On sait déjà que les préfets de départements sont désormais des «sous-préfets» du préfet de région. Les services de l’état dans les départements ont été massivement réduit avec la «RGPP» de Sarkozy. Le réseau des préfectures a perdu 736 emplois en 2010, 699 en 2011, 365 en 2012, et il est annoncé 450 de moins en 2013, au total 2250 emplois publics supprimés !
Le gouvernement critique cette RGPP qui supprimait les emplois d’abord et réorganisait ensuite. Le changement c’est qu’avec la nouvelle version, dénommée «MAP», Pour Modernisation de l’Action Publique [1], c’est clair, on réorganise et on supprime les emplois ensuite ! Rassurez-vous, ça va très vite, le rythme de suppression d’emplois va plutôt s’accélérer, d’autant qu’il faut compenser les quelques emplois recréés dans l’éducation nationale, sachant qu’au total, l’état doit continuer à en perdre….
La conséquence de toutes ces restructurations est exprimée avec précision par un haut fonctionnaire, le président de l’association du corps préfectoral, un préfet donc, «à mission constante, de nouvelles réductions d’effectifs dans les préfectures signifieraient que l’os est atteint!». Il est vrai que les effectifs des préfectures départementales ont baissé de 7% sous Sarkozy quand les préfectures régionales ne perdaient que 0,9% !
Les deux experts à qui le premier ministre a commandé un rapport sur l’organisation de l’état dans 5 ans, ont mis en tête de leur priorité le devenir des préfectures, sous-préfectures, et directions locales des ministères sociaux, de la consommation, de l’écologie, du logement et de l’agriculture… Après les suppressions de tribunaux par Sarkozy, attention à la vague de suppression de préfectures ! Manuel Valls a déjà prévenu que «des regroupements et fermetures seraient nécessaires». C’est- sans doute une cinquantaine de sous-préfectures qui seraient supprimées révèle un syndicaliste de l’UNSA.
Bref, l’état se désengage des politiques publiques à la fois en réduisant sa présence de proximité dans les territoires, surtout dans ses structures départementales qui, rappelons-le, avaient été créé à la révolution pour assurer l’égalité républicaine partout contre les seigneurs locaux, et en se déchargeant de compétences sur les collectivités locales, avant de les étrangler budgétairement…
La suppression du département du Rhône, après celle, ratée, des départements d’Alsace, est en fait un ballon d’essai qui se reproduira demain, avec des fusions, restructurations, suppression partout en France…
Au fonds, la devise de tous ses Girondins pourfendeurs de l’état centralisateur est simple: «Que les riches survivent dans la concurrence… !»