chine est un mélange de socialisme et de capitalisme dont personne ne peut prévoir qui sera dominant dans le futur. En tout cas, l’état chinois souverain continue à maitriser sa monnaie et ses institutions financières ! L’Amérique Latine réinvente un socialisme du XXIe siècle. Parler de faillite du socialisme en passant sous silence les réalités passées et actuelles du socialisme ne permet pas de comprendre le monde d’aujourd’hui.

Et ne nous cachons pas la difficulté la plus grande, parler d’un échec communiste ne permet pas de comprendre les causes et les conséquences de l’effondrement de l’URSS. Car l’URSS restera d’abord et avant tout une extraordinaire victoire de la révolution d’octobre qui transforme en un demi-siècle un pays paysan moyenageux en grande puissance.

L’échec communiste ?

On plaisante souvent des tares du soviétisme, mais on oublie le plus souvent les incroyables avancées scientifiques, techniques, culturelles qu’ont produites les suites de la révolution d’octobre…. même dirigée par Staline ! Un seul exemple peu connu et représentatif. Un thème de recherche est réapparu en France depuis 2000, la « méthode TRIZ », méthode qui aide à la résolution de problèmes par analogie, méthode née en URSS dans les années 70. Elle présente la particularité de reposer sur la formalisation d’un problème comme un ensemble de « contradictions »… On l’utilise en 2008 pour résoudre des problèmes de méthodologies en ingénierie.. Ce n’est pas une anecdote. On ne peut rien comprendre de l’URSS sans considérer ses réussites. Les travaux récents d’historiens montrent combien l’URSS a toujours été en guerre, et si elle a effectivement perdu cette guerre, si le stalinisme a évidemment freiné son développement, le socialisme soviétique a démontré un formidable potentiel, tout comme le socialisme chinois dans des drames et des contextes très différents, mais tout aussi « extraordinaires ».

Nous n’avons pas su, pas pu porter une lecture critique communiste du socialisme réel, coincé dans une sujétion idéologique et politique dont Fidel Castro parle comme le plus grand drame du socialisme ! L’expression de « bilan globalement positif » ne permettait pas de porter une critique dialectique, solidaire des forces communistes, mais claire sur les contradictions et les forces conservatrices. Quelle était la réalité de l’URSS ? Ce n’était à l’évidence pas le communisme, personne ne l’a d’ailleurs prétendu. Ce n’était pas non plus le socialisme que nous espérons dans nos pays ! Alors, quelles luttes de classe en URSS ? Quelles contradictions ? Quels moteurs socialistes et quels freins capitalistes ? quels caractères nationaux, universels ?

L’analyse que fait Losurdo de la situation chinoise comme une NEP généralisée de grande durée esquisse un autre point de vue. IL y a un échec de l’idéalisme communiste, celui qui fait dire aux trotskystes encore aujourd’hui que la nation est un cadre bourgeois, que la révolution doit être internationale ou ne pas être… Dans nos hésitations entre réformisme et révolution, n’avons-nous pas manqué d’une lecture du socialisme comme un long processus ouvert par une rupture de nature révolutionnaire, conduisant à de longues luttes de classes continues…

La défaite soviétique n’est pas l’échec du communisme du XXe siècle. Elle nous demande une analyse serrée de ce qu’a été le stalinisme, mais aussi et surtout de comprendre comment gérer le conflit avec le capitalisme au niveau international. On ne peut ni se contenter d’une attitude « Allende » ou on finit pas se faire tuer, ni faire la course militaire pour « rattraper » le capitalisme comme l’espérait les soviétiques.. je ne suis pas sûr que le cousinage socialiste/capitalisme à la chinoise ne soit pas aussi risqué… C’est cette question difficile pour les marxistes que le « discours du nouveau » masque.

Très loin de la conclusion de Miriam qui considère que « notre tâche, au niveau mondial, est de guider, corriger, civiliser, la globalisation », on peut voir 10 ans plus tard toute l’importance du cadre national pour l’expression d’un pouvoir populaire, pour permettre la diversité des stratégies de transformation, pour ne pas donner à la bourgeoisie l’arme de l’identité et du racisme. pour que « mille fleurs socialistes s’épanouissent » dans chaque histoire nationale. On mesure l’importance de protéger les économies locales du marché mondialisé pour permettre de réelles coopérations. On redécouvre la célèbre phrase de Jaurès « un peu d’internationalisme éloigne de la patrie, beaucoup en rapproche »

l’abandon du marxisme…

Ce qui me frappe à la lecture des réponses de Miriam et Alfredo, c’est l’absence totale du marxisme, ni comme référence, ni comme outil de compréhension du monde. Or, je fais partie de la génération de communistes « sans formation », engagé dans la vie politique après 1980 dans un parti qui cherchait déjà du « nouveau ». Je me suis mis à lire Marx 20 ans plus tard, peu de temps avant que tu n’écrives ta première lettre, et c’est ce qui m’a permis de reconstruire une confiance, une capacité à mener des batailles politiques dans ce monde si violent.

