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Drogue : Un drame pour les familles

Mercredi 28 mars 2018

La drogue et les trafics préoccupent des familles inquiètes pour leurs enfants, des habitants confrontés aux points de vente.

Pour les jeunes, les adolescents dans la construction de leur vie, c’est un sujet difficile, trop souvent tabou. Certains font l’expérience de la violence liée aux trafics. On connait mal l’ampleur réel de ce phénomène.

C’est un sujet qui peut vite nous diviser,

entre ceux qui veulent à tout prix préserver leurs enfants, et ceux qui pensent que la consommation est si massive qu’on n’y peut rien, ceux qui veulent plus d’interventions de police contre les points de ventes et ceux qui laissent faire, voire y font des affaires… De ce point de vue, la loi actuelle n’est pas satisfaisante, réclamant d’énormes moyens de police pour contenir à peine le trafic, alors que les moyens de prévention des addictions restent bien faibles, que des milliers de jeunes, d’adultes, sont dépendants avec des conséquences de santé ou de famille parfois dramatiques.

C’est une question de santé publique et d’avenir de nos enfants

Nous connaissons tous des familles meurtries par les drames des drogues, et leurs conséquences de santé et de scolarité pour des adolescents à un âge où tout est mis en question. La dépendance peut pousser au pire. Selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), un consommateur de 17 ans sur quatre présenterait un risque élevé de dépendance, même si les substances psychoactives peuvent être délaissées au profit des écrans. La consommation régulière peut pousser à revendre ou voler. Et quand le besoin devient trop fort, le pire est possible, se prostituer ou pousser à la prostitution, sujet tabou.

C’est une question politique, car c’est une arme de division de nos quartiers, entre les familles qui en vivent, celles qui l’acceptent, celles qui veulent s’en protéger.

Certains nous disent que ce serait une question d’époque, que tous les jeunes y passent. Ce n’est pas ce que disent les études comme celles de l’OFDT qui montre de 2000 à 2017 un recul des consommations quotidiennes d’alcool à 17ans (baisse de 40% à 25%), des consommations régulières de tabac (baisse de 11% à 8%), et de canabis (baisse de 10% à 7%). L’étude montre que l’école protège. Les consommations régulières de canabis sont beaucoup plus fréquentes chez les jeunes déscolarisés (21%) que chez les apprentis (14%) et encore plus que chez les élèves (6%).

Les milieux aisés peuvent penser que la drogue fait partie des expériences de jeunesse pour ceux qui seront de toute façon du bon coté dans ce capitalisme inégal, mais pour les jeunes de nos quartiers, c’est le plus souvent une impasse sociale.

Avant d’être une question de sécurité, les addictions sont un enjeu politique de santé publique, de citoyenneté.

Somnifère et tranquillisant, voila l’effet recherché du canabis !

Pour les mineurs qui consultent, souvent sur décision de justice, la première cause de consommation déclarée est « pour mieux dormir » (78%), avant la convivialité (68%) et l’anxiété (40%). Ces jeunes consomment plus de canabis que de tabac ou d’alcool, et ils ont expérimenté à 13 ans, passant à un usage quotidien à 16 ans… ! (Enquête des centres de Consultation Jeunes Consommateurs)

« Le chichon, ça tue, ça pue et ça te mets dans la galère ! »

Ce titre est brutal. Mais quand on connait des jeunes qui ont détruit leur vie, le lien entre trafics, addictions, prostitution, violence… comment banaliser, voire pire, trop souvent, plaisanter ? Si les personnalités médiatiques, élus, enseignants, sportifs, médecins, journalistes, responsables religieux, dénonçaient clairement les addictions, les drogues, la violence de la rue, est-ce que ça ne serait pas utile pour les ados ?

Les chiffres…

Une étude sur l’argent de la drogue en France a été publiée en novembre 2017 par l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ).

Le marché des drogues illicites en France est estimé à 2,3 milliards d’euros. (cannabis 48%, cocaïne 38%).

Le marché du cannabis a augmenté depuis 2000 car les prix ont augmentés, la consommation étant plutôt stable.

En France, 285 tonnes de cannabis et 15 tonnes de cocaïne ont été consommées en 2010.

En 2010, il y aurait un millier d’individus «  en tête de réseau » de vente de cannabis en France et plus de 130 000 vendeurs de rue. Le réseau de distribution moyen observé dans l’Hexagone se compose de quatre strates : de la tête de réseau (le chef) au revendeur final. Cette structure ne semble pas avoir évolué depuis une vingtaine d’années.

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