Des communistes vaudais nous avaient invités à une visite de l’usine TASE de la soie à Vaulx-en-Velin, le 27 novembre dernier, organisée par une association militante «Vive la Tase», dont l’adresse est, tout un symbole, avenue Bataillon Carmagnole Liberté.
Cette visite était guidé par une troupe de théâtre qui jouait les ouvriers de l’usine présentant l’usine pour nous plonger dans la vie sociale dure de l’époque. Ce qui était frappant, c’est le contraste entre une usine sans machines, de grandes pièces vides, et la richesse des témoignages et de l’histoire ouvrière et militante qu’ils racontaient.
En fin de visite, une petite vidéo valorisait la politique métropolitaine pour assurer la mémoire de cette histoire industrielle. Franchement, j’ai trouvé choquant de venir à cet endroit et à ce moment valoriser une politique métropolitaine dont le bilan, sur ces décennies passées est bien la fermeture de dizaines de sites industriels, accompagnant la gentrification de Lyon chassant les ouvriers…
Pour ceux qui ne connaissent pas la TASE…
Créée en 1925, cette usine de viscose a été fondée par la famille GILLET ayant fait fortune dans la teinture en créant le noir absolu sur soie naturelle.
L’usine TASE (Textile Artificiel du Sud-Est), dangereuse et polluante, est construite loin de la ville et mobilise le chemin de fer de l’est lyonnais, l’énergie du Rhône captée par l’usine de Cusset et la nappe phréatique abondante présente en faible profondeur à Vaulx-en-Velin.
Avec ses cités jardins, son foyer de jeunes filles, son église et son dispensaire, l’usine classée forme un ensemble industriel remarquable presque entièrement préservé, témoin du catholicisme social lyonnais.
Chassée par la guerre et la faim, la main-d’œuvre immigrée de l’usine constitue les origines du peuple vaudais. C’est l’histoire d’une intégration par le travail marquée par les luttes syndicales et politiques liées à la crise de 1929 et à la guerre jusqu’à sa fermeture en 1975.