C’est pourquoi je lis la conclusion d’Alfredo comme un idéalisme, centré sur la « volonté humaine ». « l’important est le choix que nous voulons faire. si nous voulons que les choses s’améliorent, nous devons penser qu’elles peuvent s’améliorer : le choix est entre un monde des possibles et un monde de l’échec. ». Le matérialisme historique a disparu totalement de sa réflexion , mais depuis quand ? La force extraordinaire du marxisme dans les situations brulantes des deux premières guerres mondiales, c’était bien d’aider à comprendre le monde pour le transformer, partir de l’analyse du réel, notamment des rapports sociaux et du mouvement du capital… C’est ce qu’il me permet aujourd’hui. Pourquoi ne nous en sommes nous pas servi dans les années 80 ?

Pire, Alfredo réduit le communisme au dogme social-démocrate « la réponse du passé consistait essentiellement dans la lutte pour la redistribution du revenu ». Il oublie comment Marx a montré le lien profond entre la propriété privée des grands moyens de production et d’échange et la domination de l’état par la bourgeoisie. Il sépare même puissance économique et pouvoir politique « l’écart croissant entre la "puissance" et le "pouvoir". Par puissance, j’entends la puissance des marchés financiers ; des entreprises globales (…) Et par pouvoir, j’entends justement la politique… », et en conclut que « la politique n’est plus le lieu ou se prennent les grandes décisions ».

C’était certes une idée très répandue encore récemment, mais là encore, l’expérience récente nous montre a quel point ce sont bien les états, comme outil de domination de classe, qui restent le bras armé du capital pour résoudre les crises intrinsèque du capitalisme au profit des mêmes. Oubliées les grandes déclarations de principes sur l’état qui ne doit pas s’occuper de ce qui ne le regarde pas ! De fait, ce sont les états qui dérégulent ou régulent, serrent la vis ou lâchent la bride monétaire, affectent les ressources pour telle ou telle stratégie de développement, c’est à dire de reproduction du capital !

Je peux donc te répondre plus précisément encore. Le silence des communistes s’est construit par la lente prédominance dans le discours communiste d’un point de vue idéaliste, par une défaite du marxisme, le communisme perdant toute capacité à éclairer le capitalisme, ses crises et les voies de son dépassement. Alfredo peut ainsi dire il y a 10 ans que « la puissance productive est concentrée dans la partie la plus riche du monde », quand tout le monde constate qu’une des caractéristiques de la crise de 2009 est justement la nouvelle répartition des forces productives dans le monde, crées par les stratégies l’abandon de secteurs industriels entiers au nord, au profit des activités financières, commerciales, touristiques, quand le sud profitait largement des investissements des multinationales pour chercher les voies d’un développement qui fait de la Chine, l’Inde ou le Brésil de nouvelles puissances souveraines.

Il n’est pas utile de chercher à conclure, mais plutôt d’éclairer le sens du mouvement depuis de ce sentiment de défaite, de délitement, de honte parfois, qui a vu des milliers de militants souvent aguerris disparaitre, renoncer, se reconvertir dans l’associatif, l’humanitaire, certains devenir réformistes, écologistes ou même démocrates à l’américaine, qui a surtout muré des militants dans un silence douloureux. Dix ans après ta lettre, le mouvement prend forme et sens, retrouve progressivement la nécessité de s’affirmer sans ambigüité, de s’organiser, et, enfin de dire de quoi il est le nom, de quoi le communisme a été, est et sera le nom.

Nous, communistes, sommes le prolétariat organisé pour comprendre le monde en le transformant, par une révolution nécessaire au renversement du rapport de forces entre capital et travail, puis par une longue aventure du socialisme construisant dans les luttes de classe, un développement humain durable, une société libérée de toute aliénation, une société sans classe.

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